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Le jour de la première audience arriva plus vite que je ne l'avais imaginé. L'angoisse qui m'avait habitée pendant des semaines s'intensifia alors que Rick et moi nous rendions au tribunal. Les derniers jours avaient été une tourmente d'émotions, mais Rick était resté solide, concentré, comme s'il se préparait à affronter une tempête. Il luttait non seulement pour ses enfants, mais aussi pour nous, pour ce que nous avions commencé à construire.

Nous entrâmes dans le tribunal, une bâtisse imposante au cœur d'Atlanta, et l'atmosphère à l'intérieur était froide et formelle. Les avocats étaient déjà présents, ainsi que Lori, assise avec une posture droite et rigide, affichant un visage impassible. Elle ne tourna même pas la tête vers nous lorsque nous entrâmes, bien trop concentrée sur ce qui allait se jouer.

Je pris une profonde inspiration et me tenais près de Rick. C'était son combat, mais il était devenu le nôtre. Il m'adressa un regard qui me rassura avant que nous ne prenions place à côté de nos avocats. La salle d'audience était sobre, avec des bancs en bois et une estrade surélevée où le juge allait bientôt rendre ses premières décisions.

Le juge entra et la séance commença. Il y eut une série de formalités que j'écoutais distraitement, l'esprit concentré sur l'issue de cette journée. Nos avocats plaidèrent avec assurance, mettant en avant l'importance pour Carl et Judith de rester dans un environnement stable, et surtout de maintenir la routine qu'ils avaient eue jusqu'à présent, notamment la maison familiale.

Lori, de son côté, s'était préparée à la guerre. Son avocat mit en avant ses contributions financières à la famille, arguant que Rick avait une carrière trop prenante pour assurer seul la garde des enfants, et qu'il n'était pas en position de réclamer la maison. Ils essayaient de peindre un tableau où elle apparaissait comme une mère dévouée, prête à tout pour ses enfants. Pourtant, il y avait un froid dans ses paroles, une distance qui n'échappa pas à ceux qui savaient vraiment ce qui se passait.

Je jetais un coup d'œil à Rick. Il restait calme, ses mains croisées sur la table devant lui, écoutant chaque mot sans réagir, mais je savais qu'il bouillonnait à l'intérieur. Il était prêt à se battre, pas seulement pour lui, mais surtout pour Carl et Judith.

Après plusieurs heures de discussions, d'arguments et de contre-arguments, le juge annonça qu'il allait rendre sa décision. La tension dans la salle était palpable, chaque seconde semblant s'étirer à l'infini.

— Après avoir entendu les deux parties, je suis prêt à rendre mon verdict concernant la garde des enfants et la division des biens.

Mon cœur battait à tout rompre. Lori, elle, semblait immobile, comme une statue de marbre, ses yeux fixés sur le juge, attendant le verdict qui allait changer nos vies.

— M. Grimes, dit le juge en se tournant vers Rick, je considère que vous avez démontré votre capacité à fournir un environnement stable pour vos enfants. En conséquence, je vous accorde la garde principale de Carl et Judith Grimes, avec des droits de visite réguliers pour Mme Grimes.

Rick hocha la tête, son visage restant impassible, mais je pouvais sentir le soulagement qui émanait de lui. Gagner la garde des enfants, c'était la priorité absolue. Un poids énorme semblait s'être levé de ses épaules, et je ressentais cette victoire avec lui.

Le juge continua.

— Quant à la résidence principale, il est dans l'intérêt des enfants de rester dans un environnement familier. M. Grimes, vous conserverez donc la maison familiale. En revanche, Mme Grimes gardera le compte commun ainsi que le 4x4 Mercedes.

Je sentis une légère tension en moi se relâcher. Lori n'allait pas emporter tout ce qui comptait vraiment. Elle gardait des biens matériels, mais l'essentiel, c'était que Rick et les enfants puissent rester ensemble dans la maison. C'était tout ce qui importait.

Lori, quant à elle, resta immobile, ses lèvres pincées. Elle semblait à la fois furieuse et résignée, mais son visage ne trahissait rien de plus qu'un léger froncement de sourcils. Elle avait perdu la maison, et surtout la garde des enfants, ce qui était sans doute le coup le plus dur à encaisser.

Le juge annonça que la séance était levée. Rick se tourna vers moi, ses yeux fatigués mais illuminés par un éclat de soulagement.

— C'est fini pour aujourd'hui, murmura-t-il.

Je hochai la tête, tentant de sourire, mais la tension des dernières heures était encore présente en moi. Nous sortîmes de la salle d'audience, les bruits de pas et les conversations des autres personnes résonnant dans mes oreilles.

À peine sortis, Lori nous suivit. Ses talons claquaient bruyamment contre le sol, et elle se planta devant Rick.

— Tu as peut-être gagné cette bataille, mais la guerre n'est pas finie, Rick, siffla-t-elle, les yeux brillant de colère. Tu n'as pas encore tout vu.

Rick la regarda avec une froideur que je ne lui avais jamais vue auparavant.

— Lori, tu as eu ce que tu voulais, des biens matériels. Mais ce qui compte vraiment, c'est Carl et Judith. C'est tout ce que j'ai à dire.

Elle le dévisagea, furieuse, avant de tourner les talons et de s'éloigner, ses pas résonnant encore longtemps après qu'elle ait disparu au coin du couloir.

Je me tournai vers Rick, le cœur encore serré. Malgré la victoire, la menace de Lori planait toujours au-dessus de nous.

— Elle ne s'arrêtera pas là, murmurai-je.

Rick hocha la tête, passant une main sur son visage fatigué.

— Je sais. Mais nous avons déjà traversé le pire, Elyria. Elle peut faire ce qu'elle veut, les enfants sont avec nous, et c'est tout ce qui compte.

Je laissai échapper un soupir, soulagée par ses mots. Nous avions franchi une étape cruciale, mais je savais que d'autres batailles nous attendaient.

Sur le chemin du retour, Rick resta silencieux, ses mains crispées sur le volant. Je sentais le poids des derniers événements peser sur lui. Pourtant, malgré la fatigue et les épreuves, il avait tenu bon, pour ses enfants, pour nous. Et cela me renforçait dans ma décision de rester à ses côtés, quoi qu'il arrive.

Arrivés à la maison, nous retrouvâmes Carl et Judith, qui jouaient tranquillement dans le salon sous la supervision de la nounou temporaire. Voir leurs visages innocents et souriants me rappela pourquoi tout cela en valait la peine. Rick les prit dans ses bras, les étreignant avec une tendresse qui me fit sourire.

Cette maison, ces enfants, c'était notre réalité désormais. Et peu importe ce que Lori avait encore en réserve, nous étions prêts à affronter tout ce qui se présenterait. Ensemble.

BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant