Sébastien

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Je n'arrive toujours pas à croire que Mariella, mon amie d'enfance, celle qui a toujours été là pour moi dans les meilleurs comme les pires moments, puisse être la cause de ma tristesse. Je me suis longtemps demandé comment je lui demanderai des explications ou même si je lui en demanderai. D'ailleurs, je me le demande encore. Peut-être la méthode douce où je la prend par les sentiments pour la pousser à me dire dire la vérité. Ou alors, celle qui consiste à lui jeter des menaces en pleine gueule. Elle n'aura pas d'autre choix que d'admettre.

J'espère tout au fond de moi que Frank et O'Malley se soient trompés. La trahison de ma meilleure amie serait alors comme si une partie de moi se retournait contre les autres.

Elle ne prend pas mes appels. Je ne sais pas où elle se trouve, ni où la chercher. Je commence chez son père me disant qu'elle serait peut-être avec lui à l'occasion de l'anniversaire de celui-ci. Elle n'y est malheureusement pas. Chez moi non plus. Il ne me reste plus qu'un seul endroit. Je me demande pourquoi je n'ai pas pensé à aller chez elle dès le départ.

Je tape le code et me dirige sans perdre une minute dans l'ascenseur. Le temps de la montée me permet de me remettre les idées en place.
La machine en acier s'ouvre et j'en sors presque en courant. À première vue, l'appartement est vide. Je me demande où elle a bien pu aller. Machinalement, mes jambes me portent dans chaque coin et recoin du logis.

"Chouchou?" aussi loin que je me souvienne, je l'ai toujours appelé comme ça. Je ne me rappelle même plus pourquoi je lui avais donner ce petit nom.

"Chouchou?" toujours pas de réponse. Il n'y a aucun doute, elle n'est pas là. Je m'apprête à sortir quand en passant devant  sa chambre, j'aperçois une ombre. Je me rapproche un peu plus et remarque qu'elle est bien là, dos à moi assise dans un fauteuil très luxueux. Je veux l'appeler une nouvelle fois mais, les mots ne sortent pas. Et c'est elle qui me devance.

"Je suis désolée Bastien mais, je ne pouvais pas te laisser faire ça. Me faire ça. Tu ne m'as jamais offert de bague depuis le temps qu'on se connait. Et en même pas un  an, tu penses à en offrir une à cette paysanne. Elle ne t'aime pas comme moi je t'aime. Elle ne t'aimera jamais autant que moi. Elle ne t'aime pas..."

Sa voix est tellement cassée qu'elle ne lui permet pas d'aller jusqu'au bout de sa tirade. Je ne sais pas si elle s'adressait à moi ou à elle même. Je me permet d'entrer. Je me pose sur le lit, en face d'elle, l'observe sans un mot. Elle tient entre ses doigts la fameuse bague. Celle même pour laquelle je me suis disputé avec Jennifer. Finalement, Frank avait raison. Je pensais qu'en arrivant ici, je lui hurlerai dessus. Mais, sur le coup, elle me fait plutôt pitié. Ça me fait du mal de la voir dans cet état.

"Chouchou?"
Elle lève la tête et plonge son regard noyé  de larmes dans le mien plein de compassion.

"Bastien... Je...je... Excuse moi" elle éclate en sanglots. Je sers les poings car cette vue est loin de me plaire.

"Je peux savoir ce qui t'as pris d'inventer tout ça ? De me mentir?"  je n'ai pas pu m'empêcher de hurler, je le presque regrette quand elle sursaute.

"Elle ne te correspond pas. Elle n'en a que pour ton argent alors que m..."

"Alors que toi? Putain Mariella si tu ne dépendais pas de ton père tu dépendrais de moi. Alors, ne vient pas me dire que l'argent ne t'intéresse pas. Par ce qu'il n'y a que ça qui t'intéresse."

"C-Coment... Oses-tu?"

"Comment j'ose dire la vérité ? Elle au moins elle avait un boulot avant tes manigances. Elle subvient toute seule à ses besoins et à ceux de sa mère. Et toi? Tu te fiches de mon bonheur parce que la seule personne qui t'intéresse c'est toi. La seule chose qui te tient à cœur c'est faire du shopping. Madame ne veut pas manger à la sueur de son front. Non, tu préfères que tout soit facile. Tu bats des cils devant ton père et hop...
Elle a commencé à me correspondre au moment où les filles dans ton genre ont arrêté"

Elle me regarde avec de gros yeux et n'en revient pas.

"Une bague Bastien... Une bague! En si peu de temps. Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi"

"Ce qu'elle a de plus ? Avant, j'aurai sûrement dit rien du tout. Tu étais un être incontournable pour moi j'aurai donné ma vie pour toi. T'étais comme une sœur. Maintenant, je dirai que t'es une menteuse, manipulatrice, et sans scrupule. Tout le contraire d'elle.  La beauté n'est pas que extérieur Mariella ne l'oublie pas. Et pour la bague, il m'a juste fallu deux semaines sans la voir et un voyage à Paris pour la lui acheter. À toi de voir ce qu'elle a de plus."

"Alors tu l'avais acheté lors de votre voyage en France et c'est seulement des mois après que tu m'en a parlé? Je...Tu...Je ne veux pas être comme ta sœur tu ne le comprends pas ? Je t'aime. " 

Je me surprend à avoir mal lorsqu'elle crie et que ses larmes recommencent à couler.

"Et bien, tu as a gagné. Tu n'es plus rien pour moi"

Je me lève et lui tend la paume de la main de sorte qu'elle y dépose le bijoux.

Je ne te le dirai jamais mais tu vas me manquer chouchou. Je m'étais habitué à te voir à toute heure de la journée et même de la nuit chez moi. Je me suis même surpris à adorer tes défauts.

Je sors en trombe de là, cherchant le moyen adéquat de me faire pardonner au yeux de Jennifer. J'ai vraiment merdé! Je me faufile dans la foule me disant que le froid hivernal me fera sûrement du bien. À l'heure actuelle, je m'en fou royalement que quelqu'un me reconnaisse.

Au moment même où j'ai cette pensée, quelqu'un me tapote doucement l'épaule. J'accélère  le pas pensant qu'il s'agit d'un paparazzi. Mais il me suit et je l'entend même m'appeler. Je me retourne alors légèrement irrité et à ma grande surprise, ce n'est pas un paparazzi mais quelqu'un à qui j'ai envie de foutre mon point dans la gueule. Ce que je ne fais pourtant pas immédiatement.

J'aperçois une petite ruelle lugubre du coin de l'œil. Je l'y conduis en posant mon bras sur ses épaules comme si on était les meilleurs amis du monde.
Avant même qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, je le gratifie d'un coup de point en  pleine gueule.

Coup et blessures...

Je continue sans m'arreter. Ici, nous sommes à l'abri du regard des passants. Je m'en donne à cœur joie. Il va regretter de s'en être pris à elle.

Et viol...

Viol! Mais comment peut-on faire ça à une femme ? Voilà qui doit sûrement expliquer ses cauchemars. Et moi qui lui reprochait toujours de ne rien me dire. Ça ne doit pas être facile à dire. Mais, ça me met encore plus hors de moi. J'aurai tant voulu qu'elle s'ouvre à moi et me fasse confiance.

Il s'approche dangereusement d'une latte gisant là. Je lui fait le plaisir de l'en éloigner et le frappe encore de toutes mes forces. Ça devient comme un échappatoire à tout mes mauvais choix de ces derniers temps. Il  s'écroule lourdement parterre comme un sac de patate. J'avoue être très fier du résultat: il est méconnaissable.

Je sors de la ruelle aussi discrètement que l'aurait fait James Bond. Je l'ai frappé à m'éclater les phalanges. J'ai les points à feu et à sang. Bien-sûr, il s'est défendu mais, j'avais trop de rage en moi pour qu'il gagne.
Je continue mon chemin quand j'entends sa voix.

"Cette pute vous a déjà prise dans ses filets hein ? Vous ne savez rien d'elle. Elle n'est pas digne de confiance. Elle à l'air douce comme ça mais croyez-moi, c'est un démon. Elle m'a envoyé en taule. Merde!"

J'hésite à me retourner mais, un violent coup à la tête m'en empêche.

" Elle vous trahira tout comme..."

C'est la dernière chose que j'ai entendu avant de perdre connaissance devant des dizaines de piétons.

Le compte à rebours à commencé. Il ne reste plus que six chapitres

Like A Star: quand le passé se conjugue au présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant