Le silence qui suivit le départ de Lori semblait palpable, comme si la maison elle-même retenait son souffle. Rick et moi étions toujours là, immobiles au milieu de la cuisine, les mots qu'il venait de prononcer résonnant encore dans l'air. « C'est fini. » Ces mots auraient dû me soulager, mais ils me laissaient avec une sensation étrange, un mélange d'incertitude et d'appréhension.Je sentais mon cœur battre dans mes tempes, et même si Lori était partie, son ombre semblait encore peser lourdement sur cette maison. Rick s'était enfin libéré, mais à quel prix ? J'étais là, au milieu des décombres d'un mariage brisé, d'une famille que je n'avais jamais voulu détruire. Je voulais parler, lui dire quelque chose, mais les mots restaient coincés dans ma gorge, figés par la culpabilité et la peur de ce qui allait suivre.
Rick me regarda, son visage fatigué et marqué par la dureté des événements. Il s'approcha lentement, ses yeux emplis de cette même détermination qu'il avait montrée face à Lori. Pourtant, derrière cette façade de force, je pouvais voir les doutes, la tristesse, et peut-être même une forme de regret. Pas pour ce qu'il ressentait pour moi, mais pour ce qu'il venait de perdre.
- Elyria... murmura-t-il, comme s'il cherchait les mots justes dans ce chaos émotionnel. Je suis désolé de t'avoir mêlée à tout ça.
Je baissai les yeux, incapable de soutenir son regard. Une partie de moi voulait lui dire que ce n'était pas de sa faute, que nous n'avions rien choisi de tout cela, mais l'autre partie se sentait terriblement coupable. Lori, malgré tout ce qu'elle avait fait, avait raison sur une chose : j'étais un intrus dans leur vie, une présence inattendue qui avait contribué à faire exploser ce qu'ils essayaient de maintenir.
- Ce n'est pas ta faute, Rick, dis-je d'une voix douce, presque inaudible. Mais... je ne sais pas si je peux rester ici.
Il se rapprocha encore, ses mains effleurant doucement mes bras comme s'il avait peur de me briser. Ses doigts étaient chauds, rassurants, mais le poids de ses attentes me terrifiait.
- Je ne te demande pas de choisir, Elyria. Je veux juste que tu restes... pour les enfants, pour moi.
Je levai les yeux vers lui, cherchant à comprendre ce qu'il voulait réellement dire. Avait-il vraiment pris conscience de ce que cela impliquait ? Ou essayait-il simplement de se raccrocher à la première chose stable qu'il pouvait encore trouver ?
- Rick, ce n'est pas si simple, murmurai-je, ma voix tremblante. Lori ne va pas simplement disparaître... et toi... tu viens de tout perdre.
Un silence s'installa entre nous, lourd de non-dits. Rick baissa la tête un instant, pensif, avant de la relever, son regard de nouveau empli d'une étrange détermination.
- Je n'ai pas tout perdu, dit-il doucement. J'ai encore mes enfants. Et j'ai toi.
Je sentis mon cœur se serrer. Ces mots, aussi doux soient-ils, étaient chargés de sens et de promesses que je n'étais pas sûre de pouvoir accepter. Oui, j'avais des sentiments pour lui. Je ne pouvais plus nier l'évidence. Mais à quel prix ? À quoi nous exposions-nous en poursuivant cette relation ? Les conséquences seraient énormes, pour lui, pour moi, et surtout pour les enfants.
- Rick, si tu crois que tout va s'arranger juste parce que tu as demandé le divorce... commençai-je, mais il me coupa.
- Je sais que rien ne sera simple, Elyria. Mais je suis prêt à me battre pour ce qui compte vraiment. Pour toi.
Son regard était intense, brûlant d'une détermination que je n'avais jamais vue chez lui. Il n'était plus cet homme distant et arrogant que j'avais rencontré lors de mon premier jour dans cette maison. Il avait changé. Il était devenu quelqu'un qui, malgré ses propres démons, était prêt à tout pour défendre ce qu'il estimait important.
Mais moi ? Est-ce que j'étais prête à faire face à tout ce que cela impliquait ? Lori ne resterait pas silencieuse. Elle reviendrait, et avec elle, tout un flot de problèmes et de haine. Je le savais. Mais en même temps, je sentais ce besoin irrésistible de rester, de ne pas abandonner Rick et les enfants.
- Elyria, je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit, dit-il en me prenant doucement la main. Mais je te demande une chose : reste. Donne-nous une chance. Donne-moi une chance.
Ces derniers mots furent comme un coup de poignard. Il me demandait de rester. De croire que nous pouvions surmonter tout cela ensemble. Mais une part de moi doutait encore. Lori était une adversaire redoutable, et son retour signifierait inévitablement une guerre. Mais en regardant Rick, en voyant la sincérité dans ses yeux, je sentis mon cœur vaciller.
Je retirai doucement ma main de la sienne, faisant un pas en arrière.
- J'ai besoin de réfléchir, Rick, dis-je enfin, ma voix à peine plus qu'un murmure. Je ne peux pas te donner de réponse maintenant.
Rick hocha la tête, respectant ma décision, bien que je puisse voir la déception se dessiner dans ses traits. Il s'éloigna légèrement, comme s'il me laissait l'espace dont j'avais besoin.
- Je comprends, Elyria, dit-il doucement. Prends tout le temps qu'il te faudra. Je ne te mettrai pas de pression. Je veux juste que tu saches que je suis là... et que je serai là, quoi qu'il arrive.
Ses paroles résonnèrent en moi bien après qu'il ait quitté la pièce. Seule, dans la grande cuisine silencieuse, je sentis le poids des événements m'écraser peu à peu. Lori, Rick, les enfants... Tout semblait s'emmêler dans une toile complexe de sentiments et de responsabilités.
Je ne pouvais pas simplement fuir, ni ignorer ce qui se passait. Mais je ne savais toujours pas si j'étais prête à affronter ce que l'avenir nous réservait. Tout ce que je savais, c'est que malgré tout, une part de moi voulait croire en cette chance, en cet avenir avec Rick, même si les risques étaient immenses.
Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer les battements affolés de mon cœur. Il me restait peu de temps pour décider. Le retour de Lori n'était qu'une question de jours, peut-être même d'heures. Et lorsque cela arriverait, je savais que tout allait basculer une fois de plus.
Mais cette fois-ci, je devais être prête à affronter la tempête.
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Baby
FanfictionJe n'étais rien d'autre qu'une baby-sitter qui paye les dettes que son père lui as laissé après sa mort. Il n'était rien d'autre qu'un milliardaire arrogant pour qui je travaillais afin de survivre. Je voulais mourir et il m'as fais aimer vivre.