Chapitre 2 : All the lonely hearts in London

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- On savait comment tu allais réagir, Olivia. Une voix autant mélodieuse qu'agaçante que je ne connais que trop bien se fait entendre, me coupant dans mon monologue.

Je ne me retourne pas, en colère. Je suis immature, je le sais, mais Kelly est la dernière personne que je veux voir.

Le bruit de ses pas me fait comprendre qu'elle s'avance vers moi.

Je secoue mes longs cheveux châtains et plonge mes mains dans les larges poches de mon sweat noir.

- Tu étais au courant ? Je parie que tu as pris un malin plaisir à lancer la diffusion de tous les morceaux sur les réseaux. Ouais ça te ressembles bien ça. L'inscription à ce concours seule n'avait rien de très palpitant pour toi, mh ?

Je me retourne finalement, lui faisait face.

- Tu me fatigues, Kelly. Je ne t'ai jamais fait confiance, mais là, c'est le bouquet. Tu peux t'assumer chanceuse que mon père te tienne en laisse, parce que sans lui, je t'aurais viré depuis belle lurette.

La grande blonde se racle la gorge, visiblement déstabilisée :

En plus d'être une ordure de première, Kelly Kim Robertson est ma belle mère. Mon père et elle ont 35 ans d'écarts, mais il faut croire qu'il ne faut pas lui parler d'âge.

Elle s'est marié avec mon père un an après qu'elle ait fait ses débuts en tant que ma manageuse presse.

Je venais de sortir mon premier album qui avait cartonné, ma vie venait de basculer, pour toujours.

Je suis aujourd'hui la deuxième chanteuse la plus écoutée dans le monde.

J'ai tout fait pour me contenir, dans les moments difficiles, devant les caméras, pour ne pas faire parler de moi négativement, mais tout va bientôt basculer à cause d'elle.

Les critiques fusent, mon album n'est pas assez travaillé. Pour cause, il me restait deux ans de boulot. Je n'ose pas écouter les titres phares...

Paniqué, Chris attrape mon poignet, que je dégage avec violence, sous les yeux larmoyants de la blonde.

Comédienne.

Tout n'est que comédie dans ce milieu. Et je vais devoir travailler mon jeu d'actrice, si je veux survivre pendant ces trois semaines.

Je ne vais pas la laisser gagner, et puis pourquoi pas ? Monaco est réputée pour être une ville paradisiaque, sans compter que je suis célibataire depuis plus d'un an maintenant. Le besoin de me divertir de me quitte jamais, je le ressens plus que tout.

- Très bien. J'accepte le challenge si vous retirez l'album des plateformes, publiez une lettre d'excuse en vos noms. Je ne veux plus rien voir sur le net, c'est compris ?

Sur ces mots, je sors de la pièce à la chaleur étouffante et claque bruyamment la porte.

Mes bottes claquent contre le sol de l'entrée, se mêlant aux cris des fans, aux déclencheurs des appareils photos, et aux grognements des reporters.

Je ne leur lance aucun regard, répond aux signe de James, mon chauffeur, et continue ma route, mes lunettes de soleil sur le nez.

Il ne l'auront pas, leur scoop. J'ai décidé de me jeter dans les bras du destin.

Et nous verrons bien.

***

- Monaco ? Tu veux dire...en France ? Je me mords la joue devant l'air contrarié de ma génitrice.

Aussitôt rentrée chez moi, j'ai jugé bon de prévenir ma mère. Elle ne se remet pas du fait que je parte pour un autre pays que celui qui m'a vu naître.

Pourtant lors de mes tournées, c'est bien ce que je fais. La logique maternelle ? allez savoir...

Les états-unis sont ma patrie, bien que mon amour pour mes ancêtres français se dépeins souvent.

- Ouais.

Pour le moment je lui cache que tout ça à été préparé sans aucun accord de ma part, et que je me suis retrouvée seule, trahie par Chris.

- Tu as prévenu ton père ? Il doit être au courant, je suis bête. Soupire t-elle.

- Maman, tu sais, je m'en vais que pour trois semaines...et puis ce n'est pas le bout du monde !

L'ancienne modèle tapote ses doigts contre sa tasse de café, alors que j'admire la vue depuis la baie vitrée du salon.

- Monaco...mon Dieu les souvenirs que j'ai de cette ville sont tellement lointains. Sourit elle, nostalgique.

Je m'interpelle :
- Hein ?? Tu y es déjà allée ? Tu ne me l'as jamais dit, Maman.

Elle garde son sourire si doux en se levant à son tour pour me rejoindre.

- Moi et ton père nous sommes rencontrés à San Fransisco, mais nous avons passé notre premier voyage en France, à Monaco. Il m'avait fait la surprise et moi je n'avais jamais voyagé pour le plaisir.

Mon cœur palpite. Je viens de me rendre compte que je ne sais rien de l'histoire d'amour de mes parents.

Il faut croire que mon attention se porte plus volontiers sur notre histoire, à tous les trois, bien plus sombre.


Mic on - *[Lewis Hamilton]*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant