Chapitre 10 - Erreur de destinataire

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« Un jour, tu te réveilles en te sentant invincible, mais le destin te rappelle bien vite que tu n'es qu'un pion sur un échiquier. »

D'un pas bien décidé, je franchis le hall de l'hôtel dans lequel se terre comme des rats, ces abrutis. Ils n'ont pas choisi le plus miteux, c'est chic, luxueux en parfait écho avec la ville de Deauville. Pas besoin de demander le numéro de leur chambre à la réception, je le connais déjà. Face à la porte, je ne prends pas la peine de frapper et déboule tel un chien enragé dans la pièce. Une suite luxueuse où, visiblement, j'interromps quelque chose vu les gémissements que j'entends dans l'une des chambres qui la compose. Je m'approche de la première pour l'ouvrir, un nuage de fumée s'en évapore, m'en faisant presque cracher mes poumons vu la puanteur. Ce n'est pas de la cigarette, c'est une certitude. Agitant ma main devant mon visage pour chasser l'air irrespirable qui me cause une quinte de toux, j'actionne la lumière d'un geste de la main sur le mur.


Gustavo apparaît, nu comme un ver, allongé sur un lit avec deux femmes qui s'occupent de son bon plaisir. Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas ? Peut-être parce que ce n'est pas la première fois que je surprends ce genre de choses et parce qu'il a toujours eu un goût très prononcé pour le sexe. Il me dégoûte, mais ce n'est pas pour cette raison que je suis ici. Il me sourit d'une façon malsaine, un peu comme s'il s'agissait d'une invitation à me joindre à eux. Ce type est le parfait cliché du mafieux écœurant qui trempe dans tous les vices. Grand, brun, tatoué et un air cruel peint dans ses traits.

– Mes excuses, mesdemoiselles, mais on dirait bien que nous allons devoir reprendre un peu plus tard.


Il ricane. Ce son me donne encore de l'attraper par le cou et l'envoyer valdinguer dans un mur avant de me souvenir que ce n'est pas moi ça. Je ne veux pas de toute cette violence, je ne veux pas devenir comme lui et mon frère ou comme n'importe lequel des hommes de ce milieu. Pas gêné pour un sou d'être à poil avant la queue au garde-à-vous et pleine de rouge à lèvres, il se lève pour venir à ma rencontre en posant sa main sur mon épaule, l'autre tenant sa clope pendant que sa charmante compagnie s'en va.


– Alors mon ami, tout s'est passé comme prévu, non ?

– Tu te fous de ma gueule là, c'est ça ? beuglé-je en repoussant sa main. Rien ne s'est passé comme prévu, Gustavo ! Puttana ! Je te pensais plus intelligent que ça, mais en fait, t'as rien dans le cerveau !


– Beaucoup plus que tu le penses, pulcino mio, mais davantage encore, en bas, comme tu peux le constater, s'enjoue-t-il avec un sourire répugnant.

– T'es vraiment à vomir ! craché-je en m'éloignant de quelques pas. Qu'est-ce qui t'as pris de débarquer comme ça au salon de thé ?

– C'est ce qu'on avait convenu, il me semble.

– Oui ! Mais pas comme ça, putain ! Pas à visage découvert ! T'imagines si les flics avaient débarqué ou s'il a l'intention de porter plainte contre vous ?

Dénonce-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant