Chapitre 35 : Sous contôle

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ALEX :

Beaucoup plus serein - et surtout beaucoup plus propre - qu'avant, je sors de la salle de bain au moment où Shana se dirige vers les escaliers. Elle a la tête baissé sur son téléphone, concentrée à regarder je ne sais quoi. Je ne bouge pas d'un poil pour qu'elle se cogne contre moi. Et c'est exactement ce qu'il advient. Son crâne bute sur mon bras et elle recule en titubant, surprise. Je respire son odeur de vanille et de coco pour m'apaiser.

Et je réussis, ça m'apaise dis fois plus que l'eau brûlante de la douche. 

Cette fille détient un putain de pouvoir, c'est pas possible.

- Je... P-Pardon, je ne t'avais pas vu, elle balbutie en baissant la tête pour me cacher ses joues empourprées.

Elle a les joues les plus mignonnes que j'ai jamais vu.

J'aurai aimé nier juste pour te contredire, mais malheureusement tu as raison.

J'ai toujours raison.

Abuses pas. Et dégonfle ta grosse tête.

- Achète des lunettes, imbécile, je blague un rictus aux lèvres.

J'avais espéré détendre l'atmosphère mais c'est tout le contraire, les larmes lui montent aux yeux.

- Eh mais... c'était une blague, je m'empresse de dire pour me rattraper.

Elle a l'air à fleur de peau depuis tout à l'heure et je ne comprends pas pourquoi. D'accord Lily l'a blessé mais ça ne la mettrait pas dans cet état là... Si ? 

- Tu es sûre que ça va, Shana ? je demande pour la troisième fois en deux heures. 

Je détestes la voir dans cet état.

Elle hoche la tête en pensant me duper mais c'est loin d'être le cas. Je pose mes mains sur ses épaules et l'attire contre moi.

- Tu vas me dire ce qu'il se passe ? je demande en appréciant la chaleur de son corps contre le mien.

Des gouttes d'eau retenues par mes cheveux s'écrasent sur son tee-shirt. Ses petits bras capturent mes hanches et sa tête se niche au creux de mon cou. Je passe une main dans ses longs cheveux soyeux remplis de magnifiques ondulations et commence à jouer avec eux. Ils sont si doux qu'ils caressent carrément la paume de mes mains.

- Je suis juste fatiguée.

Elle me ment.

Je prends une longue inspiration et la serre davantage.

- Ma petite sœur a tendance à être un peu envahissante mais elle n'est pas méchante. Je suis désolé de ce qu'elle t'a dit, je sais que ça t'a blessé.

Elle se crispe. Puis passe ses doigts sous mon tee-shirt. Je tressaille au contact de ses mains froides sur la peau sensible de mon dos mais ne dis rien. Au contraire, j'apprécie chaque contact qu'elle me donne. 

- Je sais.

Sa voix tremblote. Ça ne devrait pas mais ça me déchire quand même le cœur.

Il faut que je lui prouve que Lily n'était pas mal intentionnée, peut-être qu'elle sera plus sereine. 

- Elle voulait te proposer de te mettre en contact avec sa psy, je reprends.

Elle secoue la tête. Honnêtement, je pense que ça serait une bonne idée mais je ne la forcerai pas à aller en voir un. C'est sa vie donc ses choix. Je pense que de nombreuses personnes lui ont imposé beaucoup trop de choses un nombre incalculable de fois. Je ne ferai pas parti de ces gens ; si elle ne se sent pas prête à aller voir un psy ou si elle n'en a tout simplement pas l'envie, je n'insisterai pas. 

The Gazelle's HuntOù les histoires vivent. Découvrez maintenant