Chapitre 4 - Arrivée imprévue

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« Quand tu penses que tu as le contrôle d'une situation et que celle-ci s'avère un véritable échec, il est temps de te remettre en question pour en comprendre les tenants et les aboutissants

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« Quand tu penses que tu as le contrôle d'une situation et que celle-ci s'avère un véritable échec, il est temps de te remettre en question pour en comprendre les tenants et les aboutissants. »

How are you sleeping at night ? How do you close both your eyes ? Living with all of those lives on your hands?

Je marque une pause sur le rythme des basses et de la batterie, mes écouteurs avec le son à fond qui me diffuse la chanson Gasoline de Maneskin. Un professionnel de l'audition dirait probablement que je risque de finir sourd très jeune à écouter de la musique si fortement, mais ça, c'est bien le cadet de mes soucis. J'ai besoin de tout ce bruit, j'ai besoin que jamais le silence ne me permette de réfléchir. Il y a trop de choses qui se bousculent dans ma caboche et si je leur permets d'avoir de l'importance, je ne serais plus capable de tenir. Une main posée sur mon palpitant qui bat des records de vitesse après le sprint que je viens de me taper en plein footing, j'essaie de reprendre mon souffle.

Le sport et l'alcool sont mes antidotes pour réussir à prétendre que tout va bien. Sans ça, je ne sais pas dans quel état je me trouverais. Sans doute serais-je affalé sur un canapé, l'apparence totalement négligée à attendre que mon heure sonne, me détruisant jusqu'à la dernière seconde. La vie m'a bousillé, non c'est la folie des autres qui m'a anéanti.

Mon monde ne tourne plus rond, en réalité, je crois qu'il ne l'a jamais fait. Je suis né dans la mauvaise famille, mais vous connaissez l'expression qui dit qu'on ne choisit pas sa famille, par contre on peut choisir ses amis. Il faut croire que même pour ça, je ne suis pas doué, car je n'ai jamais su m'entourer des bonnes personnes. Peut-être que ça vient de moi, après tout. C'est si facile de rejeter la faute sur les autres, bien plus que de se remettre en question, car les réponses ne sont pas toujours agréables à découvrir.

La sueur dégouline sur mon visage, colle mon t-shirt à ma peau, me valant quelques regards lascifs de plusieurs autres sportifs, tous sexes confondus. C'est agréable de sentir qu'on plaît, surtout quand c'est la dernière chose qui nous reste. Je passe mon temps à séduire, à passer d'un corps à un autre pour éviter de laisser mes neurones se mettre en état de fonctionnement dans une issue interdite. Faisant quelques pas, je vais m'asseoir sur un banc tout en venant extraire la gourde à mon bras afin de boire une longue gorgée d'eau et me permets d'observer les autres, vivre leur vie.

Je ne suis là que depuis quelques jours, mais j'aime déjà cet endroit. C'est très différent de la Sicile, mais ici, les gens ont presque l'air normaux, sympathiques du moins. Il n'y a qu'elle qui ne semble pas m'apprécier. C'est la première fois qu'une chose comme ça m'arrive et ça me dépasse, autant que les joggeurs qui passent devant moi pour disparaître derrière une rangée de buissons, permettant de trouver un moment de fraîcheur. La chaleur étouffante commence dès l'aube ici, à moins qu'elle ne cesse jamais. J'y suis habitué, car chez moi il fait d'autant plus chaud, mais étant donné que j'y passe les trois quarts de mon temps dans l'eau de la mer ou de la piscine, je le supporte mieux. Ici, je n'ai pas encore eu cette chance.

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