Ethan - 19 -

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L'amertume transparaît sur mon visage, déçu de n'avoir pu jouer les rencontres des interclubs. Mon arrivée tardive ayant été un frein à mon engagement pour les matchs en équipe.

– Vous avez remarqué qu'un de nos adversaires jouait des deux mains ?

– Ouais. Sa mère nous a expliqué que, plus jeune, il s'est blessé et a donc dû apprendre à jouer de la main gauche.

– Le petit black dont vous parlez, s'appelle Kirikou. Il s'inscrit chez nous à la saison prochaine.

– Comment ça ?

– Ambiance trop merdique dans son club. Il en a marre de ces trous du cul.

– C'est cool... Ça fera de nous au moins une meilleure équipe.

Une petite tape atterrit sur mon épaule droite. C'est Abiel qui cherche à attirer mon attention.

– Arrête d'encore faire la gueule, Niels. On a réussi à leur mettre deux roues de vélos sans les gars les plus solides de l'équipe. Profite autant qu'il le faut de cette superbe soirée pour boire et t'envoyer en l'air avec tout ce que tu trouves d'appétissant dans le coin.

– Allez, souris, mec. Nous sommes les meilleurs de notre région, tu ne vas pas tirer la tronche, toute la soirée ?

– Désolé. C'est un peu le merdier au boulot en ce moment.

Malgré une forte concentration féminine, Igor a décidé de jeter son dévolu sur trois bombasses qui se pavanent face à nous, à l'écart de la foule grouillante.

– Matte plutôt, la belle paire de mamelles, à quatorze heures. Je vois bien la brunette me bouffer le chorizo.

S'ils apprenaient que ma libido est en mode silence radio ces derniers temps...

Mon regard vide se balade sur le trio de femmes, puis revient sur la première : une grande blonde enveloppée dans un fourreau pailleté qui pourrait presque l'empêcher de respirer.

– Je me sacrifie, Messieurs ! Mon âme charitable veut bien vous rendre service pour vous amener ces avions de chasse sur un plateau d'argent.

– Regardez-le s'émoustiller comme une gonzesse. Une vraie tapette, le mec !

– La tapette va niquer un coup, en fin de compte. Excusez-le pour les restes.

Ce dernier se lève, passe sa langue sur ses index pour plaquer ses sourcils avant de rouler ses manches de chemise sur ses avant-bras. Il sort un bonbon mentholé qu'il fourre dans sa bouche avant de partir à l'abordage, et cet enfoiré les amène à notre table en moins de temps que je l'aurais cru. Je m'attaque donc à la blondinette aperçue un peu plus tôt.

Son corps gracile frémit quand, en jouant le jeu, ma main manipulatrice glisse dans sa paume pour l'inviter à prendre place à mes côtés. Pour ma part, même pas un élancement dans l'entrejambe en matant ses seins prêts à déborder de son décolleté, c'est que je dois vraiment être devenu un partisan de la fidélité. Quel bordel !

Abiel se penche sur mon épaule, me glisse à l'oreille :

– Putain Niels, je te savais séducteur, mais pas au point de les faire tomber comme des mouches.

Je lui adresse un sourire, incline la tête vers lui.

– C'est bien connu, les femmes ne résistent pas au charme de l'homme.

Une nécessité de te convaincre en songeant à une certaine personne, Niels? Pourtant, une seule ne semble pas attachée à toi.

L'envie d'aimer - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant