Chapitre 28 : I spy with my little eye

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Il ferme les yeux un instant, comme pour savourer ce moment, puis les rouvre, fixant son regard dans le mien.

- Je ressens tellement pour toi, mais je ne veux pas te faire de mal. Nos vies sont ce qu'elles sont, et je ne veux pas que tu souffres à cause de cette distance, de ces déplacements incessants. Tu vis aux Etats-Unis, ta vie est là-bas. La mienne est ici, à Monaco, et partis où les circuits me conduiront.

Je reste silencieuse. Mon cœur est un mélange de joie et de douleur, car je sais que ses mots sont vrais.

Je ne peux pas abandonner mon équipe, et encore moins ma mère, à qui je dois tout. Je peux encore moins la forcer à s'installer avec moi ici, à Monaco.

Et puis comment convaincre mon père de me laisser prendre ma carrière en main ?

Lewis prend une profonde inspiration, et je sens qu'il est sur le point de dire quelque chose de sérieux. Il garde ses mains sur mes hanches, ses yeux cherchant les mots justes.

- Via il y a quelque chose que je dois te dire, commence-t-il, sa voix légèrement rauque. Je ne veux pas que tu aies de fausses idées sur ce qui s'est passé... la nuit où Carlos t'a ramenée chez moi.

Mon cœur se serre légèrement à l'évocation de cette nuit. Par pitié j'espère ne pas m'être comporté comme une moins que rien...

Je hoche la tête, l'encourageant à continuer.

- Ce soir là, tu étais... vraiment pas dans ton état normal, avoue-t-il doucement. Tu avais bu beaucoup plus que tu ne l'avais prévu. Je t'ai installée sur le canapé, et on a parlé un peu. Enfin... tu as parlé surtout, moi j'écoutais.

Il esquisse un léger sourire, mais je vois bien que ce qu'il va dire ensuite est plus important :

- Tu t'es rapprochée de moi, tu m'as embrassé. Et... je t'ai rendu ce baiser, même si je savais que tu n'étais pas en état de comprendre ce que tu faisais. En gros, ce soir n'est pas notre tout premier.

Je sens une vague de chaleur monter en moi, à la fois de gêne et de quelque chose d'autre que je n'arrive pas à nommer.

- Mais, continue Lewis en secouant la tête, je ne voulais pas profiter de la situation. Tu étais trop ivre pour vraiment comprendre ce que tu faisais, et ce n'était pas juste. Alors, je t'ai doucement éloignée de moi. Je t'ai dit que ce n'était pas le bon moment, que tu devais te reposer, et tu connais la suite. Tu t'es bel et bien endormie.

Il marque une pause, cherchant mes yeux, comme pour s'assurer que je comprends ce qu'il dit.

- Rien d'autre ne s'est passé, je te le promets. Je suis resté avec toi un moment pour m'assurer que tu allais bien, et quand tu t'es endormie, je suis sorti.

La confusion que j'avais ressentie au sujet de cette nuit s'éclaircit enfin. Lewis avait fait preuve de respect et d'attention, même lorsque les circonstances auraient pu être différentes.

- Je suis désolé de ne pas t'en avoir parlé plus tôt, Reprend-il, l'air sincèrement désolé. Je ne voulais pas que tu te sentes mal ou que tu penses que j'avais profité de la situation. Tu mérites de savoir la vérité, et je veux que tu saches que je tiens vraiment à toi, mais je veux que ce soit dans les bonnes conditions, quand on est tous les deux prêts.

Je reste silencieuse un moment, digérant tout ce qu'il vient de me dire. Mon cœur est un mélange d'émotions, mais au fond, je suis soulagée.

Je finis par lever les yeux vers lui, un sourire timide sur les lèvres.

- Merci de m'avoir dit tout ça, Hamilton. Je suis contente que... tu aies été là pour moi cette nuit-là encore une fois, et...même si je ne m'en rappelle pas, mes sentiments ont toujours été sincères. Si je t'ai embrassé, c'était que je le voulais.

Il sourit à son tour, un sourire qui, pour la première fois depuis le début de notre conversation, semble vraiment apaisé.

Mic on - *[Lewis Hamilton]*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant