Chapitre 30 : Comédie

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ALEX :

C'est une torture, c'est une putain de torture. Ma patience s'amenuise de plus en plus et chaque fois que j'aperçois un seul de ses cheveux, mon coeur se met à battre frénétiquement. J'ai jamais eu autant envie de quelqu'un dans ma vie comme je la veux elle.

Je vais pas tenir très longtemps comme ça...

...moi non plus.

Ne serait-ce que hier quand elle essayait cette robe rouge. J'étais venu pour la crémer après qu'on se soit disputé et au lieu de la trouver en pyjama comme d'habitude, elle essayait cette robe qui moulait son corps de déesse. Son corps parfait aux formes parfaites. La couleur ressortait comme il fallait sur sa peau métissée. Et ce dos nu qui lui descendait presque jusqu'aux reins. J'ai du me retenir comme un fou pour ne pas la prendre contre son mur et lui faire crier mon nom. Sérieusement, cette fille me donne l'eau à la bouche. Je suis resté dix minutes à la fixer dans l'entrebâillement de sa porte avant de détaler comme un lapin quand elle a voulu aller dans la salle de bains.

Oui, je suis un lâche.

J'assume pas...

Mais revenons-en au sujet principal. Oui j'ai merdé, oui je sais j'ai fait n'importe quoi. La dispute n'avait même pas lieu d'être mais c'était plus fort que moi. À chaque fois que quelqu'un me rappelle l'existence de Carla, mon esprit se bloque. Cette fille est mon pire cauchemar, elle a réussi à m'utiliser puis m'a jeté la seconde qui a suivi. Et même si j'ai un peu de mal à l'admettre, je l'aimais. Je l'aimais vraiment.

Trahir. Un bien petit mot pour ce qu'il décrit. Mais dans ma vie, j'ai l'impression d'avoir connu uniquement ça. Mon père, ma soeur, Carla. Seulement trois, mais pourtant c'est déjà beaucoup trop.

Quand les phrases ont franchi les lèvres de Shana, je n'ai pas su résister. Elle a le culot de m'inviter à sa fête celle-là ? Je n'aurai pas du hausser le ton contre ma colocataire, j'ai vu dans ses yeux comme ça l'avait blessé. Mais au moment où je m'apprêtais à m'excuser, elle a avoué vouloir aller à cette foutue fête. Je savais pertinemment que la convaincre du contraire allait renforcer son envie de s'y rendre. Alors j'ai cédé. Honnêtement, j'ai hésité à la laisser y aller toute seule. Mais les deux voix qui résident dans ma tête n'étaient pas du même avis.

Et si... Et si il lui arrivait quelque chose ?

Souviens-toi, à l'aéroport.

Je suis le mieux placé pour vous dire qu'une tragédie peut arriver n'importe où, à n'importe quel moment. Avec moi au moins, elle est en sécurité. Je ne sais pas d'où vient ce besoin viscéral de la vouloir saine et sauve mais c'est en train de me contaminer tout entier.

C'est pour ça que je suis là, dans mon lit, à cogiter sur tout ce qu'il se passe dans mon corps. Elle m'attire. Ça c'est indéniable, notre rendez-vous journalier me tue de l'intérieur. Car j'ai accès à ses courbes sans jamais vraiment pouvoir les toucher.

C'est pas l'envie qui manque.

Croyez-le.

Mais cette nuit, je n'ai pas pu m'en empêcher. À défaut de pouvoir mettre mes mains sur ses hanches, je les ai mises sur ses côtes. Et rien que ça, oui rien que ça, ça m'a fait frémir tout entier d'une façon si délicieuse que j'en ai bandé. C'est fou comme elle m'excite. J'imagine ses longs cheveux ondulés dans mes mains, sa peau sous mes doigts, son corps sur le mien, sa bouche sur la mienne, son ventre qui se contracte pour moi, sa langue sur ma...

STOP ! Putain !

Une deuxième douche - glacée cette fois - et dodo.

*

The Gazelle's HuntOù les histoires vivent. Découvrez maintenant