Retribution's Dawn

Chapitre 6

Sensual Jazz - Smooth Jazz Saxophone

La nuit était encore jeune lorsque les premières notes d'une mélodie envoûtante s'élevèrent dans le club exclusif Le Tartare. Les lumières tamisées baignaient l'intérieur de l'établissement d'une lueur dorée et feutrée, les lustres en cristal accrochés au plafond diffusaient des éclats scintillants qui se reflétaient dans les surfaces lisses du bar et des tables en marbre. La musique, à la fois sensuelle et énergique, emplissait l'air, se mêlant aux murmures et aux rires étouffés des clients.

Le Tartare, avec son atmosphère opulente et son décor somptueux, était un sanctuaire pour les élites de la pègre, un lieu où les affaires se réglaient dans l'ombre des néons et du velours.

Eryx se trouvait dans son bureau, un espace privé situé au premier étage du club, à l'écart de la foule. Les fenêtres teintées offraient une vue panoramique sur la piste de danse en contrebas, mais laissent également les passants dans l'ignorance totale de ce qui se passait à l'intérieur.

Le bureau était un écrin de luxe, orné de meubles en cuir sombre, de tapis épais et de tableaux d'art contemporain qui ajoutaient une touche de sophistication à l'espace. Les murs étaient ornés de boiseries sombres, rehaussées par des éclairages indirects qui créaient une atmosphère intimiste et mystérieuse.

Le fond musical dans le bureau était un jazz doux, une mélodie languissante qui émanait des haut-parleurs encastrés dans les coins de la pièce. Les accords de piano, les notes de trompette et les légers battements de batterie se mêlaient dans un enchevêtrement hypnotique, créant une ambiance à la fois apaisante et mélancolique.

Le jazz, avec son rythme langoureux et ses harmonies sophistiquées, offrait un contraste saisissant avec la dureté du monde extérieur, enveloppant Eryx dans une couverture de luxe et d'élégance.

Eryx était adossé à son bureau, son regard perdu dans le vide alors qu'il observait la scène en dessous. Sa posture était détendue, mais derrière cette façade se cachait une agitation intérieure qu'il ne permettrait jamais à quiconque de percevoir. Ses yeux, habituellement froids et impassibles, trahissaient une lueur de fatigue et de préoccupation qu'il s'efforçait de dissimuler derrière un masque d'indifférence contrôlée.

Les muscles de son visage, rigides et implacables, étaient le reflet d'une concentration minutieuse, une façade parfaite qu'il avait cultivée au fil des années pour maintenir son autorité intacte.

Eryx avait hérité du leadership du cartel à la mort de son père il y a quelques années. La transition n'avait pas été facile. Son père, un homme redouté et respecté, avait dirigé le cartel avec une poigne de fer, et sa mort brutale avait laissé un vide immense. Eryx, à peine sorti de l'adolescence, avait été contraint d'endosser le rôle de chef, un rôle pour lequel il n'était ni préparé ni particulièrement désireux.

Ses ambitions personnelles avaient toujours été très différentes ; il avait un rêve, un rêve de devenir avocat, de faire une brillante carrière dans le monde de la loi, un monde bien éloigné des réalités brutales du cartel.

Ce rêve était devenu une farce cruel à ses yeux maintenant. Il avait toujours eu l'intention de défendre les innocents, de plaider pour la justice dans les tribunaux, mais la réalité du monde dans lequel il avait grandi l'avait arraché à cette voie.

Le poids des responsabilités qui reposaient sur ses épaules avait effacé ce rêve, remplaçant l'idéal de justice par une lutte constante pour maintenir l'ordre et le contrôle dans un empire de corruption et de violence. L'ironie de sa situation n'était pas perdue pour lui ; il avait échangé son rêve d'une carrière respectable contre le pouvoir et le prestige d'un monde qu'il avait appris à dominer.