Sébastien

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Nicole tient une boutique de prêt-à-porter à Soho. C'est à cette adresse que je me rend. J'ai besoin de réponse. Je suis comme ça: tant que je ne comprends pas le pourquoi du comment, je ne lâche pas l'affaire. Ça n'a absolument aucun rapport avec le fait que une fois de plus, je veux me sortir Jennifer de la tête. Je n'ai ni envie de la voir, ni de penser à elle même si ce n'est pas une tâche facile.

Je n'oublie pas qu'elle m'a laissé planté là devant les ascenseurs comme si c'était moi le fautif dans l'histoire. Tout ce que je lui demandais c'était des putains d'explications mais, je comprends qu'elle ne veut pas m'en donner et ne le voudra sûrement jamais. Alors, on ferra comme elle le décide. Ma mère avait l'habitude de dire que ce sont les femmes qui décident des choses les plus importantes de ce monde.

Lorsque je pousse la porte vitrée de la boutique, une grande blonde aux yeux bleus vient à ma rencontre. Elle me souris de toutes ses dents d'une manière qu'elle veut je suppose, coquine. La manière dont elle me regarde m'est très familière, elle me regarde comme toutes les autres femmes. Celles qui ne s'arrêtent qu'à l'aspect extérieur. La seule qui ne m'a jamais porté ce genre d'attention, qui n'a jamais eu de geste calculés à mon égard ou de sourires qui se veulent faux est Jennif...

"Bonjour, je suis Candice puis-je  vous aidez?"

Heureusement, la belle blonde a interrompu mes pensées qui convergeaient une fois de plus vers Jennifer Mason.

"Oui. Je cherche votre patronne Nicole Steven"

Elle me sourit gentiment et s'en va avec une démarche que je ne peux que qualifier de sexy, à la recherche de la maîtresse des lieux. Ce qui me laisse le temps d'observer avec un peu plus d'attention le style élégant de la boutique. Deux couleurs prédominent: le blanc sur les murs, et le noir pour les meubles. Les vêtements quant-à eux sont très colorés et très diversifiés pour des styles différents. Un des mannequins de vitrine porte une magnifique robe bleue nuit décolletée qui épouse parfaitement les courbes de la poupée de cire. Je ne peux m'empêcher de penser qu'avec des accessoires assortis, cette tenue serait parfaite pour la rousse qui envahit encore une fois mes pensées.

"Sébastien, que me vaut l'honneur de ta visite ?"

Me demande Nicole dans un sourire tout en avançant vers moi. Ne voulant pas tout de suite lui exprimer le fond de ma pensée, je lui retourne un sourire qui j'espère semble sincère.

"Ça te dirait de déjeuner avec moi?" en aucun cas elle ne pourrait me dire non.  Et comme je m'y attendais, la voilà qui donne des instructions à sa jeune vendeuse et me suis jusqu'à ma voiture.

Une dizaine de minutes après, nous arrivons dans un petit restaurant discret mais très chic. Un serveur vêtu d'un uniforme rouge nous accompagne à une table et prends nos commandes.

"Alors je te manque?" me demande la jeune brune en face de moi. Je ne peux m'empêcher de sourire. Si elle savait que avant aujourd'hui quand je l'ai vu sur  les photos avec Sheila, je n'ai pas pensé à elle une seule seconde.

"Parce-que toi, tu me manques. J'ai encore ce mémorable souvenir de la dernière fois où..."

"Je t'arrête tout de suite. Je ne suis pas là pour ça" les traits de son visage se fige et je vois une petite lueur de déception dans ses yeux. Cependant, elle essaye de garder son sourire.

"Qu'est-ce que tu veux dans ce cas?"

"Que tu m'expliques"

"Quoi?" me demande t-elle surprise.

"Ton petit manège avec Sheila"

"Q-Qui? Sheila comment ?"

"Arrêtes ton cirque je sais tout. T'as voulu me donner une bonne leçon mais pourquoi ? Toi et moi n'avons jamais été ensemble. Pourquoi tu t'es servie d'elle?"

"Heureusement que tu peux compter sur ton fric et accessoirement ton physique parce-que question logique... Je t'aime Bastien. Mais toi, jamais tu ne m'a considéré autrement que la brune écervelée que tu baises quand bon te chante. Pour toi ce n'était qu'une affaire de fesses tandis-que pour moi, c'est plus que ça. C'est une histoire de cœur. J'étais prête à faire n'importe quoi pour toi et toi, tu n'étais même pas capable de faire tout ce que je te demandais : être uniquement à moi. Quand j'ai vu cette conne de Sheila je me suis dit que j'allais te donner une bonne leçon. Ce n'était pas très compliqué sachant que tout le monde a un prix. Et pour que tout le monde soit content, j'ai appelé mon vieil ami Arthur Hermès, un journaliste très doué mais qui n'arrivait pas à se faire un nom. Je l'ai convaincu de prendre contact avec ta cruche d'actrice en lui disant qu'en échange de quelques billets, elle lui donnerait le scoop du siècle. Tout aurait dû bien se passer, sachant que même si elle attendais ton enfant tu ne te mettrais jamais avec elle, nous t'aurions fait passer pour un sal irresponsable qui traite la mère de son enfant comme une merde. Ta réputation en aurait pris un coup contrairement à celles de Sheila et d'Arthur"

"Je ne vois toujours pas ce que tu y aurais gagné"

À quoi ça sert d'élaborer un plan dans lequel on n'est pas gagnant? C'est à la limite du ridicule et de la stupidité.

"Ma seule satisfaction aurait été de te voir perdre ta réputation d'ange new-yorkais. Bien-sûr la presse te fait passer pour un collectionneur mais ça bizarrement, ça plait aux femmes. Alors tu comprends, si elles avaient entendues dire que leur idole abandonnait sa petite famille lâchement, elles seraient dégoûtées. Et tes actionnaires ? Avec ce scandale, comment penses-tu qu'ils auraient réa..."

"J'en ai assez entendu. Nicole je te croyais sincèrement plus intelligente que ça. Je me fiche royalement de ce que peut penser la gent féminine à mon sujet. C'est mon entreprise, J'ai plus de part que tous mes actionnaires réunis. S'ils étaient partis, j'en aurai eu d'autres. Ton plan était réellement sans fondement et d'ailleurs il prendra fin bientôt Sheila se charge d'arranger toute cette merde. Vous vous en sortirez indemnes tous les trois pour cette fois mais, la prochaine fois, je ne serait pas aussi tolérant. Et peut-être que si tu me montrais que tu tiens plus à moi qu'à mon compte en banque, il aurait pu se passer quelque chose" dis-je en guise de réponse à son discours avant de me lever, boutonner mon smoking et sortir du restaurant.

Like A Star: quand le passé se conjugue au présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant