Ethan - 41 -

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Miss casse-couilles... Il ne manquait plus qu'elle.

— Tiens donc, qui voilà ? Monsieur pété de thunes en costard ? Tu n'as pas eu le temps de te changer ni de te prélasser dans un petit bain moussant ?

Sa voix narquoise me hérisse le poil, irrite mes nerfs déjà fleur de peau. Je poursuis mon chemin sans un regard, mais ses doigts accrochés à ma veste freinent ma course.

— Où comptes-tu aller comme ça ?

— Retire ta main.

— Hors de question. Pas tant que ma meilleure amie sera en danger par ta faute.

— Qu'est-ce que tu insinues ?

— Qu'est-ce que tu viens faire ? Et pourquoi crois-tu qu'elle est là ? Elle n'est pas ici pour une partie de tennis, en tout cas.

— Je suis son patron. J'ai accès à toutes informations la concernant.

— Son patron ? Vraiment ?

Son air de petite pétasse mal baisée me prend de haut. Je ne vais pas tarder à lui voler dans les plumes si elle continue avec son arrogance.

— Je pensais que tu venais lui rendre juste une visite de courtoisie en tant qu'ex-petit ami. Néanmoins, Lysa a raison... Tu es le plus grand des connards. Un avorton. Une demi-portion. Un pauvre type.

Ses mots me poignardent. Non à l'idée que Julie puisse tirer cette opinion à mon sujet, car je m'en tape royalement, mais que ça ait pu effleurer l'esprit de Lysa est une chose blessante pour moi.

Je reprends ma route, bien décidé à ignorer cette fouteuse de merde. Julie me rattrape, poste sa frêle carrure devant moi en espérant me faire barrage. Ses deux mains sur mon torse tentent de me chasser, cependant, mon corps ne bouge pas d'un poil et la contrecarre en agrippant ses poignets. J'y laisserai sûrement les empreintes, mais je m'en tape, tout à fait.

— Dégage de mon chemin ou tu déploreras ton entêtement.

Je la mets au défi de freiner ma traversée en plantant mes yeux furieux dans les siens. Son visage avance lentement, plein d'assurance, je l'empoigne un peu plus fort pour la stopper.

C'est qu'elle ose m'affronter !

— Si je n'étais pas intervenu, c'est à la morgue que tu serais passé lui rendre visite !

Notre dispute est rompue. Ses mots ont mis un grand coup sur ma tête. Ils m'ont achevé, percé le cœur d'un choc létal.

— Comment... ? Mais, qu'est-ce que tu me racontes ?

— Elle a tenté de se donner la mort, alors je ne te laisserai pas la ruiner, c'est compris ?

Se suicider ? Comment peut-on commettre un tel acte ?

J'essaie de gommer de mon cerveau l'annonce insupportable que vient de me révéler Julie, rejetant l'intolérable vérité que je n'ose pas assumer.

— Vous aviez une relation larvée, il fallait bien que ça pète un jour ! Puis, c'est de ta faute, si elle est dans cet état-là !

Ses poings tremblants tapent de plus belle contre ma poitrine, faisant reculer de quelques pas mon corps sans réactions. Je tente d'ingérer la boule d'angoisse qui reste en travers ma gorge, alors que ses larmes dévalent sur ses joues. Julie me hurle au visage, ivre de rage et de désespoir.

— Elle n'a rien montré pour que ses intentions de mourir soient repérées ! Je n'ai rien remarqué ! Elle me demandait en silence d'être sauvée et je n'ai pas été foutue de l'entendre ! Puis toi, enfoiré... toi, n'essaie même pas de la soumettre à ton jugement parce que tout est entièrement de ta faute !

L'envie d'aimer - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant