Chapitre 25 - Burn in hell (1)

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— Je-je dois m'assurer que le Tiny Waffle aille bien, panique Leandro.

— Je viens.

Dans la précipitation, nous rassemblons nos affaires et nous introduisons dans sa nouvelle voiture, sans nous soucier de mouiller les sièges et du sable collé à nos pieds. J'enfile ma robe, tandis que la voiture fonce vers le port.

— Putain, soupire Leandro alors que nous constatons qu'un deuxième camion de pompier a été appelé en renfort. J'espérais que ce n'était rien de grave.

Rien ne me vient pour essayer de le rassurer. Je crains le pire.

Les lieux ont pris une teinte orangée, voire rouge, à cause des feux de détresse des camions et des flammes qui ravagent le port.

La voiture s'arrête au milieu de la route et, sans prendre la peine de mettre nos chaussures, nous courons vers les lieux du drame. Une odeur de brûlé nous a accueillis dès que nous avons posé les pieds dehors. Alors que nous dépassons un mur de personnes curieuses, nous étions loin de nous imaginer que l'incendie partait du Tiny Waffle.

Je porte ma main à mes lèvres, tandis que Leandro s'avance, la bouche de plus en plus ouverte et la respiration saccadée.

Les murs de la devanture ont noirci. Les volets ont été forcées. Les vitres sont brisées. Les flammes dévorent l'entreprise des Waffle et menacent les commerces à proximité. Et juste au-dessus, trois mots tagués sur le nom de l'enseigne : « Burn in hell ».

Un incendie criminel.

— Reculez ! nous ordonne un pompier, dont le visage est dissimulé derrière un masque à gaz.

Leandro refuse de coopérer.

— Mes parents sont propriétaires de cette putain de boutique ! argue-t-il.

Un autre pompier accourt vers lui.

— Laisse-moi gérer ça, dit la femme à son collègue. Leandro, c'est dangereux, la fumée risque de t'asphyxier ! Recule, je ne te le répéterai pas deux fois.

— La putain d'entreprise de mes parents est en feu, bordel !

— Écoute, je comprends tout à fait ta réaction, mais s'énerver ne va pas nous aider à l'éteindre plus vite !

Même avec un masque, je comprends que le pompier me demande du soutien.

— Reculons un peu, dis-je en lui prenant le bras. Tu devrais prévenir tes parents.

Leandro se résout à m'écouter. Le pompier me retient par le bras.

— Elliot et Dan sont partis à ta recherche, rassure-les, veux-tu ?

Je reconnais la voix de la mère d'Elliot.

Je hoche la tête. Loin de moi l'idée de donner des nouvelles à Roldán.

Mierda !

Le poing de Leandro finit sa course dans un lampadaire. Il s'assoit par terre, les mains sur le crâne.

Nous parlions du Tiny Waffle plus tôt, de ses projets de continuer à y travailler. La compassion me pousse à aller m'asseoir à ses côtés.

— Qui a fait ça, putain ?

Sa voix a craqué. Ses yeux larmoyants rencontrent les miens, tandis que ses mains tremblent.

Je le prends dans mes bras, comme il l'a fait avec moi sur la plage.

— Je ne sais pas, chuchoté-je.

Un concurrent ? Je préfère ne pas poser la question à Leandro, il est déjà assez perturbé.

Je lui accorde une minute pour reprendre ses esprits.

L'eau qui goutte de ses cheveux atterrit sur ma robe déjà mouillée par mon short.

La fumée qui se faufile au-dehors du Tiny Waffle s'épaissie à cause de l'abondance d'eau qui s'y introduit. Je doute que l'établissement soit sauvable sans passer par la reconstruction. Je suis tentée de dire que c'est le karma de Roldán qui a fait le ménage. Or, quand je vois l'état de Leandro, mon esprit crie à l'injustice.

Lemon & WafflesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant