Sébastien

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Je viens de passer trois interminables heures avec ce Mr Miller et ses associés. Heureusement pour moi, ça c'est tellement bien passé que le renflouement des caisses de l'entreprise ne saurait tarder. Je me dirige vers mon bureau et remarque que la porte est légèrement entrouverte. Quand je passe la tête dans l'encadrement de la porte, je la vois assise à ma place un stylo en main. Je ne sais pas ce qu'elle écrit dans les différents dossiers exposés sur la table mais, la petite ride qui barre son front, m'indique qu'elle est très concentrée.

J'entre sans faire de bruit, ferme la porte et m'y adosse, les bras croisés sur ma poitrine avant de commencer à la détailler: Elle porte une légère chemise blanche en soie dont les deux premiers boutons sont ouverts; une jupe taille haute, couleur café bien cintrée; des collants aussi noirs que ses escarpins vernis; ses cheveux sont lâchés et raides, et évidemment ses yeux sont derrière sa paire de Rayband.

Je pense qu'elle a senti mon regard sur elle, puisqu'elle lève la tête et me fait un petit sourire. J'avoue je n'arrive vraiment pas à la cerner: il y'a trois jours après être sortie de la salle de bain, elle m'a fait la tête. Je peux comprendre que j'ai bien merdé en lui disant que je ne me rappelle plus des moindres détails avec Sheila. C'est aller tellement vite que voilà, je ne m'en souviens plus. En ce qui concerne mon potentiel enfant, Jennifer a décidé qu'on n'en parlerait plus jusqu'à ce que ce soit clair et vérifié. Quant à ce qui s'est passé entre elle et moi, elle m'a reproché mon irresponsabilité, le fait de n'avoir pas pris de précautions avec elle et donc que je l'exposais à certaines maladies. L'histoire de Sheila a due être mal passée. Je suis en excellente santé, je le sais.

Je veux bien tout prendre sur moi mais on était deux là dedans, elle aurait pu me dire stop. Je n'avais pas prévu de nous faire grimper au plafond, ça c'est fait comme ça. Je ne suis quand-même pas un distributeur de préservatifs pour tout le temps en avoir sur moi. Si? Bref même si elle le cache bien, je vois de façon limpide qu'elle est en colère. Ça a dû être trop pour elle d'un coup. Elle a exigé que je fasse tout un tas d'examens et de son côté, elle parlait de faire pareil en plus d'un moyen de contraception - ce qui sous-entend qu'elle veut remettre ça - et la pilule du lendemain ou je ne sais plus quoi. Les femmes et leurs complexités !

Et là, elle me sourit chaleureusement.

"Je dérange ?" ai-je demandé avec un sourire. On dirait vraiment que c'est elle le patron. Je me demande si je dégage autant de charisme quand je suis derrière ce bureau.

"Bien-sûr que non. Je faisais juste quelques petites corrections" elle se lève et contourne la table pour s'en aller.

"Est-ce que tu pourrais convoquer tout le monde dans le hall s'il te plaît ?" elle hoche la tête et s'en va.

Un quart d'heure après, elle me prévient que tout le monde m'attend. Dès que j'arrive, j'exige un silence de mort car j'ai une nouvelle exceptionnelle.

"Bien, bonjour et merci à tous d'être là. Tout d'abord, je voulais vous dire que la réunion s'est très bien passée, c'est la raison pour laquelle je vous ai convoqué. Nous sommes une grande famille et j'aimerais autant que possible vous montrez que vous pouvez compter sur moi. Je voudrais que vous ayez autant confiance en moi que moi en vous. Donc, exclusivement pendant une durée de trois mois, l'entreprise ne prend plus seulement en charge votre santé mais aussi celle de vos proches, amis et famille.Bien entendu, j'aurai pu vous accordez des vacances tout frais payés mais, j'ai encore besoin de vous ici..."

les rires des uns et des autres m'interrompent. Je vois Jennifer du coin de l'œil qui rechigne. Je pense qu'elle a compris. Je leur fait signe de s'arrêter afin de poursuivre.

"... Et je pense que l'innovation est une force. Alors, si ce projet marche bien, on renouvellera l'expérience sinon, nous mettrons sur pied un nouveau. Je vous remercie pour votre attention."

Je traverse la foule qui ne cesse de s'exclamer par des "oh", des "ah" et des "merci". Le sourire sur leurs lèvres me procure un immense plaisir. Je me dirige vers mon assistante qui me fusille du regard, quand Frank me tapote l'épaule signe que je dois le suivre. J'ai juste le temps de dire à la jeune rousse qu'on reparlera plus tard de la nouvelle que je viens d'annoncer.

"Pas touche au personnel hein?" me demande Frank une fois la porte de son bureau refermée. Je crois bien que je me suis fait griller. Je ne sais pas quoi lui répondre et le regarde de manière interrogative jusqu'à ce qu'il en vienne au fait.

"Je savais déjà qu'il y avait quelqu'un dans ta vie. Quelqu'un d'assez important pour que tu préfères être privé de tes jouets électroniques et maintenant, cette annonce complètement folle. J'en déduis donc que quelqu'un dans son entourage est entre la vie et la mort et elle a refusé ton aide. Donc là tu veux la mettre au pied du mur. Je pense même savoir qui c'est..."

Il n'a donc pas oublié notre soirée où j'ai été séparé de mon téléphone, mes ordinateurs et tablettes à cause de ce pari à la con. J'ai toujours su que mon meilleur ami est très intelligent, perspicace même mais, de là à taper dans le mil comme ça du premier coup... J'espère qu'il est le seul à avoir compris.

"...Tu racontes n'importe quoi là. Concentrons nous si tu veux bien." il sourit en me tendant sa tablette. Mes yeux risquent de sortir de leurs orbites quand j'y vois des extraits de magazines et journaux aussi ridicules les uns que les autres:

« Field ou Marks? Comment s'appellera la progéniture de celui qu'on ne présente plus, Sébastien Field et de la célèbre Sheila Marks? »

«Le monde des affaires et celui du cinéma uni par un polichinelle .»

« Sheila Marks nous confie que les fiançailles sont prévues pour bientôt...»

Mes premières pensées sont pour Jennifer. J'espère qu'elle ne tombera pas sur toutes ces bêtises. Je sais déjà que les magazines people ne l'intéressent pas mais quand-même. Cette Sheila, je ne donne pas cher de sa peau.

Je sors du bureau après que Frank m'ai répété qu'il m'avait prévenu. Il n'avait pas confiance en Sheila et il avait raison. Nous avons décidé de régler cette histoire au plus vite car elle commence à prendre d'énormes proportions. Première étape : discuter calmement avec elle.





Voilà j'espère que ce nouveau chapitre vous a plu... Laissez moi vos avis en commentaires et n'oubliez pas de voter :)
PS:La suite viendra bien assez tard c'est-à-dire le 21 décembre !!!

Bises

Like A Star: quand le passé se conjugue au présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant