Chapitre 9 : Are you getting on a bit ?

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Après avoir flâné un moment dans les ruelles de Monaco, je me décide à rejoindre les paddocks. L'endroit est calme, le jour de repos des pilotes se fait sentir. C'est l'occasion parfaite pour explorer un peu plus les lieux sans la cohue habituelle.

Je me demande si Carlos est là...mouais, il doit passer du temps avec sa copine.

Non, je ne suis pas jalouse.

Je me dirige vers la section des paddocks où sont entreposées les voitures, curieuse de voir à quoi ressemblent ces machines de près. Alors que je m'approche de la zone des Mercedes, une voix douce et mélodieuse attire mon attention. Elle résonne dans l'espace déserté, créant une ambiance à part.

Je m'arrête, captivée par la voix. C'est un chant masculin, riche et plein d'émotion. Je reconnais la mélodie de "Grenade" de Bruno Mars. Je me laisse guider par cette voix, me rapprochant sans faire de bruit. Lorsque j'arrive près du garage Mercedes, je me fige. Lewis Hamilton est là, penché sur une de ses voitures, en train de chanter tout en ajustant quelque chose sur l'engin noir et bleu glacier, devant lui. Il est seul, totalement absorbé par sa tâche.

Cette voix...bon sang.

Mon cœur s'accélère. Il y a quelque chose d'hypnotisant dans la scène. Lewis, que j'ai vu si réservé et distant, semble dans son élément, naturel et détendu. La combinaison de son chant et de sa concentration me touche plus que je ne voudrais l'admettre. Je reste là, à l'observer, fascinée par la simplicité et la beauté du moment.

Ses doigts tatoués s'affairent, professionnels, et rapides entre les fils qui me semblent tous pareils.

Je ne sais pas combien de temps je reste là quand Lewis relève la tête et croise mon regard. Pris par surprise, je sursaute violemment et ma main heurte un outil posé à proximité. La douleur est instantanée et aiguë. Je me mordille la lèvre pour ne pas crier, mais la pointe m'a clairement blessée. Je place ma main dans mon dos et force un sourire.

Lewis s'arrête immédiatement de chanter et trottine vers moi, malgré son épaisse combinaison noire.

- Tu t'es fait mal ? me demande-t-il d'un accent britannique, son ton passant de l'étonnement à la crainte.

Je ne suis toujours pas dans ses petits papiers je crois bien.

Je me redresse, essayant de masquer la douleur qui pulse dans ma main.

- Ce n'est rien, j'ai juste été surprise... je dis, gênée par la situation.

Le bras de Lewis glisse contre ma taille avant que sa main ne s'empare doucement de la mienne, blessée pour l'examiner. Son contact est troublant. Mon cœur bat encore plus vite, mais cette fois, ce n'est pas uniquement à cause de la douleur.

- Tu t'es bien entaillée, laisse moi te soigner ça, propose-t-il, son regard se faisant plus doux.

Sans me laisser protester, il se dirige vers une trousse de premiers soins posée sur l'un des établis et commence à sortir ce qu'il lui faut pour désinfecter et bander ma blessure. Je reste là, un peu perdue dans la situation. Le Lewis Hamilton, que j'avais jusqu'ici vu comme distant et indifférent, s'occupe de moi avec une attention inattendue.

Quand Ally saura ça, je ne vais plus pouvoir la tenir.

- Merci... je murmure, incapable de détourner les yeux de lui.

Mes yeux glissent vers son cou, où l'inscription "God is love" à été dessinée à l'encre noire.

- Pas de problème, ça peut arriver à tout le monde de se blesser dans un garage, dit-il en souriant légèrement tout en appliquant le désinfectant. Désolée si je t'ai effrayée.

Je secoue doucement la tête, encore sous le choc de cette rencontre inattendue.

- C'est plutôt moi qui suis désolée, je ne voulais pas te déranger...

Lewis termine de bander ma main et relève les yeux vers moi, son expression redevenue un peu plus fermée.

- Tu ne me déranges pas, Hitton. En fait, c'était plutôt agréable d'avoir un peu de compagnie aujourd'hui, dit-il avant de se lever, me rendant ma main soignée.

- Tu sais qui je suis ?

Alors ça pour une surprise...donc il n'a plus aucune excuse pour m'avoir ignorée devant les ascenseurs !

Son rire, une douce brise, résonne alors qu'il retourne vers la Formule 1 :

- Tu es très connue, tu sais. On te connais tous ici, tes tubs passent à la radio, sans oublier que tu as deux de tes plus grands fans chez McLaren.

Mes joues s'enflamment. Je regarde ma main bandée et mordille ma lèvre :

- Je-heu, merci, Lewis.

Je sors du garage en essayant de cacher le trouble que cette interaction a éveillé en moi. Alors que je m'éloigne, je ne peux m'empêcher de jeter un dernier regard vers lui, sentant que cette rencontre vient de changer quelque chose en moi.

Il me regardait déjà.

Mic on - *[Lewis Hamilton]*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant