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Les jours passaient, et chaque minute avec Lori devenait de plus en plus insupportable. Elle s'amusait à me rabaisser, à faire de ma vie un véritable enfer. Le matin, je prenais soin des enfants, leur apportant attention et tendresse, mais le soir, je rentrais dans une maison où l'humiliation m'attendait.

Une nuit, après une journée particulièrement éprouvante, je préparai le dîner dans une cuisine en désordre. Lori entra, son regard acéré balayant la pièce. Elle s'arrêta net, ses yeux se posant sur moi avec une froideur qui m'a glacée.

- Qu'est-ce que c'est que ce désordre ? demanda-t-elle, ses bras croisés. Tu as oublié que tu es censée être ici pour aider, pas pour créer un chaos supplémentaire ?

Je restai silencieuse, essayant de garder mon calme. La fatigue accumulée me pesait lourdement, mais je ne voulais pas lui donner satisfaction en montrant ma vulnérabilité. Elle continua, avec une voix cinglante.

- Franchement, je ne comprends pas pourquoi Rick t'a gardée si longtemps. Si c'est ça, tes compétences, il devrait vraiment envisager de chercher quelqu'un d'autre. Tu es totalement inutile.

Chaque mot était comme une lame. Je me concentrai sur la cuisson des pâtes, essayant de ne pas me laisser emporter par la colère qui montait en moi. Mais il était de plus en plus difficile de contenir mes émotions.

- Tu sais, si tu ne veux pas que je fasse appel à une autre baby-sitter, tu devrais peut-être faire un effort. Ça ne te coûterait rien de montrer un peu d'initiative, dit-elle en feignant l'innocence.

Je me mordis la langue pour ne pas répondre, mais le silence était devenu insupportable. Je sentais la tension monter, mon cœur battant plus vite. À ce moment, je pris une profonde inspiration et tentai de me concentrer sur les enfants, qui jouaient à l'écart.

Lori ne s'arrêta pas là. Elle avança vers moi, son regard toujours froid et méprisant.

- Je me demande vraiment comment tu fais pour te regarder dans le miroir chaque matin. Tu es juste... pitoyable.

Cette dernière remarque fut la goutte d'eau. Une colère sourde explosa en moi, et je ne pouvais plus la contenir.

- As-tu déjà pensé à la façon dont tu parles aux gens, Lori ? dis-je, ma voix tremblante d'émotion. Tu n'as aucun respect pour moi. Je ne suis pas ton ennemie.

Elle éclata de rire, un son aigre qui résonna dans la cuisine.

- Respect ? Tu veux que je te respecte ? Écoute, Elyria, tu n'es qu'une baby-sitter. Tu n'es pas une partie intégrante de cette famille. Tu es là pour payer tes dettes, et c'est tout.

Mes yeux se remplissaient de larmes, mais je refusais de pleurer devant elle. Je me retournai brusquement, laissant échapper un soupir exaspéré. J'avais besoin de sortir, de respirer. Je ne pouvais pas supporter cette atmosphère suffocante.

Je sortis sur le balcon, la fraîcheur de la nuit me frappant au visage comme une vague. J'inspirai profondément, tentant de calmer la tempête qui faisait rage en moi. Je ne voulais pas céder à la panique, mais chaque insulte de Lori, chaque humiliation, m'écrasait un peu plus.

Mais la paix ne dura pas. Quelques instants plus tard, Lori me suivit. Elle s'avança vers moi, l'air amusé.

- Tu sais, je ne comprends pas pourquoi tu t'obstines à rester ici, dit-elle avec un sourire narquois. Si je devais vivre dans une maison où je ne suis pas désirée, je partirais tout de suite.

Je tournai la tête, ne voulant pas croiser son regard. Les larmes menacèrent de couler, et je sentis une rage brûlante dans ma poitrine.

- Tu ne comprends pas, Lori. Je suis ici pour les enfants, pour Carl et Judith. Mais je n'ai pas à supporter ça. Pas de ta part.

Elle haussait les épaules, comme si mes mots n'avaient aucune importance.

- Les enfants ? Je doute qu'ils se souviennent de toi si tu t'en vas. Tu es remplaçable, comme tout le reste.

Ce fut le déclic. Je ne pouvais plus endurer cette souffrance. Je tournai le dos à la villa, à cette vie que je ne voulais plus. Mes pensées s'embrouillaient alors que je pensais à ma liberté.

- Peut-être que j'irai vraiment, dis-je, ma voix plus forte qu'elle ne l'avait été. Peut-être que je devrais démissionner. Je ne peux plus vivre ici.

Elle éclata de rire, le son résonnant dans la nuit.

- Va-y, fais-le. Tu sais que tu n'as pas d'autre choix. Qui d'autre va t'embaucher ? Tu n'as rien d'autre à offrir.

J'attrapai ma veste et sortis du balcon, prête à quitter la villa. Je ne pouvais plus faire face à cette situation. J'avais le cœur lourd, mais aussi un regain de détermination.

Je descendis les escaliers, mais je ne voulais pas partir sans un dernier mot. J'irai jusqu'au bout de ma décision, mais je ne voulais pas laisser Lori gagner si facilement. Je me tournai vers elle, la regardant droit dans les yeux.

- Tu ne gagneras pas. Je ne suis pas aussi faible que tu le penses. Je suis plus que ce que tu dis.

Lori ne répondit pas, me toisant simplement de son regard méprisant. Je sentis une petite victoire en moi, mais elle était éphémère. Je sortis de la villa, la nuit m'enveloppant dans son silence, et je marchai, déterminée à trouver ma voie, à me libérer de ce poids.

L'air frais me frappa le visage, et je réalisai à quel point j'avais besoin de ce moment. Peu importe ce qui allait se passer ensuite, je savais que je ne pouvais plus rester sous le joug de Lori. Je devais reprendre le contrôle de ma vie, même si cela signifiait tout perdre.

BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant