"Tu sais, un jour tu m'as demandé quel était mon dessert préféré, tu te souviens ? Et bah je n'en ai pas. Il y'en a tellement que choisir entre eux serait injuste envers les autres. La France et la Chine sont des pays que je me ferais une joie de découvrir. Tu me diras que nous étions déjà à Paris mais...c'est une ville que je connais comme ma poche. J'y passais mes vacances avec mes parents. C'était le bon vieux temps, la période de l'insouciance. Non, ce que je veux visiter, c'est Marseille, Lille, Tours ou même Rennes. l'Angleterre c'est bien aussi hein? J'ai entendu dire que oui..."
Cette voix familière semble à milles lieux d'ici mais, je distingue pourtant parfaitement chaque mot prononcé. Elle s'est arrêtée dès l'instant même où j'ai bougé ma main qu'elle tenait fébrilement. Après plusieurs minutes sans bouger, comme si elle avait peur que je remarque sa présence, elle continue.
"Je sais qu'au lycée t'étais le capitaine de l'équipe de basket et que toutes les filles te tournaient autour malgré le fait que tu sortais déjà avec Mariella. Mais moi, je n'étais rien. Je n'étais personne. On ne me voyait même pas comme une gosse de riche parce qu'ils l'étaient tous encore plus.
Je n'ai pas d'autre famille que ma mère. Pas d'oncles ni de tantes, ni même de cousins. Mes parents étaient enfants uniques. "Je ne bouge pas, de peur qu'elle ne s'arrête encore. Ce qu'elle fait finalement, sûrement pour remettre de l'ordre dans ses idées.
"Il faut que tu te réveilles Sébastien. Les médecins disent que c'est plus grave qu'ils ne le pensaient, que tu devrais déjà être sur pied depuis des jours. T'es plus fort que ça bats-toi pour le leur montrer. Bats-toi pour moi. Parce-que je t'aime... Ce n'est pas grave si ce n'est pas réciproque. J'ai l'habitude de ne pas être aimée. Je suis désolée... Vraiment désolée. Tout ça c'est de ma faute. T'es là à cause de moi. Je m'en veux si tu sais. Je suis désolée. Je t'aime tant. Si seulement tu savais."
Sa voix qui se brise à chaque mot me serre le cœur. J'imagine de grosses larmes couler le long de ses joues. Je voudrais tant la serrer dans mes bras, lui dire qu'elle fait probablement fausse route, elle n'y est pour rien si j'ai frappé ce Jack dès que je l'ai vu. Le bruit rauque qui emplit la pièce est à coup sûr celui des machines auxquelles je suis relié. Preuve indéniable de mon état critique.
Depuis combien de temps suis-je ici? Est-ce que Jennifer est restée avec moi tout ce temps? La seule personne qui pourrait m'apporter des réponses est juste à côté. Il ne me reste plus qu'à ouvrir les yeux. Revoir son magnifique visage ne m'encourage que plus. Ce que je fais sans tarder. Malgré la lumière qui m'aveugle, je la vois sourire. Elle s'essuie les joues juste avant de prévenir une infirmière qui vient s'occuper de moi.
"T'as vraiment une salle tête darling" dis-je dans un faible sourire. Ses joues prennent feu à l'entente de son surnom.
"Tu verrais la tienne" dit-elle sur un ton qui se veut moqueur
"T'es là depuis combien de temps?"
"Depuis ton admission. Il y'a un peu plus de dix jours"
Je hoche la tête sans rien rajouter d'autre. Un silence de plomb se fait lourdement ressentir dans la pièce. Ce qui me laisse le temps d'observer qu'en dehors du lit dans lequel je suis couché, il n'y a que deux fauteuils et une table de chevet. Les mûrs peints en blancs et la lourde odeur de médicaments rappellent fortement l'esprit hospitalier des lieux. C'est elle qui rompt le silence en premier.
"Des employés de Field Energy sont passés te voir tous les jours. En particulier Frank tu te doutes bien. Ils te souhaitent tous une guérison rapide. La fête en l'honneur du réveillon c'est plutôt bien passé. Je n'y étais pas bien sûr puisque je ne travaille plus là-bas mais, c'est ce que j'ai entendu dire alors..."
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Like A Star: quand le passé se conjugue au présent
ChickLitJennifer Mason est une jeune femme torturée par son passé. Obligée de multiplier plusieurs petits boulots car la vie n'a pas toujours été tendre avec elle, la chance lui tombe dessus et lui offre un emploie stable et mieux payé. Elle n'aspire qu'à u...