Chapitre 27 : 10-14

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ALEX :

Nerveux. Ouais, c'est le mot. C'est le mot pour le rire qui vient de résonner. Car mon rire est purement nerveux. Et je n'arrive plus à m'arrêter, les yeux rivés sur l'écran de mon téléphone.

ORIGAN- Bonjour, c'est Monsieur Origan, le vendeur de Louboutin que vous avez abordé avant-hier. Je suis navré, mais la personne que vous recherchez avait payé les cuissardes en liquide. Je n'ai donc aucun reçu à vous transmettre.

Et mon fou rire nerveux secoue mes épaules. Elle me filera donc toujours entre les doigts ?

Putain ! Pile au moment ou on allait l'avoir !

Il fallait s'y attendre, elle n'est pas conne non plus.

J'aurais préféré.

Je ferme ma bouche et m'empare de mes chaussures et de ma veste. Charles m'a appelé il y a de cela dix minutes, j'ai eu le temps de prendre une minuscule douche et me brosser les dents en quatrième vitesse. Maintenant j'attrape une pomme et sors de l'appartement en le fermant à clé. Si je me fie au ton de mon chef, la journée risque d'être rude, il faut donc que je me nourrisse pour prendre des forces.

Il neige. C'est presque imperceptible mais il neige bel et bien en cette fin de novembre. Les minuscules flocons blancs se déposent sur la peau de mon visage rougi par le froid mordant et fondent instantanément. Mes jambes réalisent des pas de plus en plus élargis, je suis alimenté par l'adrénaline qui coule à flots dans mes veines. Donnant de la force à chacun de mes membres.

J'arrive très vite dans le commissariat et ne m'attarde pas à l'entrée où Henry, le mec de l'accueil, ne tarde pas à me lancer un "bonjour" furtif, suivit d'un "bonne chance" un peu plus audible. Je continue mon pas de course vers les vestiaires. Je sors de mon casier ma tenue de travail et mes chaussures et commence dès à présent à m'habiller.

Il y a peu de cela, j'emportais mes affaires professionnelles chez moi. Je vous l'accorde, ce n'était pas très hygiènique. Mais ça allait plus vite pour venir et repartir de service. Alors, je venais et revenais en tenue. Et je vous assure que c'est bien mieux maintenant.

En finissant de boutonner mon col, je sors des vestiaires et m'avance dans le hall de rassemblement où la plupart des agents, enquêteurs et même l'équipe de nuit sont présents.

- J'espère pour vous que vous êtes tous là, vocifère la voix de Charles.

Notre sergent a monté quelques marches des escaliers comme si c'était une estrade et nous sonde maintenant un à un de son regard brun foncé perçant.

Je sens une pression sur mon épaule et tourne la tête pour voir de qui il s'agit. Ce n'est autre que Noah qui me lance un sourire parfait avant de se reconcentrer sur notre supérieur. Ce dernier frôle l'évanouissement tellement il est rouge de colère.

Croyez-moi quand je vous dis que c'est la première fois que je le vois dans cet état. On pourrait croire que de la fumée s'échappe de ses narines et de ses oreilles.

- Qu'est-ce que vous foutez là vous ?! s'indigne Charles en fixant le groupe d'enquêteurs qui nous a rejoint. Et vous ?! s'insurge-t-il en regardant à présent l'équipe de nuit. Je vous ai déjà fait le topo, bordel !! Barrez-vous de là tout de suite ! s'exclame-t-il.

Et les deux groupes s'en vont en courant dans tous les sens. Je brûle d'impatience de savoir ce qu'il se trame si bien que je me met à taper du pied à une vitesse plus qu'affolante. L'adrénaline coule à flots dans mes veines. J'ai hâte de partir, hâte de protéger ceux qui ont besoin de moi, ceux qui sont en danger.

- Bon, commence Charles en posant sa main sur sa hanche et en frottant son menton de son autre main.

Il ne reste plus que les simples agents de police comme moi et Noah dans la pièce.

The Gazelle's HuntOù les histoires vivent. Découvrez maintenant