Le labyrinthe : Je n'abandonnerai pas Thomas

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@Thesilverqueen22 j'espère que tu aimeras :)

Ça fait maintenant deux mois que je suis arrivée au bloc. Au début j'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer, surtout que certains blocards se méfiaient de moi. Mais j'ai quand même réussis à trouver une petite routine, j'ai enfin ma place parmi eux. Je regardais Thomas et Minho partir dans le labyrinthe pendant que je me dirigeais vers les cuisines. Je voulais devenir un coureur mais Alby a toujours refusé, alors je me contente de poser des questions à Thomas une fois qu'il est rentré. J'aidais Poêle-à-Frire à préparer les repas et mettre la table. Une fois que tous les blocards ont mangé, on débarrasse et fait la vaisselle. Ce n'est pas vraiment le boulot que j'aurais voulu faire mais je n'ai pas à me plaindre parce que Poêle-à-Frire évite toujours de me donner trop de travail. Quand j'ai du temps libre soit je vais tenir compagnie à Chuck soit je vais aider Newt au potager. Je passais le reste de la journée avec les mains dans la terre. Quand je vis Thomas rentrer e sus immédiatement que quelque chose c'était passé. J'attendais qu'il ressorte du bâtiment où tous les coureurs se regroupent pour aller le rejoindre.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demandais-je inquiète.
Il regarda autour de lui avant de me prendre par le bras et de me tirer vers les bois.
- Thomas ?
Je commençais sérieusement à me poser des questions. Qu'est-ce qu'il lui prend d'agir comme ça ?
- On a retrouver un corps, lâcha-t-il.
J'écarquillais les yeux. Un corps ? Un corps humain ? Comment est-ce possible ? Thomas remarqua mon trouble.
- Un corps de griffeur, ajouta-t-il.
Je ressentis une pointe de soulagement mais qui fut vite remplacer par de l'appréhension.
- C'est vous qui l'avez tué ? Demandais-je au bout d'un moment.
- Non c'est ça le problème. On ne sait pas ce qui s'est passé.
- Qu'est-ce que vous allez faire ?
- Demain on y retourne et on essaye de voir ce qui a bien pu le tuer.
Je hochais la tête, un peu sceptique. Je ne pense pas que se soit une bonne idée d'aller retourner voir une carcasse de griffeur. Je mangeais en silence à côté de Thomas puis allais directement me coucher. L'idée que Thomas sera sûrement en danger me trottait dans la tête et m'empêchait de m'endormir. Mais pourquoi est-ce que ça m'affecte tant ?
"Parce que c'est ton ami", pensais-je.
Oui ça doit être ça. C'est mon ami et je ne veux pas qu'il lui arrive quoi que se soit. Mais est-ce que je le considère seulement comme un ami ?
- Olivia ?
Je sursautais.
- Désolé je ne voulais pas te faire peur, s'excusa Thomas.
Il s'allongea à côté de moi. Je regardais les étoiles en essayant de contrôler les battements de mon cœur qui étaient devenus frénétiques. Un silence s'installa mais contre toute attente ce n'était pas un silence gênant mais reposant.
- Ce n'est pas une bonne idée, ne pus-je m'empêcher de dire. Tu ne peux pas y retourner, c'est beaucoup trop dangereux.
Je tournais ma tête vers lui.
- Pourquoi ça t'inquiètes tant ? Demanda-t-il surpris.
Je ne savais absolument pas quoi répondre. Pendant que mon cerveau beuguait, Thomas se redressa sur un coude pour me faire face. Heureusement qu'il fait nuit sinon il aurait certainement vu ma gêne.
- Tu es mon ami.... et.... et je....je ne veux pas.... qu'il t'arrive quelque chose, réussis-je à bredouiller.
Je crus le voir sourire. Il se rallongea avant de continuer à parler.
- Moi aussi je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
Je m'endormis le sourire aux lèvres.

Toute la journée je n'ai fait que des gaffes. J'étais tellement stressée à cause de Thomas que je ne faisais plus attention à rien. J'ai laissé les pizzas brûler, j'ai cassé deux verres et trois assiettes.
- Olivia ?
Thomas est mon ami c'est pour ça que je ne pense qu'à lui.
- Olivia ?
Et en plus il doit me considérer comme tel puisqu'il a dit qu'il ne voulait pas qu'il m'arrive quelque chose. Je souris à cette pensée.
- Olivia !
- Hein ?
- Ça fait dix minutes que je t'appelle, s'impatienta Poêle-à-Frire.
- Désolée, tu disais ?
- Je te demandais si tu allais bien.
- Oui, pourquoi ?
- Ça n'a pas l'air.
Je me forçais à sourire. Il leva les yeux au ciel signe qu'il a très bien compris que je mentais. Je regardais pour la vingtième fois de la journée les portes du labyrinthe. J'attrapais le bras de Poêle-à-Frire et regardais l'heure sur sa montre. Thomas et Minho devraient déjà être rentrés. Les portes se ferment dans moins de quinze minutes. Je me plaçais devant celles-ci et attendais. Je ne pouvais rien faire d'autre qu'attendre et ça me stressais plus qu'autre chose. Chuck vient me rejoindre en compagnie de Newt.
- Ils devraient déjà être là, non ? Demanda Chuck.
Newt se contenta d'hocher la tête, mâchoires serrées. Je reportais mon attention sur le long couloir sombre.
"Ils vont y arriver, ils vont y arriver, ils vont y arriver", me répétais-je inlassablement.
Les minutes défilaient et toujours aucun signe de vie de Minho et Thomas. Le bruit caractéristique des portes qui se referment retentit dans tout le bloc. Il ne restait plus que quarante centimètres quand j'aperçus un mouvement tout au fond du couloir. J'avançais d'un pas. La masse se détacha de l'obscurité et je reconnus Minho portant Thomas sur son dos.
"Il est mort", pensais-je. "Thomas est mort"
J'eus l'impression que mon cœur était en train de se décomposer. Des larmes me bouchaient la vue mais je réussis à apercevoir Minho s'écrouler par terre. Sans réfléchir une seconde de plus je m'élançais dans le labyrinthe. Je passais de justesse les portes juste avant qu'elles ne se referment.

La nuit était tombée et Minho continuait toujours de m'engueuler.
- Mais qu'est-ce qui t'as pris de faire une chose pareille ? S'énerva-t-il.
Je m'agenouillais à côté de Thomas et tâtais son cou. Je n'arrivais pas à trouver son poul alors je plaçais ma joue à quelques centimètres de ses lèvres. Je sentis un léger souffle me la chatouiller. Il est vivant ! Je poussais un soupir de soulagement.
- Tu vas faire quoi maint....
Minho fut interrompu par un bruit métallique strident. Je le vis blêmir.
- Ils sont là, chuchota-t-il.
Ma respiration se fit plus courte et plus bruyante.
- Olivia, il faut s'en aller tout de suite.
- Quoi ? On ne peut pas laisser Thomas ici !
- On ne peut plus rien faire pour lui. Il s'est fait attaquer et risque de mourir. Il a perdu beaucoup trop de sang.
- Je ne l'abandonnerai pas, dis-je d'une voix ferme.
Devant ma ténacité, Minho cligna plusieurs fois des yeux.
- Ok, céda-t-il.
Il m'aida à transporter Thomas jusqu'au mur et à l'y adosser. Un autre bruit mécanique retentit suivit d'un cri suraigu. Minho me regarda longuement avant de me tourner le dos.
- Je vais essayer de les tenir éloignés. Toi occupe toi de Thomas.
Il partit en courant et disparut dans l'obscurité du labyrinthe. Je ne sais pas quoi faire pour protéger Thomas. Je n'ai pas assez de force pour le porter et si je le bouge trop il risque de s'affaiblir encore plus et mourir. En m'adossant à mon tour sur le mur je sentis un creux se former au niveau du bas de mon dos. J'y passais mes mains et remarquais que ça formait un trou assez grand pour pouvoir se cacher dedans. J'y mis Thomas tant bien que mal puis me glissais à côté de lui. Je me collais à lui au maximum pour éviter que je dépasse de notre cachette improvisée. Quelques minutes plus tard un bras mécanique atterrit juste à l'entrée du trou. J'arrêtais de respirer. Les secondes me paraissaient des heures. Le griffeur continua son chemin sans nous remarquer. C'est ce que je croyais jusqu'à ce que son dard se plante dans le sol juste à côté de ma tête. Je retiens de justesse un cri de surprise. Le griffeur s'apprêtait à repartir à l'attaque mais il fut interrompu à temps.
- Viens me chercher ! Entendis-je Minho hurler.
Le griffeur partit à sa poursuite, nous oubliant momentanément. J'étais en train de compter mes respirations pour me calmer quand Thomas commença à s'agiter.
- Calmes toi, murmurais-je.
Je sortis doucement de la cachette après avoir vérifié que la voie était libre. J'aidais Thomas à sortir puis à s'assoir.
- Pourquoi est-ce que tu es venue ?
J'ouvris la bouche pour parler mais ne trouvais rien à dire. Je détournais le regard, gênée. Je sais pourquoi j'ai fait ça mais il est hors de question que je lui avoue.
- Tu as les plus beaux yeux vert que j'ai jamais vu, dit-il.
J'écarquillais les yeux en rougissant. Il a sûrement dû se prendre un coup sur la tête. Mais je chassais cette idée quand je vis qu'il était très sérieux.
- Tu sais que c'est la technique de drague la plus nul que je connaisse, rigolais-je.
- Je sais, souria-t-il.
Il se leva avec difficulté et me prit par la taille.
- Promets moi que tu ne feras plus jamais une chose comme ça, dit-il.
- Que si tu me promets que tu rentreras avant que les portes se ferment.
Son sourire s'agrandit.
- Promis, chuchota-t-il avant de poser ses lèvres sur les miennes.
Je passais mes mains derrière son cou et entrouvris la bouche pour laisser sa langue aller à l'encontre de la mienne.
On fut interrompu par un raclement de gorge. Nous nous séparons et trouvons Minho à quelques mètres de nous.
- Je vous laisse cinq minutes et je vous retrouve à vous bécoter, dit-il en souriant.
Le bruit des portes qui s'ouvrent se fait entendre dans tout le labyrinthe. Thomas entrelaça nos doigts ensemble. Je souris. On est vivant. On a survécu une nuit dans le labyrinthe.

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