Retribution's Dawn

Flashback

Le manoir familial se dressait comme une forteresse de souvenirs, chaque pierre respirant l'histoire sombre du clan d'Eryx. La nuit enveloppait le domaine dans une obscurité profonde, à peine percée par la lumière vacillante des lanternes et des chandeliers.

Le silence n'était perturbé que par le craquement occasionnel du bois dans la cheminée, répercutant un sentiment de solitude qui pesait lourd sur les épaules du jeune homme.

Eryx marchait lentement dans les longs couloirs, ses pas résonnant faiblement sur le sol de marbre. Chaque portrait accroché aux murs semblait l'observer, témoins silencieux de ses pensées tumultueuses. Son esprit était hanté par une seule image : celle d'Helene, cette femme qui l'avait obsédé, piégé dans un tourbillon de désir et de frustration.

Helene n'était pas une femme ordinaire. D'une beauté glaciale, elle possédait un charme magnétique, envoûtant, qui attirait tous les regards lorsqu'elle entrait dans une pièce.

Ses cheveux noirs de jais, toujours parfaitement coiffés, tombaient en une cascade soyeuse sur ses épaules, encadrant un visage aux traits sculpturaux. Ses yeux, d'un vert émeraude perçant, étaient aussi captivants que dangereux, reflétant une intelligence acérée et une cruauté dissimulée derrière un sourire séducteur.

Elle n'avait jamais aimé Eryx. Pas plus qu'elle n'avait aimé son père, qu'elle manipulait sans remords.

Pour elle, les hommes étaient des instruments de plaisir et de pouvoir, rien de plus. Et elle avait vu en Eryx un jouet amusant, un jeune homme naïf qu'elle pouvait façonner à sa guise avant de le rejeter sans une once de regret.

Eryx se souvenait encore du jour où tout avait basculé. Il l'avait vue, assise dans ce même salon où régnait désormais un silence oppressant.

La lumière des flammes de la cheminée dansait sur son visage, accentuant la courbe de ses lèvres rouge sang, étirées en un sourire narquois.

Elle sirotait un verre de vin, l'air détendu, alors que lui, rongé par l'impatience et le désir, s'approchait d'elle.

"Helene," avait-il murmuré, sa voix trahissant une vulnérabilité qu'il détestait montrer.

Elle l'avait regardé, ses yeux verts le perçant de part en part. Un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire cruel et supérieur.

Elle savait ce qu'il allait dire, ce qu'il ressentait, et cela l'amusait. Elle aimait le voir se débattre dans les filets qu'elle avait tissés autour de lui, aimait la sensation de pouvoir qu'elle avait sur lui.

"Qu'est-ce qu'il y a, Eryx ?" demanda-t-elle avec une douceur feinte.

"tu as décidé de jouer dans la cour des grands ?"

Le sarcasme dans sa voix avait frappé Eryx comme un coup de poignard. Il s'était agenouillé devant elle, prenant sa main dans la sienne, sentant la froideur de sa peau contre la chaleur de ses doigts. Il la voulait, il la désirait au point d'en perdre la raison.

"Je te veux," avait-il avoué, ses yeux cherchant désespérément une trace de réciprocité dans son regard.

Helene l'avait observé un instant, puis avait éclaté de rire. Un rire cristallin, pur, mais totalement dépourvu de chaleur.

C'était le rire d'une femme qui savait qu'elle détenait tout le pouvoir, et qui n'hésitait pas à l'utiliser pour écraser ceux qui s'opposaient à elle.

"Oh, Eryx," avait-elle répondu en retirant sa main avec une délicatesse méprisante. "Tu es si si... naïf. Ce que tu ressens pour moi n'est qu'une illusion, un caprice.