Bejeweled

The very first night - Taylor Swift

Sébastien Delogu n'avait jamais ressenti autant de nervosité pour un simple rendez-vous. Il avait l'habitude de rencontrer des gens, de les charmer avec son sourire et sa conversation, mais ce soir, il se sentait comme un adolescent à son premier bal. Alors qu'il ajustait une dernière fois sa chemise devant le miroir, la troisième de la soirée, il prit une profonde inspiration, essayant de calmer son cœur qui battait furieusement dans sa poitrine.

Il se pencha légèrement, observant son reflet avec un regard critique. Chaque détail semblait soudainement crucial : sa coupe de cheveux, le col de sa chemise, le léger parfum qu'il avait choisi avec soin. Rien ne devait être laissé au hasard. Pour quelqu'un qui était habituellement si sûr de lui, cette nouvelle sensation de vulnérabilité était déstabilisante.

« Ce n'est qu'un dîner, » se murmura-t-il à lui-même, comme pour se convaincre. Mais il savait que ce n'était pas vrai. Ce n'était pas qu'un simple dîner. C'était un moment clé, une étape cruciale qui pourrait tout changer. C'était sa chance d'enfin conquérir celui qui faisait battre son coeur depuis si longtemps. Sébastien n'avait pas le droit à l'erreur.

Il se devait d'être honnête, il était tombé amoureux de David. Il ne pouvait plus se passer de sa présence, il ne vivait plus que pour l'attention du jeune homme, ses sourires et ses yeux pétillants. Ce sentiment, bien qu'intense et parfois accablant, ne l'effrayait pas. En réalité, il avait appris à l'accepter, à en savourer chaque instant. David était unique, avec son esprit vif, son répondant, et cette capacité à faire sentir à Sébastien qu'il était vraiment vu, vraiment compris. Pourtant, malgré tout cela, une ombre planait sur ses pensées : et si ce soir ne se passait pas comme prévu ? Et s'il gâchait tout ?

Sébastien chassa ces pensées en attrapant sa veste, la jetant négligemment sur son épaule avant de quitter son appartement. Il n'était pas du genre à se laisser paralyser par la peur, et ce soir ne ferait pas exception.

Dans la voiture qu'il conduisait jusqu'au restaurant, Sébastien se perdit dans ses pensées. Il repassait en boucle chaque conversation qu'il avait eue avec David ces dernières semaines, chaque moment où leurs regards s'étaient croisés un peu plus longtemps que nécessaire, chaque sourire échangé qui avait fait battre son cœur un peu plus fort, ces toucher qui paraissaient innocents mais ne l'étaient pas tant. C'était dans ces petits instants qu'il avait compris qu'il pouvait tenter une approche. Si David était réceptif, rien ne le retenait d'exposer ses sentiments au grand jour.

Il s'arrêta finalement devant le restaurant chic qu'il avait choisi pour ce premier rendez-vous. En sortant, Sébastien jeta un regard autour de lui, prenant une dernière inspiration pour calmer ses nerfs. Le restaurant était élégant, intime, exactement ce qu'il voulait pour ce soir. Il espérait que David apprécierait.

Il se dirigea vers l'entrée, saluant le personnel avec un sourire poli. On le conduisit à une table près d'une grande fenêtre qui donnait sur les lumières scintillantes de la ville. Sébastien s'assit, ses mains légèrement tremblantes alors qu'il passait en revue la carte des vins. Il devait absolument se calmer avant que David n'arrive.

Il consulta sa montre. David ne devait plus tarder maintenant. Cette pensée accéléra son rythme cardiaque, mais il se força à garder une expression détendue. Il était important que David ne perçoive pas sa nervosité. Ce soir devait être parfait. Toutes ces conditions rendaient Sébastien encore plus nerveux.

Quelques minutes plus tard, il leva les yeux en entendant la porte du restaurant s'ouvrir. Son cœur s'emballa lorsqu'il vit David entrer, son regard balayant la salle avant de se poser sur lui. Sébastien ne put s'empêcher de sourire en voyant son ami. David était magnifique, comme toujours, mais ce soir, il y avait quelque chose de plus. Peut-être était-ce le fait de le voir dans ce cadre différent, plus intime, ou simplement la réalisation que ce rendez-vous était réel, qu'il était venu.