Chapitre 9 - Plus de peur que de mal

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«  Si un jour tu te sens coupable de ne pas réussir à contrôler tes peurs, n'oublie pas que le monde ne s'est pas créé en un jour

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«  Si un jour tu te sens coupable de ne pas réussir à contrôler tes peurs, n'oublie pas que le monde ne s'est pas créé en un jour. Il faut du temps. »

Il y a des moments qui sont désagréables à passer, mais la vérité vaut mieux qu'un mensonge.

Punaise, c'est vraiment moi qui dis ça ? Je dirais ça à un cheval de bois, il me mettrait un coup de pied ! De l'hypocrisie à l'état pur, mais mon mensonge à moi ne blesse personne alors que celui-ci, si.

Je ne regrette pas que la vérité ait enfin éclaté. Ce garçon était en droit de savoir qu'il y avait eu erreur sur l'identité de la personne avec qui il s'est octroyé un moment. Je me sens d'ailleurs plus légère depuis qu'il est au courant. Bien moins honteuse aussi que sur le coup, dans la cuisine. J'étais tellement gênée que j'ai cru que j'allais me liquéfier sur place, rendre justice à cette expression. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir dit à ma sœur de passer aux aveux, mais comme d'habitude, elle se montre trop impulsive et laisse les choses traîner, y engendrant des responsabilités qui la dépassent et du coup, j'ai pris les choses en main, mais je n'avais pas prévu que son fiancé serait présent également.

Voilà une bonne chose de faite.

Assise sur les marches devant ma maison, un mug de thé à la menthe en main, je replonge dans mes souvenirs avec pénibilité. C'était il y a trois jours et pourtant, j'ai encore en tête l'expression surprise de Livio et sa colère non dissimulée. Elles étaient légitimes, je n'aurais pas aimé me sentir piégée comme il a dû le percevoir, mais au moins, maintenant c'est dit. Trois jours que je joue encore à l'enfant en correspondant avec Eliott pour qu'il m'avertisse quand la voie est libre. C'est bête, mais même maintenant que Livio est au courant, j'ai toujours cette appréhension qu'il tente quelque chose alors que je ne pourrais jamais répondre favorablement à ses attentes. D'un, car j'aime les femmes et de deux, parce que je n'ai rien à offrir à personne.

Peut-être que je me fais des films comme une idiote et qu'il ne tentera rien de plus maintenant qu'il connaît le subterfuge. Mon Dieu, et s'il me détestait maintenant ? Je n'y suis pour rien, moi ! C'est Camélia qui s'est servi de mon identité. L'idée qu'une personne puisse me détester, me hérisse le poil et me donne mal au ventre. Les conflits me rendent malade. La vie est si courte et injuste que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre encore plus de temps pour nous faire la guerre. Mes dents mordillent avec nervosité ma lèvre inférieure et ma jambe se met à trembler d'anxiété.

Eliott serait au courant si c'était le cas, pas vrai ? Il n'a rien dit.

Zen, respire Ornélia. Dans quelques jours ça ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Les travaux touchent à leur fin, le salon de thé ouvrira prochainement et je suis tellement fan de ce que nous avons fait de cet endroit. L'amour est déjà tellement présent entre ces murs que je ne doute pas de son succès à venir. Eliott peut être fier de lui, moi en tout cas, je le suis. Les chaises et les tables sont arrivées avant-hier, les garçons les ont réceptionnées et j'ai fait mon espionne plus tard pour voir le rendu. C'est spectaculaire. Entre les étagères qui accueilleront bientôt un tas d'objets ayant un sens, le mobilier dans le même style que le comptoir avec des fauteuils qui ont l'air si confortables grâce à la mousse sur l'assise et les murs aux couleurs festives. J'ai déjà envie de m'y installer pour déguster une boisson fraîche avec une bonne pâtisserie.

Dénonce-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant