ALEX :
Les cris de Shana me réveillèrent une fois de plus. Mais cette fois-ci, elle hurla plusieurs fois. Encore et encore. J'entendais ses sanglots qui perçaient tristement le silence.
N'en pouvant plus, je me levai et entrai dans sa chambre. Ce que je vis me laissa pantois. Elle se débattait dans son sommeil, couverte de sueur. Les traits tendus par la peur peignaient son visage baigné de larmes. C'est vrai je ne l'aime pas, mais quand même. Je ne suis pas un connard à ce point. Je ne suis pas aussi insensible.
Je pris son visage dans mes mains.
- Shana, chuchotai-je.
Mais elle ne se réveillait pas alors je pris ses épaules et les secouai de toutes mes forces.
- Shana ! criai-je.
Elle se réveilla en sursaut et manqua de me cogner en se redressant. Son regard se perdit dans le vide et son corps s'agita de tremblements.
Elle éclata en sanglots, je fus surpris en l'entendant pleurer. Je ne pensais pas qu'elle le ferait, je pensais qu'elle se braquerait, qu'à la limite elle me remercierait et qu'elle me demanderait de partir. Au lieu de ça elle se recroquevilla sur elle même et laissa ses pleurs emplir le calme de la maison.
Mon coeur se serra. Elle me faisait penser à Lily et rien que pour ça je voulais la prendre dans mes bras et ne jamais la lâcher. Mais ce n'était pas Lily, ceétait ma colocataire, et le seul sentiment que je ressentais, c'était de la pitié. Shana renifla bruyamment et je ne pus m'empêcher de lui demander.
- Ça va ?
Elle me regarda, un regard rempli d'une infini tristesse. Ça me retournait les tripes.
- Tu peux... Tu peux me donner Peluche, s'il te plaît ? demanda-t-elle suppliante.
Sa voix faillit flancher et je m'empressai d'acquiescer. Je me levai et pris son teckel endormi dans mes mains. Je lui tendis et elle me remercia d'un faible sourire.
- Je... merci, bégaya-t-elle.
Ce fut à mon tour de lui sourire. Elle se tourna vers moi et pressa sa main contre la mienne. Une étrange sensation s'empara de mon bas ventre. Ça faisait du bien de voir quelqu'un réellement reconnaissant pour mes actes. Quand on est policier, "merci" n'est pas toujours le mot qu'on a envie de nous dire.
- Je voudrais une famille, se confia-t-elle.
Mon sourire s'évanouit aussitôt et je m'assis près d'elle, sur ses draps blancs mouillés de larmes à certains endroits.
La mienne est brisée...
- Pas la mienne, plaisantai-je pour essayer de la détendre.
On pouvait voir ses muscles et ses mains crispées à des centaines de kilomètres.
C'était bizarre, personne ne l'avait invité à se confier. Et pourtant elle l'avait fait. Avec une grande facilité en plus.
- Ma mère est morte.
Et une larme roula sur sa joue déjà mouillée.
- Moi aussi.
Elle se tourna vers moi et pressa sa main contre la mienne. Une étrange sensation s'empara de mon bas ventre. Ça faisait du bien de voir quelqu'un partager son malheur.
Je m'étais manifestement trompé sur le compte de Shana. Je pensais que c'était une gosse de riche pourrie gâtée et petit à petit il s'avère que je suis à côté de la plaque.
- Tu te souviens d'elle ? Me demande-t-elle timidement.
- Oui, pas de tout mais je me souviens de la plupart des choses. Elle est morte quand javais 8 ans. Je me souviens de ses chansons et de ses chocolats chauds. Elle souriait tout le temps. C'était la meilleure, soufflai-je d'une voix chargée d'émotions.
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The Gazelle's Hunt
RomansaAlex est un policier investi qui réussit tout et qui attend maintenant d'être promu sergent. Encore faudrait-il qu'il attrape la plus grande criminelle de Paris que l'on surnomme Gazelle. Elle vole des œuvres d'arts convoitées et n'a jamais dévoilé...