Le lendemain matin, je me réveillai avec la sensation étrange d'être à la fois vivante et brisée. La lumière pâle du soleil traversait les rideaux de ma chambre, m'offrant une illusion de tranquillité. Mais rien n'était tranquille, pas dans ma tête, pas dans mon cœur. Les événements de la veille me revenaient en mémoire avec une clarté brutale, chaque détail, chaque sensation. Le goût de ses lèvres, la chaleur de sa main contre ma peau, le battement affolé de mon propre cœur.Je restai allongée, le regard fixé sur le plafond, comme si ce simple acte de rester immobile pouvait effacer tout ce qui s'était passé. Mais c'était impossible. Je savais que la frontière entre Rick et moi, celle que nous avions maintenue si longtemps, avait été franchie.
Je me redressai lentement, passant une main dans mes cheveux en désordre. Mon corps tout entier était tendu, comme s'il anticipait la tempête qui allait suivre. Je ne savais pas comment agir, comment faire semblant que tout cela n'avait pas d'importance alors que mon cœur battait encore pour lui, avec une intensité que je n'arrivais plus à ignorer.
Je pris une profonde inspiration et me levai, prête à affronter la réalité, aussi difficile soit-elle. Il fallait que je descende, que je voie Rick, que je regarde cet homme que j'avais embrassé la veille et que je découvre ce qu'il restait entre nous après cette explosion de désir.
Quand je descendis enfin, le silence régnait dans la maison. Les enfants étaient encore endormis, et je me demandais s'il faisait exprès d'éviter cette rencontre, de me laisser le temps de comprendre ce que tout cela signifiait. Mais au fond de moi, je savais qu'il n'était pas ce genre d'homme. Rick Grimes n'évitait pas les problèmes. Il les affrontait, même si cela impliquait de la douleur.
Je passai par la cuisine, m'occupant distraitement de préparer du café, espérant que ce rituel quotidien m'apporterait un semblant de normalité. Mais chaque son, chaque mouvement me rappelait ce qui s'était passé, comme une mélodie entêtante qui refusait de quitter mon esprit.
Et puis je le vis. Rick, debout dans l'encadrement de la porte du salon. Il me regardait, son visage marqué par une intensité que je reconnaissais maintenant. Il était tendu, ses épaules crispées, mais ses yeux... ses yeux ne m'avaient jamais quitté.
Je baissai les yeux, incapable de soutenir son regard, et continuai à m'occuper du café, mes mains tremblant légèrement. Je n'étais pas prête à affronter ça, pas encore. Mais lui, il n'avait pas l'intention de reculer.
- Elyria, on doit parler, dit-il doucement, sa voix rauque trahissant une tension qu'il essayait de contrôler.
Je sentis un frisson parcourir ma colonne vertébrale. Bien sûr qu'on devait parler. On ne pouvait pas simplement ignorer ce qui s'était passé, même si une part de moi le souhaitait désespérément. Je fermai les yeux un instant, essayant de rassembler mes pensées, puis je me tournai vers lui, mon cœur battant à tout rompre.
- Je sais, répondis-je doucement, à peine audible.
Il s'avança, ses pas légers mais déterminés. Il se planta juste en face de moi, à quelques centimètres à peine, et je pouvais sentir cette même tension qui m'avait bouleversée la veille. Cette attraction insupportable qui semblait vouloir nous tirer l'un vers l'autre, malgré tout.
- Ce qui s'est passé hier soir... ce n'était pas une erreur, Elyria, murmura-t-il, ses yeux fixés sur les miens.
Son affirmation me coupa le souffle. J'avais passé toute la nuit à me dire que c'était une folie, une impulsion due à des semaines de tension accumulée. Mais là, face à lui, avec cette intensité qui émanait de chaque fibre de son être, je réalisai que ce n'était pas si simple.
- Mais c'était... un moment de faiblesse, répliquai-je, tentant de rationaliser, de me convaincre. On a cédé, c'est tout.
Rick secoua la tête, refusant d'accepter cette explication.
- Ce n'était pas seulement ça, insista-t-il. Ça fait des semaines que je me retiens. Des semaines que je te regarde, que je pense à toi, que je me bats contre ce que je ressens.
Mon cœur s'emballa encore plus, comme si ces mots avaient brisé une digue en moi. C'était exactement ce que je ressentais. Mais je ne pouvais pas admettre ça, pas sans m'effondrer.
- Rick... c'est trop compliqué, soupirai-je en passant une main sur mon visage, tentant de calmer la tempête en moi.
Il s'approcha encore, réduisant la distance entre nous à presque rien. Je sentais son souffle sur ma peau, et cela me rendait folle. Mon corps tout entier était tendu, prêt à céder de nouveau, à se jeter dans ses bras malgré les risques.
- Je sais que c'est compliqué, mais je ne peux plus te mentir, Elyria, dit-il, sa voix tremblante d'émotion. Je ne peux plus prétendre que tu n'es qu'une employée. Tu comptes plus que ça pour moi.
Ses mots me firent vaciller. Je voulus reculer, me protéger, mais une part de moi voulait tellement se laisser aller, abandonner cette lutte qui me déchirait. Pourtant, la réalité de notre situation était bien plus grande que nos sentiments.
- Lori... commençai-je, mais il me coupa aussitôt.
- Lori est absente, répondit-il d'un ton ferme. Je ne dis pas que je veux ignorer ce que cela implique, mais je sais ce que je ressens, et je sais que toi aussi tu le ressens.
Ses yeux cherchaient les miens, comme s'il essayait de lire ce que je refusais de dire. Et il avait raison. Je le ressentais aussi, mais ça n'enlevait rien aux complications, à la culpabilité, à la peur.
- Rick, je ne veux pas être celle qui détruit ta famille, murmurais-je, la gorge serrée par l'émotion.
Il secoua la tête, prenant mes mains dans les siennes, les serrant doucement.
- Tu ne détruis rien, Elyria. Si quelque chose doit changer, c'est moi qui prendrai la responsabilité. Mais je ne peux pas faire semblant que ce qu'il y a entre nous n'existe pas.
Ses mots résonnèrent en moi, franchissant mes dernières défenses. Je fermai les yeux, sentant la chaleur de ses mains, l'intensité de sa présence, et tout mon corps se détendit. Il avait raison, nous ne pouvions plus faire semblant.
Je relevai les yeux vers lui, et dans ce regard silencieux, nous savions tous les deux que la lutte était terminée. Il n'y avait plus de place pour les doutes, pour les peurs. Seulement cette réalité que nous devions maintenant affronter, ensemble.
Rick se pencha vers moi, et cette fois, je ne reculai pas. Ses lèvres effleurèrent les miennes, d'abord avec douceur, comme une question silencieuse. Puis, tout bascula, et je me retrouvai de nouveau emportée par cette vague de désir, incapable de résister.
Il me serra contre lui, et dans ce baiser, il y avait plus que du désir. Il y avait cette promesse silencieuse que quoi qu'il arrive, nous affronterions tout ensemble.

VOUS LISEZ
Baby
FanfictionJe n'étais rien d'autre qu'une baby-sitter qui paye les dettes que son père lui as laissé après sa mort. Il n'était rien d'autre qu'un milliardaire arrogant pour qui je travaillais afin de survivre. Je voulais mourir et il m'as fais aimer vivre.