Jennifer

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Nous sommes dimanche soir. Alors que je révise pour mes partiels qu'il m'a permis de passer, il arrive à la maison complètement saoul avec un de ses fidèles amis qui est dans le même état. Je ne vais pas à sa rencontre parce-que Dieu sait ce qu'il est capable de faire dans ces moments-là. Je redoute toujours les soirs où il rentre saoul ou complètement défoncé ou les deux à la fois.

Quand il revient avec sa  bande d'amis, ça ne se passe jamais bien pour moi.

Je m'enferme alors dans la chambre et me remets au travail. Dans deux semaines, ce sont les partiels. J'ai le droit d'y aller si les différents bleus qui ornent mon visage qui m'est devenu méconnaissable disparaissent avant. Je sais que si j'y crois très fort ça arrivera. Il faut que je sorte d'ici, j'étouffe.

Soudainement, de violent coups sont frappés à la porte. J'entends sa voix me dire que si je n'ouvre pas tout de suite, il l'enfoncera et me fera passer un sal quart d'heure. Si il y'a une chose que j'ai apprise avec Jack Lawton, c'est qu'il ne dit jamais de paroles en l'air. Sans perdre une seconde de plus, je vais lui ouvrir presque en courant. Dès qu'il pose les yeux sur moi, il me jette brutalement sur le lit en me hurlant des choses totalement incompréhensibles. Il me secoue en me serrant les poignets tellement fort que je sens de nouveaux bleus prendre possession de mon corps.

Sans prévenir, il se lève et s'en va. Bizarrement, je sens que ce n'est pas fini. Et j'ai raison parce-que sans que je ne m'y attende, il vide un récipient d'eau si froide qu'elle pourrait empêcher la fonte des banquises. Je sais ce que ça signifie, et c'est loin d'être la fin. Pendant que mes dents claquent les unes contres les autres, je me dis que c'était définitivement une mauvaise idée de m'être enfermée et encore plus d'avoir ignoré son retour.

Il défait rapidement sa ceinture et commence à me frapper de toutes ses forces. Pour me réchauffer dit-il.

"Alors comme ça on joue la maligne ? On m'évite?" Je ne sais pas s'il veut vraiment que je lui réponde. En tout cas tout ce que je suis en mesure de faire c'est protéger mon visage de cette pluie de coups.

"Je t'aime mais il faut toujours que tu me pousse à bout. Pourquoi ? Regarde ce que tu me force à te faire. Regarde moi" je ne bouge pas d'un cil et me sert toujours de mes avant-bras comme bouclier.
Il ne m'aime pas!

"Regarde moi"

jusque là, sa voix se voulait douce. Mais, même lorsqu'il a hurlé, je n'ai pas bouger. Je suis frigorifié, tous mes membres tremblent et mes dents claquent toujours. Je remarque que je pleur uniquement quand je me surprend à suffoquer. Mes narines étant déjà bouchées, il n'y a que par ma bouche que je peux faire de légers échanges gazeux. Mon silence l'énerve plus qu'autre chose mais, je n'y peut rien. Faute n'est pas d'avoir essayé.

"C'est ça fait la maligne"

Il s'éloigne de quelques mètres cherchant sûrement quelque chose. Il revient avec un foulard qu'il utilise pour me bâillonner. Je respire de plus en plus mal. J'ose espérer qu'il n'est pas totalement sous l'influence de substances pas nets et qu'il me libérera avant que je ne rende mon dernier souffle. Au lieu de ça, Il attache mes mains et mes pieds aux quatre coins du lits, ressort pour quelques minutes après, faire apparition suivi de près par son pote dont le pantalon tombe déjà sur les chevilles.

Je crois avoir compris ce qui m'attend...

C'est dégoulinante de sueur que je me réveille en prenant conscience qu'il s'agissait d'un horrible cauchemar. Depuis que Jack à refait irruption  dans ma vie, j'en fais à toute heure, et plus seulement la nuit. Il me suffit de fermer l'œil pour le voir.  Il hante mes jours et possède mes nuits.

Cinq longues minutes à contempler la pièce, me suffisent pour remettre de l'ordre dans mes idées. L'après midi est déjà pas mal avancé. Je me suis assoupie sur mon vieux canapé après l'appel quotidien de Sandra. Comme depuis quelques jours déjà, elle m'a harcelé pour que je me rendre à la fête du réveillon de Noël qui a lieu dans deux petites journées. Qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ? Est-ce que mon désir de voir Sébastien doit être plus fort que la menace de Jack qui pèse sur ma tête ? Et même si c'était le cas, est-ce que lui voudrait me voir? Pour moi, la réponse s'imposait d'elle même. J'ai donc gentiment décliné l'offre plus que alléchante puisqu'elle voulait par la même occasion me parler de vive voix de celui qui fait battre son cœur mais qui n'est absolument pas au courant. Je pense savoir de qui il s'agit mais je n'ai rien dit.

Le vibreur de mon téléphone portable préhistorique, me sort de mes pensées. C'est avec une grande surprise que je constante que le nom affiché est celui de Willy. L'homme à tout faire de Sébastien. Celui là même qui nous a pris en filature madame Humphrey et moi. Peut-être a t-il remarqué qu'on l'avait repéré et tient à me présenter des excuses. Bien qu'elles ne soient pas vraiment nécessaire. Après tout, il n'a fait qu'obéir aux ordres. Je trouve mignon que mon ex patron continue à veiller sur moi même de loin. Même si, un coup de fil, un SMS, un mail ou même une lettre envoyée par l'intermédiaire d'un volatil spécialement entrainé pour l'occasion aurait été préférable. Je décroche après de très longues secondes d'hésitation.

"Que voulez-vous Willy?" aussi étonnant que ça puisse paraître, dès que j'ai entendu son souffle à l'autre bout, j'ai eu envie de décharger toutes mes émotions sur lui.

"Parler à Mr Field"

"C'est une blague c'est ça ? Ça vous amuse?"

"Bien-sûr que non. Il m'a assuré qu'il passerait vous voir aujourd'hui alors..."

"Il n'est pas là . Un homme de son envergure doit sûrement avoir quelqu'un dans son personnel pour savoir ses moindres faits et gestes non?"

"Oui,Georges. Lui non plus ne sait pas. Il avait un rendez-vous de la plus haute importance il y'a quelques heures et il ne l'aurait manqué pour rien au monde à moins que..."

L'accalmie de sa voix me laisse entendre une pointe d'inquiétude qui expliquerait qu'il n'ait pas tenu rigueur de la mienne. Il ne devrait pas autant s'inquiéter, c'est vrai, son employeur n'est pas un gamin frêle et fragile, sans défense.

"Cherchez le ailleurs!"

J'ai raccroché et instantanément, mon téléphone vivre dans mes mains. Je ne prends même pas la peine de regarder qui c'est car, je pense avoir déjà deviné

"Quoi?" aboyais-je

"Tu ne m'aurais jamais parlé comme ça si on était toujours ensemble. Mais ça ne saurait tarder"

La voix de mon impertinent ex est bien la seule chose que je ne veux pas entendre maintenant. Il ne me lâchera donc jamais? Si seulement j'avais su, je n'aurai pas décroché.

"Rêve toujours. Qu'est-ce que tu veux Jack?" demandai-je d'une voix dure.

"Tu n'as pas tenu ta promesse" je devine un sourire à la fin de sa phrase. Ça ne présage rien de bon.

"De quoi tu parles ? Oh non qu'est-ce que t'as fait?" l'inquiétude me gagne petit à petit. Encore plus quand il commence à s'emporter.

"Petite pute tu pensais vraiment que je ne saurais jamais que vous vous voyiez en cachette? Il aurait pu garer sa bagnole de luxe dans un coin discret ce bâtard... Bref, je lui ai donné une bonne leçon qu...."

J'ai immédiatement coupé la conversation surtout que je sentais qu'il n'était pas loin d'exploser de rire. J'appuie machinalement sur quelques touches de mon clavier à la recherche d'un nom.

"Les hôpitaux. Chercher dans tous les hôpitaux et prévenez moi aussitôt"


Plus que 5 petits chapitres!!!

Like A Star: quand le passé se conjugue au présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant