Quelques fois la vie nous paraît terne, ennuyeuse ou banale, mais qu'en est-il quand l'imprévisible se mêle à la partie ? C'est comme la foudre qui s'abat sur vous sans crier gare.
C'est ce qu'Ornélia va découvrir, elle qui a une existence si ordina...
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« Un pressentiment n'est jamais à prendre à la légère, il est souvent le signe annonciateur que les choses vont tourner au fiasco. »
Quand nous nous sommes quittés tout à l'heure, j'étais loin d'imaginer que c'est ainsi que se dérouleraient nos retrouvailles. Elles ont un goût amer et pourtant elles sont si prévisibles. J'aurais dû être plus méfiant et comprendre que c'était un piège quand j'ai reçu ce message de Gustavo me donnant rendez-vous pour soi-disant me dévoiler de nouvelles informations sur notre mission. Qu'est-ce que j'ai pu être con, puttana ! Non seulement il ne s'est jamais pointé, mais en plus il a semé le doute dans mon esprit. Dans quel monde me viendrait-il en aide alors qu'il est totalement dévoué à mon frère ? Il a vendu son âme au diable dès la seconde où ils se sont rencontrés.
J'ai menti à Ornélia, ce n'est pas la police qui m'a contacté quand elle s'est réveillée et m'a vu sur mon téléphone, mais j'ai utilisé cette excuse pour m'éclipser. C'était ce sombre connard qui s'est servi de moi comme un pion sur un échiquier. Je n'ai pas couru, j'ai sauté bêtement dans le vide. Suite à ce lapin qu'il m'a posé, je me suis rendu à l'hôtel de Matteo pour que nous fassions le point. Déjà, il m'a passé un énorme savon pour la millionième fois, car je devrais toujours être à l'hôpital et non pas là en train de m'agiter inutilement selon lui. Il connaît pourtant l'urgence de la situation, mais ne veut rien entendre quand il s'agit de ma santé.
C'est comme ça que j'en suis venu à me dire qu'il y avait forcément quelque chose que j'avais raté la première fois en visitant la maison des parents. Un détail, une information. Matteo a bien dit que c'était une idée à la con, mais je ne voulais pas rester un jour de plus sans comprendre alors que mes sentiments pour la blonde sont en train de me prendre au dépourvu. J'ai surveillé le départ des géniteurs de la blonde, j'ai attendu pour m'assurer qu'ils ne reviendraient pas à l'improviste et quand j'ai cru que la voie serait libre, je m'y suis introduit à nouveau. Seulement, j'avais oublié cette putain d'alarme.
Et Dieu peut m'être témoin que j'aurais donné cher pour me retrouver face à cet homme qui me méprise à juste titre, plutôt que face à celle dont je sens la tristesse faire vriller ses iris.
J'étais tellement dans ma bulle ces derniers jours que je n'ai pas remarqué que mon arme avait disparue. Comment je sais que c'est la mienne ? Car Ornélia n'est pas du genre à en posséder une. C'est une pacifiste, une gentille. Elle n'aurait jamais dû se retrouver en sa possession. Je suis furieux, mais cette émotion n'a pas sa place ici, car il y a plus urgent à traiter dans l'absolu. Comme la femme à laquelle je m'apprête à mentir effrontément pour expliquer ma présence ici, alors que je n'avais rien prévu de tout ça.
Puttana ! Pourquoi faut-il que les choses se passent toujours aussi mal ?
Parce que j'ai trop joué avec le feu et que je suis en train de me consumer.
Elle ne mérite pas ça. Elle n'aurait jamais dû se trouver dans cette position et encore moins avec une arme à feu dans les mains. Ce n'est pas son univers et j'aurais dû mieux la planquer pour ne pas qu'elle la trouve. Bon sang ! Mais comment lui dire la vérité ? Je suis dos au mur, mon myocarde qui s'affole dans ma cage thoracique, mes mains moites et mes jambes flageolantes me le confirment. Quelle est la meilleure façon de dire à la femme pour qui on éprouve des sentiments qu'on lui ment depuis le début ? Il y a quelques heures nous nous accordions une parenthèse de plaisir et là, tout explose. Des sables mouvants dans lesquels je suis bien embourbé jusqu'à la taille. La bombe va faire de sacrés ravages si je ne stoppe pas de suite l'hémorragie. Merda ! Je ne suis pas Ettore, moi.