Like A Star: quand le passé se conjugue au présent

Sébastien

Certains mots peuvent choquer !!

Merde! C'est le seul mot qui me vient en tête. Je me sens misérable vis-à-vis de mon assistante depuis qu'elle a posé son immense regard vert sur mon corps nu. Je crois que je ne voulais pas qu'elle me voit dans cette situation. C'est sûrement pourquoi je lui ai demandé de nous laisser. Je ne sais pas ce qui m'arrive, ça aurait bien pu être ma mère, Martha ou une collaboratrice que ça m'aurait été égal. Mais c'était elle et ça ne m'est pas égal. Peut-être m'a t-elle seulement ensorcelé avec ses yeux magiques, magnifiques, mignons... D'un autre côté, si elle avait été plus professionnelle, je ne serai pas dans cette posture.

" Je vous dérange peut-être ?" 

Me dit Nicole en regardant tour à tour Sheila puis moi. Je me rends compte alors que j'ai toujours ce coussin noir - en contraste avec le sofa blanc - qui couvre mes parties intimes et que je suis toujours au dessus de la jeune fille.

Nicole n'aurait pas pu venir à un pire moment je crois. Enfin si: elle aurait pu venir alors que je n'avais pas encore déversé toute ma jouissance dans ma partenaire , ce qui allait être extrêmement gênant pour elles deux car j'aurai continué jusqu'à avoir mon compte.

"Bien-sûr que non. On avait fini" 

je bondis sur mes jambes et attrape mes vêtements. Quitte à avoir ce genre de conversation, je préfère être couvert pour avoir un minimum de sérieux.

" Ne te fous pas de moi qu'est-ce qu'elle fait là ? "

Nicole est furieuse, elle hurle et ses yeux sont noyés de larmes. Je ne comprends pas. Elle sait très bien qu'il n'y a absolument rien de sérieux entre nous alors, pourquoi se mettre dans cet état ? Sheila quant à elle, n'a pas encore ouvert la bouche et, je dois l'avouer, ça me fait peur. Je me retourne vers elle et la vois qui remet sa petite robe de velours noire à fines bretelles.

"Comme tu le vois, elle se rhabille. Peux-tu arrêter de hurler s'il te plait ? Tout le monde va nous entendre."

"Et bien je m'en fiche. Qu'ils nous entendent s'ils veulent" elle continue de hurler et ça m'agace encore plus. Elle attend quoi de moi exactement ? Elle veut une vraie relation? Elle n'a pas frappé à la bonne porte. Une fois habillé, je sais ce qu'il me reste à faire.

"Tu savais très bien depuis le départ que je ne voulais rien de sérieux. Je ne vais pas te demander ce que tu fais ici mais j'aimerais que tu t'en ailles"

Elle me regarde avec des yeux ronds. Elle croyait quoi? La colère déforme les traits fins de son visage et elle en perd sa beauté. Sans se le faire répéter, elle tourne les talons et sort de mon bureau en se déhanchant tellement que ça en devient tout sauf naturel.

Sheila n'a toujours rien dit, elle ne me répond pas et ne me regarde pas. Cette situation a dû être extrêmement gênante pour l'actrice renommée qu'elle est. Elle sort de la pièce la tête baissée. Ce n'est pas bon signe à mon avis.

Voilà qui n'était pas prévu. Je tiens absolument à garder de bons rapports avec toutes ces filles, pour notre réputation à tous. Comme je m'y attendais, tout mon personnel est agglutiné devant ma porte suite aux cris de Nicole. En tout cas, c'est la première chose que me dit Frank en entrant dans mon bureau.

"Je vais la renvoyer"

j'ai sorti cette phrase sur un coup de tête mais je ne peux plus reculer maintenant. Je me sers un verre de scotch. J'en ai vraiment besoin. Bon Dieu quelle journée de merde. Peut-on seulement dire Dieu et merde dans la même phrase?

"Ton assistante ? Mais ce n'est que son premier jour et je suis sûr qu'elle a fait de son mieux"

Il me répond en me regardant droit dans les yeux comme s'il s'attendait à y déceler une quelconque émotion.

"Et alors? Son mieux n'était visiblement pas suffisant. Je ne veux pas m'entourer d'incompétants"

j'avoue j'ai hurlé, mais pour ma défense, cette femme me rend déjà dingue pourtant je ne la connais que depuis aujourd'hui. Peut-être avec de la distance entre nous, j'aurai une petite chance de ne pas finir interné.

"Et ta promesse qu'est-ce que tu en fais? Écoute je vois bien qu'il y'a un truc qui cloche mais tu ne peux pas la renvoyer comme ça"

Oui cette promesse. L'espace d'une minute, elle m'était sortie de la tête. Je suis coincé. Je passe une main dans mes cheveux déjà décoiffés

"Écoute mec, elle me rend fou. Depuis que je l'ai vu, je ne pense qu'à sa chevelure rousse et ses yeux..."

"Verts? Je croyais que les rousses n'étaient pas ton truc, et qu'on ne touchait pas au personnel"

Je lui lance un regard qui semble dire "raison de plus pour la virer"  mais, je ne dois pas oublier que je suis un homme de parole. Je suis a mon deuxième verre quand la porte s'ouvre sur Elle. Putain! non pas elle, pas maintenant.

"Euh... Excusez-moi de vous déranger Mr Field je... Je suis désolée pour tout à l'heure ça n'arrivera plus"

J'ai envie d'embrasser la bouche qui prononce tous ces mots, allonger cette femme dans mon lit et la baiser jusqu'à plus soif. Une vague de colère m'envahit quand je me rappelle qu'elle n'est absolument pas mon genre. Mais alors, pourquoi avoir ce genre de pensée pour elle? Je cherche les mots pour lui répondre, mais les bons ne viennent pas.

"Vous êtes virée"

Non! Ce n'est pas ce que je voulais dire. Plus je la regarde, plus je me mets en colère sans savoir pourquoi. Mais je sais que j'aurai voulu lui dire qu'elle est toute excusée mais que ça ne se reproduise plus. Frank et elle me regardent choqués. Il faut que je me rattrape je crois.

"Je veux dire.... restez chez vous jusqu'à nouvel ordre"

Ses yeux larmoyants sont la dernière chose que j'ai vu avant qu'elle ne quitte mon bureau.
Elle pleure. C'est de ma faute.
Merde!