Chapitre 18

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La lumière dans la cave, filtrant faiblement à travers une petite fenêtre à barreaux, jetait des ombres inquiétantes sur les murs humides.

L'air était lourd, saturé de l'odeur métallique du sang et de la moisissure. Nyx, enchaînée à une chaise rouillée, ne sentait plus ses poignets meurtris, les chaînes s'enfonçant dans sa chair à chaque mouvement.

Elle avait perdu la notion du temps, chaque seconde se fondant dans la suivante, une éternité de douleur et de silence.

Le silence fut soudainement rompu par un grincement sinistre. La porte épaisse en bois s'ouvrit lentement, révélant Eryx.

Il entra, la démarche assurée, portant une trousse en cuir noir, son expression aussi impénétrable que jamais.

L'homme semblait presque serein, en contraste frappant avec l'ambiance oppressante de la cave.

Nyx leva les yeux vers lui, son regard brûlant de haine et de défi malgré son état affaibli. Chaque muscle de son corps était tendu, prêt à résister à tout ce qu'il pourrait lui infliger.

Mais ce fut la trousse qu'il posa délicatement sur la table de métal, et non une nouvelle arme, qui attira son attention.

Eryx ouvrit la trousse avec une précision froide, révélant une série d'instruments chirurgicaux. Sa main, étonnamment délicate, saisit une aiguille et un fil, qu'il prépara méticuleusement.

Il ne parlait toujours pas, mais ses actions en disaient long sur ce qui allait suivre.

« Je ne veux pas que tu meures... pas encore, » murmura-t-il en commençant à nettoyer une plaie ouverte sur sa cuisse avec un chiffon imbibé d'antiseptique.

Sa voix était basse, presque douce, créant un contraste troublant avec la violence qu'il avait déchaînée plus tôt.

Nyx tressaillit au contact du chiffon sur sa peau à vif, une brûlure intense irradiant de la plaie. Mais elle se força à ne rien laisser paraître, serrant les dents, son regard défiant toujours ancré sur Eryx.

Il semblait indifférent à sa résistance, concentré uniquement sur son travail.

« Pourquoi... pourquoi fais-tu ça ? » demanda-t-elle d'une voix rauque, brisée par la douleur et la fatigue.

Eryx continua son travail en silence, le fil glissant entre ses doigts tandis qu'il recousait la plaie avec une précision clinique.

Chaque passage de l'aiguille à travers la chair était une nouvelle épreuve pour Nyx, mais elle se refusait à montrer la moindre faiblesse.

« Parce que je veux que tu sois en pleine possession de tes moyens, » répondit-il finalement, sa voix glaciale et dénuée de toute émotion.

« Je veux que tu ressentes chaque instant, chaque douleur, chaque cicatrice. »

Il termina de suturer la plaie, puis observa son travail avec une satisfaction froide. Ses doigts effleurèrent la peau fraîchement recousue, presque comme une caresse, mais il n'y avait rien de tendre dans ce geste. C'était une démonstration de contrôle, de pouvoir absolu.

Nyx luttait contre l'épuisement, son corps endolori réclamant du repos, mais son esprit restait alerte, aiguisé par la haine et la volonté de survivre. La confusion qui l'habitait n'en était que plus grande.

Eryx semblait osciller entre le bourreau et le guérisseur, un jeu psychologique pernicieux qui la laissait désorientée.

« Pourquoi me soigner pour ensuite... » Elle s'interrompit, cherchant ses mots entre deux respirations douloureuses. « Pour ensuite recommencer ? »

Eryx leva les yeux vers elle, et pour un instant, son masque d'impassibilité sembla vaciller. Ses traits se radoucirent presque imperceptiblement, mais ses yeux restaient aussi froids que la pierre.

« Parce que, Nyx, ton corps m'appartient maintenant, je décide de ce qui lui arrive. Je peux te détruire, puis te reconstruire, encore et encore. C'est un jeu... un jeu où je suis le maître. »

Il recula légèrement, contemplant Nyx comme s'il évaluait une œuvre d'art inachevée. L'air dans la cave semblait se raréfier, chaque respiration devenant plus lourde, plus difficile. Eryx se détourna enfin pour poser l'aiguille et le fil, puis son regard se posa sur une pince en métal, froide et brutale.

Nyx sentit son cœur s'accélérer, une boule de peur montant dans sa gorge. Elle savait ce qui allait suivre, mais elle refusa de céder à la terreur.

Eryx saisit la pince avec une lenteur calculée, savourant chaque seconde d'attente. Il s'approcha à nouveau, son sourire cruel éclairant son visage sombre.

« Maintenant que tu es soignée, nous pouvons continuer, » déclara-t-il, sa voix vibrante d'une anticipation malsaine.

Sans préambule, il planta la pince dans la chair tendre de son flanc, l'enfonçant profondément avant de la tordre. La douleur explosa à travers le corps de Nyx, un cri de pure agonie s'échappant de ses lèvres.

Ses muscles se contractèrent involontairement, tirant sur les chaînes qui la retenaient, mais elle resta fermement attachée, incapable de se libérer.

Eryx observait, impassible, son regard glacial fixé sur le visage tordu par la douleur de Nyx. Ses mains, pourtant si précises quelques instants plus tôt, étaient maintenant des instruments de torture.

Chaque mouvement de la pince envoyait une nouvelle vague de souffrance à travers le corps de Nyx, mais elle refusait toujours de céder.

« Parle, Nyx, » ordonna-t-il, sa voix tranchante comme une lame. « Dis-moi pourquoi tu me détestes tant. Qui t'a donné ces ordres ? Qui se cache derrière tout ça ? »

Les mots d'Eryx étaient comme des coups, brutaux et insistants. Mais Nyx, malgré la douleur déchirante, serra les dents, ses yeux brûlant de défiance.

Elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas parler. Ses lèvres tremblèrent, mais aucun mot ne sortit, seulement le silence lourd et oppressant.

Eryx, voyant qu'elle ne flanchait pas, serra encore plus fort la pince, la tordant avec une cruauté inhumaine. Nyx sentit la chair se déchirer sous la pression, une douleur si intense qu'elle aurait pu la faire s'évanouir.

Mais elle resta consciente, luttant contre les ténèbres qui menaçaient de l'engloutir.

« Tu n'obtiendras rien de moi, » cracha-t-elle finalement entre deux respirations saccadées, son regard toujours aussi défiant. « Jamais. »

Un soupir d'exaspération s'échappa des lèvres d'Eryx, qui lâcha enfin la pince, laissant la douleur résonner dans le corps de Nyx. Il la regarda avec une expression indéchiffrable, quelque part entre l'admiration et la frustration.

« Très bien, » dit-il finalement, un sourire sinistre étirant ses lèvres.

« Alors, nous allons devoir continuer jusqu'à ce que tu n'en puisses plus. »

Sans un mot de plus, Eryx quitta la pièce, laissant Nyx seule dans l'obscurité glaciale de la cave.

Le silence retomba, lourd et oppressant, seulement brisé par les gouttes d'eau qui tombaient du plafond, chacune résonnant comme un écho funèbre de la douleur qui venait de se jouer.

Nyx, à demi consciente, sentait son corps trembler sous l'effet de la douleur, mais son esprit, bien que vacillant, restait résolument ancré dans sa volonté de résister.

Elle savait qu'elle devait tenir, coûte que coûte, même si chaque seconde était une nouvelle épreuve à surmonter.

Retribution's DawnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant