Bejeweled

Call It What You Want - Taylor Swift

Le matin, Sébastien s'éveilla avant David. La lumière pâle du soleil perçait à travers les rideaux, baignait la pièce d'une lueur douce et réchauffait la peau nue de son compagnon. Les yeux de Sébastien, encore embrumés de sommeil, se posèrent sur la silhouette de David blotti contre lui. La tête de ce dernier reposait sur son torse, sa respiration lente et régulière soulevant légèrement la couverture qui les enveloppait.

Sébastien sentit son cœur se serrer d'une tendresse qu'il ne contrôlait pas. Un sourire discret naquit sur ses lèvres. Sa main glissa avec une douceur infinie sur la joue de David, traçant le contour de son visage comme pour graver ce moment dans sa mémoire. La peau de son amant était chaude sous ses doigts.

David frémit légèrement sous cette caresse, sa respiration s'accélérant un instant avant de redevenir paisible. Ses paupières tremblèrent mais il ne s'éveilla pas. Sébastien le regarda avec un soupir amusé, presque reconnaissant de pouvoir savourer un peu plus longtemps cet instant où tout semblait parfait, figé dans le temps.

Il plongea son regard dans les traits détendus de David : la courbure de ses cils, la plénitude de ses lèvres entrouvertes, l'ombre d'un sourire flottant sur son visage endormi. Tout en lui respirait une fragilité qu'il n'exposait jamais dans la lumière du jour.

Sébastien se pencha doucement, déposant un baiser sur son front.

«  Tu ne sais pas à quel point tu me rends heureux. » murmura-t-il dans un souffle à peine audible, un secret confié à l'aube.

David bougea cette fois, murmurant quelque chose d'inintelligible avant de resserrer son étreinte autour de la taille de Sébastien. Une chaleur rassurante s'installa entre eux, comme si leurs corps, même endormis, se comprenaient mieux que leurs mots ne le pouvaient.

Sébastien resta là, immobile, ses doigts jouant distraitement avec une mèche des cheveux bruns de David. Il aurait voulu que ce moment ne prenne jamais fin. Mais quelque part, il savait que ce qui rendait ces instants si précieux, c'était leur évanescence.

Bientôt, David ouvrirait les yeux, sourirait d'une manière qui éclairerait toute la pièce, et la journée reprendrait son cours. Mais pour l'instant, ils existaient juste dans cet entre-deux, suspendus entre le rêve et la réalité. Un instant parfait, sans prétention. Juste eux. 

Sébastien pensa à la chance qu'il avait d'avoir cet homme dans ses bras. 

Il se souvenait des moments où il avait douté de tout : de lui-même, de l'amour, du futur. Mais ils avaient surmontés ça, repoussant les doutes avec une douceur mêlée d'une force insoupçonnée. Le simple fait de le savoir là, blotti contre lui ce matin-là, suffisait à remplir son cœur d'une chaleur inégalée.

Ses doigts continuèrent leur lente course sur la joue de David, tandis qu'un soupir s'échappait de ses lèvres.

« Comment ai-je pu mériter tout ça ? » soupira-t-il, son regard s'égarant sur le plafond comme s'il cherchait une réponse.

Mais au fond, il savait que ce n'était pas une question de mérite. C'était juste eux. Deux âmes qui s'étaient trouvées, s'étaient battues pour rester ensemble, et qui continuaient à se choisir jour après jour.

Il laissa son front reposer contre celui de David, fermant les yeux un instant. L'amour, songeait-il, n'était pas un miracle mais un choix constant, une force qu'ils avaient construite ensemble, pierre après pierre. Et en cet instant, il se promit silencieusement de ne jamais cesser de chérir cette vie, cet homme, ce moment parfait suspendu entre les draps.

David émergea enfin du sommeil, lentement, comme un nageur remontant à la surface d'un lac paisible. Ses cils papillonnèrent, s'habituant à la lumière qui baignait la chambre. Il inspira profondément, son visage frottant légèrement contre le torse de Sébastien, un geste instinctif qui témoignait de son attachement avant même qu'il ne soit pleinement éveillé.

Sébastien sentit le changement subtil dans la respiration de David et baissa les yeux juste à temps pour croiser son regard encore voilé par le sommeil. Ses prunelles sombres semblaient briller d'une douceur infinie, malgré la torpeur qui l'habitait.

« Bonjour » murmura David, sa voix rauque et alourdie par le réveil.