The Story - Sara Ramirez

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Les médecins avaient emmené David au bloc opératoire il y avait déjà plus d'une heure. Le temps semblait s'étirer douloureusement pour Sébastien, qui ne cessait de jeter des regards nerveux vers la porte à chaque passage d'un infirmier ou d'un médecin.

À ses côtés, Gabriel était resté tout le long, un pilier de calme et de soutien. Il s'était occupé des formalités, aidant Sébastien à remplir les papiers administratifs et à répondre aux questions répétitives des médecins. Chaque fois qu'un professionnel de santé s'approchait pour demander des détails sur David, Gabriel prenait la parole, offrant à Sébastien un répit bienvenu dans son angoisse.

Sébastien n'aurait jamais osé le dire à haute voix, mais il en était profondément reconnaissant. Sans Gabriel, il aurait probablement craqué. Il se sentait à la fois vide et submergé, ses pensées tournant en boucle autour de l'opération de David, du silence des médecins, du pire qui pourrait arriver.

À un moment, après que David ait été emmené au bloc, il avait pris son téléphone et appelé Antoine, ses mains tremblantes. À l'autre bout du fil, Antoine avait décroché d'une voix essoufflée, comme s'il avait interrompu quelque chose d'important. Sébastien, en difficulté pour garder son calme, lui avait expliqué la situation avec des mots hachés, chaque phrase marquée par une incertitude sourde. Antoine, sentant l'urgence dans la voix de Sébastien, n'avait pas hésité une seconde avant de décider de le rejoindre, abandonnant ce qu'il était en train de faire. L'inquiétude perçait dans sa voix, une inquiétude qui résonnait en écho à celle de Sébastien.

Une demi-heure plus tard, Antoine arriva enfin dans la salle d'attente de l'hôpital. Il chercha rapidement Sébastien du regard avant de s'avancer vers lui. À cet instant, Gabriel revint avec deux gobelets en carton fumants, qu'il posa doucement sur la table basse devant eux.

« Je vous ai pris des cafés » dit-il d'une voix discrète en adressant un sourire bref à Antoine, avant de les laisser seuls. Gabriel, en fin observateur, avait senti que Sébastien pourrait avoir besoin d'un moment seul avec Antoine. Il s'éclipsa pour faire un tour, leur offrant un peu d'intimité.

Antoine s'installa sur la chaise à côté de Sébastien, cherchant à capter son regard. Le silence pesant dans la salle d'attente, rompu seulement par les annonces de l'hôpital et les bruits de pas dans les couloirs, était lourd d'inquiétude. Antoine tenta de le rompre, doucement.

« Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? » demanda-t-il, sa voix à peine un murmure.

Sébastien, la mâchoire crispée, prit une profonde inspiration. Il expliqua, avec des mots tremblants, ce qui était arrivé à David. Chaque détail semblait encore plus effrayant une fois formulé à haute voix.

Antoine écouta en silence, son visage grave, essayant de comprendre l'ampleur de la situation. Il voyait bien que Sébastien était à bout. Ses mains tremblaient légèrement et sa voix se brisait de temps à autre.

« C'est long... » murmura Sébastien, son regard rivé sur la porte, comme si la réponse à ses angoisses allait en sortir d'un moment à l'autre. « Ils auraient dû nous dire quelque chose, non ? Ça fait trop longtemps, et... et si quelque chose s'était mal passé ? »

Antoine se tourna légèrement vers lui, cherchant les mots justes. Il posa une main sur l'épaule de Sébastien dans un geste rassurant.

« Je comprends ce que tu ressens », dit-il doucement. « Mais David est entre de bonnes mains. Je sais que l'attente est insupportable, mais... il faut leur faire confiance. Il est fort, tu le sais aussi bien que moi. »

Sébastien hocha la tête, mais son regard restait toujours hanté par une angoisse sourde. Il était évident qu'il se battait pour ne pas céder à la panique.

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