Bejeweled

Mean - Taylor Swift

Quelques jours plus tard, l'atmosphère à l'entrée de l'hémicycle était plus légère que d'habitude. Antoine et Sébastien se tenaient près des grandes portes en bois, discutant et échangeant des plaisanteries. Leurs rires résonnaient doucement dans le couloir, créant un contraste frappant avec le sérieux qui régnait habituellement en ces lieux.

« Et toi, tu crois vraiment que je vais te laisser gagner aussi facilement la prochaine fois ? » plaisanta Sébastien en lui donnant un léger coup de coude.

Les deux hommes discutaient de la partie de bowling de la veille. Antoine éclata de rire.

« Gagner ? Je n'ai même pas besoin d'essayer pour te battre, tu te mets tout seul hors jeu. »

Sébastien haussa les épaules, feignant l'indifférence.

« On verra ça. Mais ne sois pas trop déçu quand tu perdras. »

Alors qu'ils continuaient à se taquiner, David arriva, un peu en retrait, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres en les voyant ainsi. Sébastien tourna la tête vers lui, et son regard s'adoucit immédiatement, une tendresse évidente traversant ses traits. Sans perdre son sourire, il fit un signe de tête à David, l'invitant à les rejoindre.

« Salut, vous deux, » dit David en s'approchant.

« Ah, voilà notre grand orateur, » lança Antoine avec un clin d'œil complice. « Tu arrives juste à temps pour nous sauver de l'ennui. »

David sourit et mit ses mains dans ses poches.

« Alors, David, » commença Antoine, un sourire malicieux aux lèvres, se pencha légèrement vers David comme s'il s'apprêtait à révéler un secret. « Ça avance bien, ton cheminement jusqu'au caleçon de Sébastien ? » demanda-t-il, sa voix remplie de sous-entendus.

David sentit ses joues s'empourprer légèrement, pris au dépourvu.

« Qu'est-ce que tu racontes, toi ? » répliqua-t-il, tentant de paraître indifférent, mais le ton légèrement trop aigu de sa voix trahissait sa gêne.

Antoine éclata de rire, ravi de sa propre provocation.

« Oh, allez, je ne suis pas aveugles ! Je veux dire, ça devient presque gênant pour nous, les pauvres célibataires ! »

Sébastien, amusé par la situation, décida d'en rajouter. Avec une lueur espiègle dans les yeux, il attrapa David par la taille et le tira doucement contre lui.

« Oh, mais regarde, il rougit ! » s'exclama-t-il en riant.

David, mi-gêné, mi-amusé, tenta de se dégager sans trop y mettre de force.

« Lâche-moi, espèce de brute ! » lança-t-il, essayant de garder une contenance tout en réprimant un sourire. Mais Sébastien ne fit que resserrer un peu plus son étreinte, riant de bon cœur.

Antoine, en parfait spectateur, riait tout autant, ravi de voir David pris à son propre jeu.

« Et dire que c'est lui, le grand stratège, celui qui a toujours les bons mots. Là, tout de suite, on dirait un ado pris en flagrant délit ! »

David roula des yeux, mais un sourire finissait par se frayer un chemin sur son visage malgré lui.

« Tu vas voir, toi, » dit-il, un ton faussement menaçant dans la voix, avant de se tourner vers Sébastien. « Et toi, si tu ne me lâches pas tout de suite, je te promets que... »

Mais Sébastien ne le laissa pas finir, lui coupant la parole avec un baiser rapide sur le front, un geste à la fois tendre et taquin. David poussa un petit grognement exaspéré, mais le sourire sur ses lèvres montrait bien qu'il n'était pas réellement fâché.

Alors qu'ils riaient encore, la porte du bâtiment s'ouvrit brusquement, et Marine Le Pen apparut, marchant d'un pas déterminé vers l'entrée de l'hémicycle. Elle jeta un coup d'œil à la petite scène qui se déroulait devant elle, son visage se figeant en une expression de désapprobation ouverte.

« Pas étonnant que ce pays aille si mal, » lâcha-t-elle avec dédain, sa voix acide perçant l'atmosphère légère. « Si même nos représentants passent plus de temps à se comporter comme des... » elle laissa sa phrase en suspens, laissant entendre tout ce qu'elle n'avait pas besoin de dire.

Le sourire de David s'effaça instantanément. Il se détacha de Sébastien, le regard fixé sur Le Pen.