Le matin où je retournai chez les Grimes, une tension nouvelle flottait dans l'air. Lori était partie pour un voyage d'affaires de deux mois à Chicago, ce qui me laissait une fenêtre de tranquillité. Mais la paix était précaire, et je savais que je ne pouvais pas ignorer l'absence de son emprise.Je me tenais devant la porte de la villa, mon cœur battant la chamade. C'était un endroit que je connaissais bien, mais qui m'avait aussi fait vivre les pires moments de ma vie. Mes affaires, entassées dans ma chambre, semblaient désormais symboliser une époque révolue. Je me sentais à la fois anxieuse et déterminée.
En ouvrant la porte, je ressentis un mélange de soulagement et de tristesse. La villa était silencieuse, comme si elle avait retenu son souffle en attendant le retour de Lori. Rick devait être au travail, probablement absorbé par ses affaires. Cela me laissait un moment de répit pour me préparer à faire mes adieux.
Je montai les escaliers, chaque pas résonnant comme un écho de mon passé. La chambre d'enfants était calme, les jouets éparpillés sur le sol témoignant des rires de Carl et des gazouillis de Judith. Mais ce n'était plus mon foyer. Je savais que je devais partir.
Quand j'atteignis ma chambre, je me mis au travail. Je rassemblai rapidement mes affaires : mes vêtements, quelques livres, des souvenirs que je ne pouvais pas laisser derrière moi. Chaque objet que je prenais était une mémoire, un rappel de ce que j'avais vécu ici.
Je ne pouvais m'empêcher de penser à Rick. Je savais qu'il n'était pas responsable des actions de Lori, mais son silence avait laissé des cicatrices. Je me demandais s'il avait pensé à moi durant son absence, s'il avait ressenti la même tension que moi, l'incompréhension face à son épouse.
Je pris une profonde inspiration, chassant ces pensées. Je ne voulais pas me laisser emporter par des sentiments confus. Une fois mes affaires prêtes, je descendis les escaliers. Mais en bas, un bruit attira mon attention.
La porte du bureau de Rick était entrebâillée, et je vis sa silhouette, penchée sur son ordinateur. Je ne voulais pas l'importuner, mais je sentis une impulsion irrésistible de lui dire au revoir.
J'hésitai un instant, puis je poussai doucement la porte. Il leva les yeux, surpris de me voir.
- Elyria, murmura-t-il, visiblement pris au dépourvu. Que fais-tu ici ?
- Je viens chercher mes affaires, dis-je, ma voix plus ferme que je ne me sentais. Je pars.
Il resta silencieux un moment, son regard scrutant le mien. Il semblait à la fois soulagé et désolé.
- Tu es sûre de vouloir partir ? demanda-t-il enfin.
Je le regardai droit dans les yeux, tentant de lire ses pensées. Mais il restait impassible, comme toujours.
- Oui. Je ne peux plus vivre ici. J'ai besoin de liberté, de me reconstruire.
Il acquiesça lentement, puis se leva, comme s'il voulait dire quelque chose, mais il n'en trouva pas le courage.
- Tu mérites d'être heureuse, Elyria, dit-il finalement.
Les mots résonnèrent en moi. Ils étaient à la fois un réconfort et une peine. Je savais qu'il voulait me soutenir, mais cela ne changeait rien à ma décision.
- Merci, Rick. Je te souhaite le meilleur.
Je me dirigeai vers la sortie, mon cœur lourd. Alors que j'allais franchir le seuil, je me retournai une dernière fois.
- Prends soin des enfants, dis-je, une pointe de tristesse dans la voix. Ils méritent tout l'amour du monde.
Il hocha la tête, ses yeux tristes fixés sur moi. Je fermai la porte derrière moi, me sentant déjà plus légère, mais aussi emplie de regrets.
Une fois dehors, je pris une profonde inspiration, savourant l'air frais et pur. J'avais fait un pas en avant, et même si cela me coûtait, je savais que c'était le bon choix.
Je pris un taxi pour me rendre à l'appartement que j'avais trouvé. La route vers ma nouvelle vie se dessinait devant moi, mais le souvenir de la villa, de Rick, de Carl et Judith, me suivrait.
Alors que le taxi m'emportait, je regardai par la fenêtre, la silhouette de la villa s'éloignant. Je savais que j'avais laissé derrière moi une partie de moi-même. Mais je me promettais de ne jamais laisser l'humiliation de Lori définir qui j'étais. Je me battrais pour moi-même, pour ma liberté, et pour un avenir meilleur.

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Baby
Fiksi PenggemarJe n'étais rien d'autre qu'une baby-sitter qui paye les dettes que son père lui as laissé après sa mort. Il n'était rien d'autre qu'un milliardaire arrogant pour qui je travaillais afin de survivre. Je voulais mourir et il m'as fais aimer vivre.