Like A Star: quand le passé se conjugue au présent

Sébastien

"Bastien, mon chéri on se voit ce soir?"

me demande Claire Wanda, la jolie blonde nue dans mon immense lit défait à cause de nos ébats de la nuit dernière. Je n'ai aucune envie de la revoir: je déteste que les femmes soient aussi sensibles à mon charme. C'est vrai que mes cheveux châtains clairs, mes yeux gris et ma plastique parfaite font de moi l'un des plus beaux spécimens de New-York, selon plusieurs magazines en tout cas. Mais, les voir me courir après comme des mouches m'exaspère. Les femmes sont elles toutes aussi faciles? Un sourire de moi suffit-il pour toutes les avoir dans mon lit? Ou alors, sont-elles toutes esclaves de l'argent? Parce que oui, de l'argent j'en ai. En tant que PDG de ma propre entreprise d'énergie renouvelable, je peux m'offrir au moins dix fois plus que le commun des mortels.

Claire est l'une des journalistes les plus doués que je connaisse. Le genre de femme que tout homme voudrait avoir continuellement dans son lit, exception faite de moi. Ses yeux clairs, son sourire ravageur et sa taille de guêpe lui donne un petit côté sexy. Elle est jolie, jeune et très intelligente. Je pense même que si elle n'avait pas été dans le journalisme, elle aurait été un mannequin de renom. C'est vous dire à quel point la femme à qui appartient cette peau parfaitement bronzée étendue sur mon lit est un chef-d'œuvre. Mais comme toutes les femmes qui s'intéressent à moi ou plutôt que mon compte bancaire attire, elle est atrocement superficielle et ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Nez d'ailleurs qu'elle a fait refaire tout comme sa poitrine.

" Non. Tu sais bien que je ne m'attache pas!"

de toute façon même si je le voulais, elle ne me plait pas plus que ça. Nul n'est sans ignorer que la beauté est éphémère. J'ai dû baiser tout Manhattan et jusqu'à présent, aucune femme n'a su me satisfaire. Il n'y a jamais eu de réel feeling, je n'ai jamais eu de papillons dans le ventre ni même les yeux qui brillent. Bref, tout ce qu'on raconte sur l'amour. Aucune n'a su retenir mon attention plus d'une nuit; c'est sûrement pour cette raison que je ne vois jamais la même femme deux nuits consécutives.

Je suis devant ma glace d'où je peux voir Claire me dévorer du regard. Elle a beau me montrer ses atouts mais, je les ai déjà vu et ils ne m'intéressent plus. En tout cas, plus pour aujourd'hui. Elle devrait réessayer dans deux semaines peut-être.

J'ai revêtu un costume gris anthracite, une chemise blanche et une cravate noire. La journée risque d'être longue: Martha Keen mon assistante, m'a annoncé il y'a deux semaines qu'elle suivrait son mari dans le New jersey. Résultats des courses, il me faut une nouvelle assistante aussi compétente que Martha. Ce qui ne sera pas une mince affaire. Elle m'a assuré qu'elle connaissait quelqu'un qui pourrait faire l'affaire et serait même prêt à commencer aujourd'hui.

Je déteste les nouveaux employés, ils ne font que ralentir le travail. Et qui jouera le rôle de baby-sitter maintenant que Martha s'en va? Moi évidemment. Comme si je n'avais que ça à faire.

"Willy te racompagnera"

Dis-je en sortant de la pièce. Willy c'est mon chauffeur, mon homme à tout faire. Je n'en aurai pas besoin aujourd'hui, je suis trop tendu. Je préfère conduire ma Ferrari décapotable aux couleurs sombres.

Un quart d'heure plus tard, J'appuie sur le bouton de l'ascenseur qui naturellement, tarde à arriver. Je me rend au quatorzième étage où se trouve mon bureau et où doivent sûrement m'attendre mon ex et ma nouvelle secrétaire. Je plonge la main dans la poche extérieure de ma veste quand je sens mon téléphone vibrer. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sûr que c'est Claire.

Quand comprendras-tu que je tiens à toi? N'aie pas peur de tes sentiments pour moi.

Je ne prends même pas le temps de lui répondre. Elle m'envoie le même SMS à chaque fois. Elle ne comprendra donc jamais que je ne ressens rien pour elle? Elle espère ce qu'elle n'aura jamais. À mon avis, elle devrait mettre le grappin sur un autre richissime homme d'affaire si ce n'est pas déjà fait. Cette idée me fait doucement rire. C'est donc avec un visage décontracté et un petit sourire aux lèvres que je sors de l'ascenseur. Une jeune femme rousse d'environ vingt cinq ans occupe le bureau de Martha. Elle ne m'a pas vu arriver: elle a la tête baissée, le nez dans un bouquin.

"Mademoiselle Mason?"

ai-je demandé après m'être raclé la gorge, ce qui la fait sursauter et me fait sourire. Elle se lève brusquement et fort maladroitement manquant de tomber sur les fesses.

"Oui"

Répond t-elle en me faisant face. Je remarque alors que derrière ses grosses lunettes sûrement des Rayband, se cachent des yeux d'un magnifique vert émeraude. Elle lisse sa jupe bleue droite de la paume de la main. Elle doit sûrement être très timide parce qu'elle n'ose pas me regarde pas dans les yeux plus de deux secondes.

"Suivez moi dans mon bureau je vous prie"

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