Disclaimer.
SHANA :
Je sais que si je me relève elle va me frapper. Alors je reste la tête collée au plancher de bois recouvert de crasse. Je respire la poussière à plein nez et ça me donne envie d'éternuer. Encore une fois je me retiens. N'importe quel bruit pourrait causer ma mort.
- Debout, petite merde. DEBOUT !
Sa voix part dans les aigus. Je lui obéis mais à peine je me redresse en tremblant que je reçois une nouvelle claque sèche qui me fait retomber au sol. J'ignore la douleur qui se répand dans ma joue et celle qui commence à fleurir au niveau de l'épaule sur laquelle je suis tombée. Je m'y suis trop habituée. Les larmes me montent quand même aux yeux.
Elle m'aime pas. Maman m'aime pas.
Mais pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
Qu'est-ce que je t'ai fait, maman ?
Pourquoi ? Pourquoi tu m'aimes pas ?
Les mots veulent sortir de ma bouche mais mes lèvres restent scellées. Maman n'aime pas ma voix. Maman n'aime pas les bégaiements. J'ai les deux. Ça va l'énerver. Je ne veux pas l'énerver. Elle est déjà fâchée. Elle pourrait m'étrangler si je l'énerve trop.
Je ne veux pas que maman m'étrangle. La dernière fois j'ai vu du noir tellement je pouvais plus respirer.
Je le sais. Je le sais que j'ai plusieurs fois frôlé la mort.
- Retiens bien cette date, sale conne. Il y a six ans jour pour jour tu as décidé de venir me pourrir la vie.
Je baisse la tête. J'ai gâché la vie de maman. Je n'aurai jamais du naître.
- J'aurai du avorter. J'aurai du te tuer quand je le pouvais encore. J'avais juste pas les tales, putain, elle se reproche à elle-même.
Me tuer. Je frissonne. Je ne veux pas mourir... mais peut-être que ça soulagerait maman.
- Mam... M-Mam-man ? T-t-t-tu veux que... que j-je me... me... m-me t-t-t...
Ma phrase est interrompu quand ma mère me tire les cheveux. Son visage est déformé par la rage. De la rage pure, ses deux yeux sont fous. C'est à cause de son médicament blanc en poudre. À chaque fois qu'elle le prend elle devient folle. Vraiment folle.
Elle me tire le cuir chevelu avec tellement de force que je ne touche plus le sol. Elle me repose au sol et quand elle me relâche, une poignée de mes cheveux se retrouve dans sa main. Et moi je me tiens la tête entre les mains comme si ça allait atténuer la douleur insupportable qui me déchire la tête en deux. J'ai l'impression qu'on me creuse un trou dans le crâne encore et encore.
Je ne réfléchis plus très bien, aveuglée par la douleur. Mais je sens quand même sa main s'abattre une nouvelle fois sur ma joue. Elle me gifle avec tellement de force que j'en suis presque surprise alors que j'y suis habituée. Sa main agrippe mon bras où elle enfonce ses affreux ongles. Je hurle de douleur, incapable de me retenir et surtout incapable de supporter autant de souffrance.
Elle me gifle une nouvelle fois.
Le choc est tellement grand que je fais un tour sur moi même avant de m'effondrer comme une vulgaire crêpe. Je me rends même pas compte que je saigne de la joue tellement j'ai mal au crâne. Je fais du mieux que je peux mais je geins quand même entre mes dents.
- Je ne suis pas ta mère, hurle celle qui l'est justement.
Je me recroqueville sur moi à même le sol poisseux.
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The Gazelle's Hunt
Roman d'amourAlex est un policier investi qui réussit tout et qui attend maintenant d'être promu sergent. Encore faudrait-il qu'il attrape la plus grande criminelle de Paris que l'on surnomme Gazelle. Elle vole des œuvres d'arts convoitées et n'a jamais dévoilé...