Quelques fois la vie nous paraît terne, ennuyeuse ou banale, mais qu'en est-il quand l'imprévisible se mêle à la partie ? C'est comme la foudre qui s'abat sur vous sans crier gare.
C'est ce qu'Ornélia va découvrir, elle qui a une existence si ordina...
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TW : Ce chapitre comporte une scène à caractère sexuel
« Un instant tu crois que le bonheur te tend les bras, mais tu te rends vite compte qu'il te le reprend de la plus sournoise des façons. »
Voilà maintenant trois jours que je mesure l'incroyable chance que j'ai de pouvoir être en sa compagnie. Depuis qu'il a débarqué chez moi, sortant tout droit de l'hôpital alors qu'il tenait à peine debout, Livio n'est pas reparti. Il s'accroche à moi comme une moule à son rocher ou bien, peut-être est-ce moi. Peu importe. Je savoure chaque instant qui passe, car j'ai réellement cru que j'allais le perdre. Ma vie s'est transformée en cauchemar, me renvoyant cinq ans en arrière. J'ai déjà perdu Agathe, je ne pouvais pas le perdre lui aussi. Certaines personnes parviennent facilement à se remettre lors d'un deuil, mais ce n'est pas mon cas. Tel un poison qui me ronge dans tout le corps, jour après jour, je ne cesse de penser à ce que j'ai perdu et ça m'empêche d'avancer.
Mes nuits sont très agitées, bercées de cauchemars et de tristesse, mais à chaque fois que ça arrive, le brun est là pour me rassurer. Sa présence, son odeur, sa voix, son regard. C'est un tout qui fait que je suis plus apaisée. Et dire que, comme l'idiote que je suis, j'ai songé à partir après la conversation que j'ai eue avec son ami à l'hôpital. J'étais incapable de faire la part des choses. Un tas d'informations m'est parvenu sans pouvoir faire le tri sur la véracité de chaque propos, ça m'a noyée dans un océan de questionnements et de doutes. Maintenant je sais. Je sais que ma place est ici, dans ses bras. Je ne veux plus laisser mes angoisses nous empêcher de vivre ce que nous avons à vivre, même si j'ai bien conscience qu'il finira par partir de lui-même, car je le décevrai ou l'ennuierai.
Livio est un homme tellement vivant, attachant, amusant. On ne peut que l'aimer, encore plus quand son regard verdoyant nous chope en plein myocarde. Même sans chercher à charmer, il y parvient, car il dégage une telle prestance qu'il ferait de l'ombre à Ryan Gosling. Nous ne sommes pas toujours tranquilles, c'est un défilé chez moi, ce n'est pourtant pas les portes ouvertes. Puis-je vraiment leur en vouloir d'être inquiets après ce que je leur ai caché ? Je ne crois pas.
Entre mon père qui prend très mal le fait que j'héberge le brun et nous a rabroués les oreilles sur notre imprudence, Eliott qui croit qu'on s'envoie en l'air du matin au soir, Matteo qui s'inquiète pour son ami et vient faire ses soins parce que le Sicilien est trop têtu et refuse de retourner à l'hôpital alors qu'il a besoin d'une surveillance suite à sa blessure et Camélia qui en rajoute une couche... Il n'y a que le soir où nous sommes enfin tranquilles, rien que tous les deux, car mes animaux sont encore chez mes parents. Je n'étais pas en état pour m'occuper d'eux et de plus, je ne voulais pas les mettre en danger au cas où l'individu s'introduirait à nouveau chez moi, malgré la porte changée. Moi ? Ça m'importait peu ce qui pouvait m'arriver, je n'étais plus à cette douleur près.
Cette facette de ma vie est nouvelle, intéressante et excitante à la fois. Devoir partager mon quotidien avec une personne du sexe masculin autre qu'Eliott, c'est inédit. Pourtant, chacun préserve son intimité lorsque nous passons dans la salle de bain. Nos nuits, nous les passons dans les bras l'un de l'autre. On cuisine ensemble, on se câline énormément, chaque occasion est un prétexte pour le faire et j'adore sentir la peau râpeuse de sa barbe de quelques jours qui chatouille mon épiderme quand il dévore celui-ci de baisers. On passe une partie de notre temps à se découvrir, surtout avec des échanges de mots, car pour le reste, il n'est pas en état pour aller plus loin. Sa présence me rassure tellement, je n'ai pas besoin de plus que ce que nous avons. Je crois qu'il tient un peu à moi, sinon il ne serait pas resté et ne se serait pas forcé à regarder des épisodes de Beverly Hills et Charmed pour rendre hommage à une femme que j'aimais énormément, Shannen Doherty. Paix à son âme. J'ai bien compris que Livio n'était pas spécialement fan, il l'a fait pour moi.
