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Cela faisait maintenant plusieurs mois que Rick et moi étions officiellement ensemble, et malgré les obstacles, notre relation s'était renforcée. Ce fut un été chargé en événements, marqué par des hauts et des bas, mais surtout par une certaine stabilité nouvelle. Lori, après avoir longtemps résisté, avait finalement accepté de signer les papiers du divorce. Le processus n'était pas encore totalement terminé, mais les audiences étaient derrière nous, et Rick avait obtenu la garde exclusive de Carl et Judith. La maison, autrefois remplie de tension, avait retrouvé une sérénité que je n'aurais jamais cru possible.

Au fil des jours, la vie s'était installée dans une douce routine, quelque chose qui semblait presque normal, même si rien dans notre situation n'était simple ou traditionnel. Rick et moi partagions nos journées entre les responsabilités familiales et professionnelles, mais les moments où nous nous retrouvions, juste tous les deux, étaient devenus des bulles d'oxygène précieuses.

Je me souviens encore du jour où j'avais découvert qu'il avait remboursé toutes les dettes de mon père. Ce fut un choc. Je savais qu'il avait les moyens, mais jamais je n'aurais imaginé qu'il fasse un geste aussi énorme, sans même m'en parler. Lorsque je l'avais confronté à ce sujet, il avait simplement haussé les épaules, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.

— Je ne veux pas que tu portes ça sur tes épaules, m'avait-il dit en me prenant dans ses bras. Tu as déjà assez souffert.

Il ne comprenait pas à quel point ce geste signifiait pour moi. Il ne s'agissait pas seulement d'argent. C'était un symbole, la preuve qu'il se souciait réellement de moi, au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. À partir de ce moment, quelque chose en moi s'était débloqué. Pour la première fois depuis des années, je me sentais libre. Libre de vivre ma vie comme je l'entendais, sans la peur constante du lendemain, sans l'ombre de mon père et de ses dettes qui planait au-dessus de ma tête.

Cet après-midi-là, je me tenais dans le jardin, observant Carl qui jouait au ballon avec son père. Judith gazouillait joyeusement dans son parc, profitant du soleil de fin d'été. C'était un moment simple, presque banal, mais il représentait tellement plus. Ce jardin, autrefois un espace froid et impersonnel, était devenu un refuge, un lieu où nous pouvions être ensemble, loin des regards, loin des jugements.

Rick s'arrêta un instant et se tourna vers moi, essuyant la sueur sur son front. Son sourire était sincère, et je ne pouvais m'empêcher de ressentir une vague de tendresse en le voyant ainsi, pleinement présent avec ses enfants, l'homme qu'il était devenu grâce à tout ce que nous avions traversé ensemble.

— Tu ne veux pas nous rejoindre ? lança-t-il en me faisant un signe de la main.

Je ris doucement, secouant la tête.

— Je préfère vous regarder, dis-je. Vous êtes adorables.

Carl, tout en courant après le ballon, s'arrêta brusquement et me regarda avec un large sourire.

— Elyria, tu es trop sérieuse ! Viens jouer avec nous !

Je ris à nouveau, mais cette fois, je cédai. En me levant du banc, je rejoignis les deux hommes de ma vie. Rick me passa le ballon avec un sourire malicieux, et en un instant, je me retrouvai plongée dans un match improvisé avec Carl, qui éclatait de rire à chaque fois que je manquais le ballon. Les minutes passèrent, et nous étions tous épuisés de rire et de course quand Rick finit par m'attraper par la taille, m'entraînant contre lui dans une étreinte pleine de chaleur et de douceur.

— Je suis tellement heureux que tu sois là, murmura-t-il à mon oreille.

Je levai les yeux vers lui, et nos regards se croisèrent. Il n'avait pas besoin de le dire. Je le voyais chaque jour dans ses gestes, dans ses paroles, dans sa manière d'être avec moi, avec les enfants. Il m'aimait, et je l'aimais en retour , c'est tout ce qui comptait à cet instant.

BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant