SHANA :
Mes angoisses contrôlèrent mon corps toute la journée. Dès qu'Alex faisait une apparition, je partais dans ma chambre ou sortais dans les rues de Paris.
Je ne pouvais pas supporter son regard en sachant que je lui avais dévoilé un peu de moi hier soir. J'étais désespérément en manque d'affection et j'en avais cherché un peu auprès de lui. Pourtant j'avais l'étrange sensation de faire n'importe quoi.
Je m'en voulais tellement d'avoir fait ça, il m'avait réveillé et quand il avait posé sur moi ses yeux verts émeraudes J'avais voulu qu'il reste avec moi toute la nuit.
C'était un jeu dangereux. Si je commençai à me confier et m'attacher à Alex, j'allai être déçue.
Il est putain de policier, me rappelai-je. C'est un connard, renchéris-je.
Que ce soit de l'amitié ou même autre chose, ça ne pouvait pas marcher. Ça allait nous causer que des problèmes et les mensonges se chargeraient de rendre notre relation plus que toxique.
Mais voilà que hier, je n'avais pas Eli pour me plaindre donc je me suis rabattue sur Alex. Ça n'a pas eu l'air de le déranger. Au contraire, il a été à l'écoute et s'est, lui aussi, confié mais je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça gênant.
Nos paroles se répétaient en boucle dans ma tête depuis ce matin. On avait parlé de nos parents, pas de quoi faire un drame. Je me suis autant dévoilée que lui. C'est à dire que très peu. Tout va bien.
Alex n'avait pas honte, il n'a pas arrêté de me faire chier ce matin. Ça devrait être pareil pour moi. Je ne devais pas avoir honte. Je devais ravaler mon ego et lui prouver que je suis forte.
Prise dans un élan de courage et de motivation, j'ouvris la porte de ma chambre bruyamment et rejoignis Alex dans le salon. On verra qui de nous deux est le plus fort.
- Tu regardes quoi ? Demandai-je curieuse en le rejoignant sur le canapé.
- Un truc pour éviter d'entendre ta bouche s'ouvrir, répliqua-t-il en ne détournant pas une seule seconde ses yeux du film.
J'inspectai à mon tour les images qui défilaient sur le petit écran. Il y avait une femme prise en otage par le méchant qui lui pointait son arme sur le crâne. J'en déduisis que cette femme était le grand amour du gentil. En parlant de celui-là, il arriva essouflé, l'arme braquée sur le méchant.
- Il va le menacer de tirer s'il fait un pas et elle va lui dire de tirer, dis-je en prévoyant la suite de ce film.
Alex me fusilla du regard tandis que ce que j'avais prédit se réalisa :
- Un pas de plus et je la tue, menaça le méchant en rafermant sa prise autour de la jeune fille.
- Tire Nate, tire ne t'en fais pas pour moi, déclara la jeune otage.
- Stassie, soupira longuement le gentil Nate.
Il passa une main sur son visage et regarda à tour de rôle la femme et l'homme en ne sachant que faire.
- Il va lui faire une longue tirade à la con pour dissuader cet imbécile de tuer Stassie. L'homme va se déconcentrer et Nate va agir, anticipai-je encore une fois.
Alex me jeta un regard noir.
- Prends la parole encore une fois et je te fais bouffer la télévision, sénerva-t-il.
- Oui monsieur, gloussai-je.
Et, encore une fois,
j'avais raison.
VOUS LISEZ
The Gazelle's Hunt
RomanceAlex est un policier investi qui réussit tout et qui attend maintenant d'être promu sergent. Encore faudrait-il qu'il attrape la plus grande criminelle de Paris que l'on surnomme Gazelle. Elle vole des œuvres d'arts convoitées et n'a jamais dévoilé...