Chapitre 12 - Un p'tit canard pour la route !

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« Ce n'est pas la façon dont on formule des regrets qui compte, mais celle dont on s'applique à faire pardonner nos erreurs

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« Ce n'est pas la façon dont on formule des regrets qui compte, mais celle dont on s'applique à faire pardonner nos erreurs.»


Ne plus penser à ce qui vient de se passer, ne plus y penser sinon je vais exploser en plein vol.

Puttana !

Bien sûr, ça aurait pu être un simple chauffard qui a perdu le contrôle de son véhicule, mais je ne suis pas né de la dernière pluie et surtout, je viens d'une famille où les coïncidences n'existent pas. Je n'ai pas eu le temps de voir le conducteur ni la plaque d'immatriculation, juste d'apercevoir le gabarit de la voiture et je suis prêt à me couper une main, c'était Gustavo ou l'un des trucs duc avec lui. Je suis dans une colère noire que j'intériorise pour ne pas qu'Ornélia vienne à s'interroger sur ma crispation. Cette fois-ci pourtant, je ne lui ai pas demandé d'intervenir. Il l'a fait de son propre chef, à moins que ce ne soit mon frère derrière cet acte malveillant ?

Quand comprendra-t-il que je m'en occupe ? Jamais, probablement, vu qu'il me considère comme un bon à rien. Il faut aussi qu'il se mette dans le crâne que la blonde est plus utile vivante que morte. Oui bon, ça c'est peut-être moi qui essaie de m'en convaincre.

— Livio ?

Une douce voix me ramène sur la terre ferme, la blonde se tient devant moi dans des vêtements secs. Quand a-t-elle eu le temps de se changer ? Je devais être parti sacrément loin dans mes songes pour ne pas le remarquer.

— Tiens, c'est à Eliott, mais ça devrait être à peu près à ta taille. Il y a des serviettes dans la salle de bain, première porte à droite en haut de l'escalier.

Je ne sais pas si c'est parce que je suis encore contrarié par ce qui vient de se passer ou si c'est parce que je me sens tellement honteux d'être chez elle après ce qui s'est passé hier soir, ici même. Quoi qu'il en soit, je saisis les vêtements qu'elle me tend sans faire de commentaires et me rends dans la pièce qu'elle m'a indiquée sans accorder la moindre attention à ce qui m'entoure. Je veux juste arrêter de trembloter comme une feuille et me tirer dessus pour aller passer mes nerfs sur Gustavo, même si j'ai beaucoup à perdre. Peut-être qu'il serait plus judicieux de me rendre à la salle de sport pour me défouler sur un sac de boxe, ça doit bien être encore ouvert à cette heure-là. Et s'il revenait à la charge ? Il était dans le coin, il doit savoir où elle habite et si je pars, qui la défendra ?

Voilà que je deviens la menace et le protecteur à la fois, c'est pitoyable et je pourrais presque en rire si j'en avais le cœur. Ne voulant pas l'alerter sur le temps que je mets à me changer et même si je suis à l'étroit dans ce t-shirt jaune de Bob l'éponge et ce short qui me moule un peu trop l'entrejambe, je redescends pour la trouver dans la cuisine, pratiquement prostrée sur place en regardant à travers la fenêtre les éléments qui se déchaînent à l'extérieur. Elle sursaute dès qu'un éclair fend le ciel. Je reste à distance, même si elle a dit qu'elle n'avait pas peur de moi, cette lueur inquiète ne me quitte pas depuis notre proximité.

Dénonce-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant