Chapitre 25 : Un monstre

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ALEX :

J'ai dormi comme un loir, j'ai rêvé que j'attrapais Gazelle. Meilleur rêve de ma vie. Et ce matin j'ai pris une douche. Si ces vacances m'ont bien appris quelque chose, c'est que les douches étaient essentielles à ma vie. Et je ne compte pas redevenir négligé, ce serait irrespectueux envers ma colocataire.

Depuis quand t'en as quelque chose à foutre d'elle ?

...tais-toi !

Je croque dans une pomme, ce qui brise le silence de l'appartement. Premier jour sans elle, elle est partie hier et je vois déjà le vide que ça a créé. Plus personne pour me taper sur les nerfs, la différence est drastiquement flagrante.

Je chasse ces pensées qui créent un nuage gris dans mon esprit. Je n'ai pas envie de commencer la journée du mauvais pied. On est samedi, et je ne travaille pas aujourd'hui. J'ai posé ma journée.

T'a posé une de tes seules journées.

C'est pour une bonne raison.

On verra, on verra.

Mais la vérité est que le stress me noue le ventre et que la pomme a du mal à descendre vue la boule qui obstrue ma gorge. Je me dirige vers le porte manteau ou je mets mes chaussures et attrape mon blouson pour pouvoir sortir. Mais mes yeux sont tout de même attirés par le sien. Sa doudoune bleu foncée qui pend mollement de l'attache.

Au moins tu n'es plus réveillé par ses horribles cris.

Ouais...

Sans faire plus d'histoires, je déverrouille la porte et sors dans le froid de Paris. L'excitation me monte à la tête lorsque je m'installe au volant de ma voiture.

Je dois accomplir quelque chose d'important aujourd'hui.

Tu dois essayer d'accomplir quelque chose d'important.

Et la vérité, c'est que cette décision je l'ai prise grâce à Shana. C'est elle qui m'a convaincu. Je me remémorai sans efforts ses paroles qui m'ont tant touché.

« - Si ça servirait. Et puis pourquoi ne pas essayer ? Je sais que tu sais où elle habite. Peut-être que si tu allais la voir et que tu lui expliquais tout. Mais je veux dire tout de ton point de vue et que tu t'excusais elle te pardonnerai. »

Elle m'a ouvert les yeux.

Même si j'aurai préféré qu'elle ouvre aut...

STOP !!! Stop, tais-toi.

Je me concentrai dorénavant sur la route en essayant d'oublier ma colocataire. C'est sans compter le souvenir de ses lèvres, si douces, si chaudes, qui hantent mon esprit. Ses mains sur ma mâchoire, ses mains sur ma nuque, ses mains sur mon torse qui semblent avoir laissés des marques que je ne pourrais plus enlever. Et étrangement, ça ne me déplait pas. Je veux, au contraire qu'elle me touche, encore et encore. Et ça... ça, ça me fait carrément flipper.

En à peine une demi heure, je suis arrivé à destination. N'ayant pas vu le trajet passer tellement j'étais obnubilée par Shana. Avec tout ça, je n'ai même pas eu le temps de penser à ce que j'allai dire à ma petite soeur. Et ce n'est que maintenant que le stress revient, s'infiltrant dans mes veines et faisant chauffer mes joues.

Je souffle, passe une main dans mes cheveux et ouvre la portière.

Quand faut y aller, faut y aller.

Bonne chance...

Mes jambes me mènent devant cette agence immobilière de Paris. Et mon cur, qui dégringole dans ma poitrine, s'écrase lourdement au sol dans un bruit sinistre.

The Gazelle's HuntOù les histoires vivent. Découvrez maintenant