LYSA - 47

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Pour un prétendu kidnapping, ça l'est ! Carrément, même !

Assise sur la banquette arrière de la voiture de Julie qui fonce sur l'autoroute, je me contorsionne pour faire passer ma robe par-dessus ma tête.

Tu es certaine qu'Ethan a sollicité à ce que je porte cette tenue ?

Il m'a soumis au test et effectué quelques contrôles avant de me donner carte blanche.

Et peux-tu me dire où tu m'emmènes ?

À un bal costumé.

Ma main stoppe sur ma poitrine presque calée dans la mousseline.

Tu es en train de me dire que mon amoureux me convie à une soirée déguisée en tenue de Marylin Monroe ?

Moi qui pensais passer une soirée romanesque, me voilà un peu déçue.

Non, je suis en train de te dire que j'ai raté l'essai.

Comment ça, raté l'essai ?

Toute cette mascarade serait-elle fausse depuis le début ? Débarquer dans mon salon avec un bon prétexte pour m'en faire sortir, aussi ?

Ses questions pour savoir où je comptais t'emmener étaient totalement grossières. Il a osé me dire : la laisser sortir avec toi, c'est le commencement de la mort. Le kidnapping était la seule solution.

Quelle garce !

C'est carrément odieux ce que tu viens de commettre ! Passe-moi, mon portable...

— Non. Je veux te réconcilier avec l'existence.

Pour l'instant, nous ne serons qu'ennemies mortelles si tu ne me donnes pas mon téléphone !

Enfant de chœur comme tu es, tu n'oserais même pas faire verser une seule goutte de sang. Surtout pas celui de ta meilleure amie.

— Supprimer mon portable, c'est retarder mon bonheur, alors file-moi ce putain de cellulaire, Julie !

— On lui enverra un égoportrait pour le rassurer, une fois arrivée sur les lieux.

— Mais quel genre d'humaine es-tu ?

— Je suis un génie qui vient de commettre son premier rapt.

Julie me gratifie d'un sourire qui découvre toutes ses dents en stationnant son véhicule sur le parking bondé de la discothèque.

Mes yeux dévorent la foule. On dirait des fous déguisés qui ont perdu toute vertu. Certains ont des masques écœurants, d'autres les montres à découvert.

— On aurait pu tout aussi bien aller boire un verre dans un pub au lieu de se trémousser comme des midinettes devant des hommes en chaleur. Ou des serials killers.

— Boire, rire, danser sont les trois ingrédients d'une inoubliable soirée.

— D'une, je ne bois pas. Deuzio, je n'ai pas envie de rire ni de danser.

— Allez, fais un sourire à ton mec.

Julie envoie à Ethan une photo volée avec un joli va te faire foutre. Je tente une dernière fois de la faire changer d'avis.

— Je ne me sens pas en sécurité. Ça sent le vice et l'abus.

— Il ne peut t'arriver le moindre pépin. Nounours va prendre soin de nous.

L'envie d'aimer - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant