Casual - Chappell Roan

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Le soleil de l'après-midi illuminait les rues de Paris alors que le petit groupe composé de Sébastien Delogu, David Guiraud, Antoine Léaument et Louis Boyard se rassemblait pour une nouvelle journée de campagne. Aujourd'hui, ils s'étaient réunis pour distribuer les tracts de leur parti et sensibiliser les passants aux enjeux qui leur tenaient à cœur.

Sébastien, le plus charismatique du groupe, attirait l'attention avec son sourire chaleureux et son fidèle accent. Il plaisantait avec les passants, répondant à leurs questions avec une énergie contagieuse. Antoine, de son côté, ajoutait ses propres commentaires avec son humour habituel, déclenchant des éclats de rire chez Sébastien. Leur complicité était évidente, et ils semblaient ne jamais manquer une occasion de s'amuser ensemble. Ça avait toujours été ainsi entre eux et tous le monde le savait. Ils s'entendaient bien, trop bien.

David, lui, se sentait étrangement en retrait. Il avait l'habitude de voir Sébastien et Antoine ensemble, mais aujourd'hui, cela le dérangeait plus que d'habitude. Il tendait des tracts aux passants, mais son esprit était ailleurs. Chaque rire partagé entre Sébastien et Antoine, chaque blague échangée entre eux, lui faisait ressentir une pointe de jalousie qu'il avait du mal à expliquer.


« Hey Seb, t'as vu la tête de ce gars quand je lui ai parlé du Smic ? » lança Antoine en riant.

Sébastien éclata de rire.

« Il devait se demander si tu parlais sérieusement ou si tu te foutais de lui ! ça c'est à cause de Bardelloche, il décrédibilise tout ce qu'on fait. »

Antoine hocha la tête en souriant.

« Attends que je le croise celui-là. »

Sébastien tapa amicalement l'épaule d'Antoine en riant.

« Et qu'est ce que tu comptes faire ? T'as des nouilles à la place des bras. »

Antoine afficha un air mi-amusé mi-vexé.

"Tout ne se fait pas toujours dans la violence, mon cher. Je pensais surtout à lui apprendre à lire."

Sébastien lacha un rire franc.

"Il est vrai qu'à 28 ans, il serait temps !"

David les observait, se demandant pourquoi il ressentait ce malaise grandissant. Habituellement, il aurait participé à la conversation, après tout, lui aussi aimait se moquer du jeune Bardella, mais aujourd'hui, il se sentait comme un spectateur, incapable de s'intégrer. Tout semblait le déranger, leurs échangent de regard et surtout la manière qu'avait Sébastien d'être aussi tactile. Il adorait ça quand c'était avec lui, pas lorsqu'il posait ses mains sur Antoine. Même la blague d'Antoine lui paraissaot fade. Louis, qui se tenait à ses côtés, sembla remarquer son humeur.

Il se tourna vers David, une expression inquiète sur le visage.

« Ça va, David ? T'as l'air un peu ailleurs aujourd'hui, mec. »

David haussa les épaules, son ton plus froid qu'il ne l'aurait voulu.

« Je vais bien. »

Louis fronça les sourcils, peu convaincu, mais il choisit de ne pas insister.

« Si tu as besoin de parler, hésite pas. »

David soupira avant d'ajouter, « Je te dis que c'est bon, Louis. »

Il s'éloigna sans un mot de plus préférant se concentrer sur la distribution de tracts plutôt que d'admettre ce qui le perturbait vraiment. Il savait que sa manière de répondre pouvait être blessante, mais il n'arrivait pas à s'ouvrir, pas quand lui-même n'était pas sûr de ce qu'il ressentait. Pas quand tout autour de lui semblait vouloir le faire douter.

La journée continua, entre discussions avec les passants et moments de légèreté entre Sébastien et Antoine. À plusieurs reprises, David tenta de se rapprocher de Sébastien, d'engager une conversation, mais chaque fois, il se retrouvait à l'écart, comme si un mur invisible s'était dressé entre eux. Même les plaisanteries habituelles qu'ils échangeaient semblaient manquer, remplacées par une distance inexplicable. David ne comprenait pas. Il se repassait en boucles les derniers jours, leur complicité semblait avoir disparu du jour au lendemain sans aucune explication. Lui qui avait bénéficier de toute l'attention du Marseillais se retrouvait sans rien, abandonné comme une vieille chaussette dont on ne trouverait plus l'utilité.

Vers la fin de la journée, alors qu'ils finissaient de distribuer leurs derniers tracts, Antoine se tourna vers Sébastien avec un sourire.

« Tu veux qu'on se prenne un verre pour décompresser ? On l'a bien mérité, non ? »

Sébastien sourit et hocha la tête.

BejeweledOù les histoires vivent. Découvrez maintenant