Sébastien

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La situation étrange avec Jennifer commence vraiment à m'agacer. Mais, étant remplis de fierté tous les deux,ce n'est pas près de s'arranger. Elle est allée je ne sais où à l'heure du déjeuner et je n'avais qu'une envie, sceller nos lèvres dans un doux et tendre baiser. Elle a beau m'exclure de sa vie et choisir ce qu'elle veut bien me confier mais, elle n'a pas tord. Les choses se sont passées très vite entre nous. Pourtant, je suis en colère contre moi, je me sens berné. Comment se fait-il que moi, Sébastien Field ait autant baissé ma garde? Je ne saurai expliquer l'impact qu'elle a sur moi. Autant les autres femmes m'ennuient, autant avec elle je ne vois pas le temps passer. Je veux tout lui dire. Je veux lui faire confiance car, je sais qu'elle en ait digne.

Tom Green est entré dans mon bureau soit disant pour me dire au-revoir car sa femme et lui s'en vont tout à l'heure. Mais, ça fait déjà deux heures. Il a beau être gentil comme un ange, c'est une vraie pipelette. Il ne peut pas s'en empêcher. Pauvre Mélanie! Je la pleins. Plus il parle et plus je m'évade dans mes pensées.

"Je comprends pourquoi vous plaisez tant à ma fille chérie" m'avait confié Elena Mason avec un large sourire alors que je l'aidais à s'installer dans son nouvel environnement.

Elle n'avait plus de raison de rester dans cet hôpital maintenant que son opération avait été un franc succès. Et comme elle ne voulait pas imposer sa présence à sa fille, j'ai pris l'initiative de la mettre dans une institution privée appropriée. Je ne savais pas que Jennifer avait parlé de moi à sa mère.  Étrangement, ce là me fit plaisir. Je me senti flatté.

"Ah oui?" avais-je demandé le plus naturellement possible

Tom continue apparemment son discours. Mais je ne vois que ses lèvres bouger, je n'entends aucun son en sortir. Je crois cependant avoir l'air très concentré avec mon menton posé sur mes doigts entremêlés car, il ne me soupçonne pas d'être absent. À ma plus grande surprise, Frank aussi est là, je ne me rappelle pas l'avoir vu entrer.

"Oui! Vous êtes très charmant. Gentil attentionné et très élégant. Exactement ce qui faut à ma fille. En plus vous êtes en mesure de lui offrir tout ce dont elle aura envie..."

Elle avait marqué une pose en voyant ma mine interrogative.  Je me demandais si elle prétendait vraiment que sa fille était  matérialiste. Et comme si à cet instant elle avait pu lire en moi , elle me donna la réponse à la question que je n'avais osé poser tout haut.

"Oh vous savez toutes les femmes ont ce petit côté matérialiste. Mais ma Jennifer..."

Elle n'est pas comme ça je sais. Avais-je pensé

"Elle est sûrement la pire de toute. Déjà à la fac, elle est sortie avec un certain... Jack juste parce qu'il avait un boulot contrairement aux étudiants qui l'entouraient"

Jack. Encore lui. A t-il eu autant d'impact que ça dans sa vie? Ces derniers temps, je le sens présent partout tel une épée de Damoclès au dessus de nos têtes. Elena n'a pas l'air de bien connaître sa fille à moins que ce ne soit moi...

"Allô la lune ici la terre. Bastien tu m'écoutes?"  me dis Tom en agitant une main devant mes yeux sous le regard amusé de mon meilleur ami.

"Euh... Oui... Je..."

Un bruit de porte m'interrompt et tout les regards se posent sur une Jennifer qui n'a pas l'air dans son assiette. Pas seulement à cause des cernes noirs autours de ses yeux et de sa petite mine déconfite. Non, il y'a autre chose.

"Ne pourriez-vous pas frapper avant d'entrer mademoiselle Mason?"

Dis-je d'une manière très dure que je regrette presque directement surtout après la façon dont je lui ai parlé la dernière fois. J'ai presque insinué qu'elle était une femme aux mœurs légères. Elle se contente de lever les yeux au ciel.

"Oh salut Jen!"

"Salut Tom ça va ? Au fait c'est Jennifer"

"Oh oui c'est vrai. Il n'y a que ce bon vieux Jack qui puisse t'appeler comme ça"

Elle lève une nouvelle fois les yeux en l'air et souffle d'exaspération voyant que Tom compte poursuivre. Frank et moi sommes comme des ions spectateurs, regardant tour à tour les deux protagonistes.

"C'est très sympa de ta part de lui avoir dit que j'étais à New-York. Il nous a rendu une petite visite à Mél et moi..."

"Il quoi? Il vous a fait quelque chose ?" demande t-elle apeurée d'une voix un peu trop aiguë pour être naturelle.

"Je te jure que je ne lui ai rien dit" cette phrase sonne plus pour moi que pour lui. On dirait qu'elle me parle personnellement. Qu'elle me dit qu'ils ne se sont plus revus. Elle ne veut certes pas arranger les choses mais ne souhaite pas non plus les empirer. Après avoir éclater d'un rire sincère lui dessinant de petites rides autours des yeux, Tom prend la parole.

"Tu te crois dans un film ou quoi? Tu m'as brisé le cœur en le choisissant lui ce serait plutôt à moi de lui faire quelque chose tu crois pas?"

Bien-sûr on voyait tous qu'il ne lui en voulait pas. Il voulait simplement la taquiner un peu. Je sais très bien à quel point il aime sa femme pourtant, Frank est aussi surpris de cette révélation que moi. Je le vois dans ses yeux qui me scrutent. Si Tom savait ce qu'il y avait entre la rousse et moi, jamais il ne la charrirait en ma présence. Jamais il ne lui causerait du tord volontairement.

"Non mais je ne t'ai..."

"N'en parlons plus OK ? Aujourd'hui je suis avec une femme qui m'aime et que j'aime et qui doit sûrement m'attendre avec impatience"

Sur ces mots il se lève nous sert la main, promet de revenir bien vite avant de sortir presque en courant voyant qu'il allait être en retard. Je n'arrive pas à quitter mon assistante des yeux. Je crois à peine ce que je viens d'entendre. Je lui fais signe de prendre place en face de moi et jette un regard noir à Frank qui était toujours là sans rien dire.

"Bon... Bah je crois que je vais vous laisser" dis Frank en sortant de mon bureau nous laissant seuls

"Tom et...toi ?" cette question brûlait tellement mes lèvres qu'il fallait que je la pose. Elle soupire.

"Arrête de faire l'enfant veux-tu ?"

Quoi? Maintenant c'est moi qui fait l'enfant ?

"Qu'est-ce que tu veux?"

"Bien figure toi qu'à l'heure du déjeuner je me suis rendue à l'hôpital. Je voulais voir ma mère. Et tu ne devinera jamais ce que j'ai appris ?"

"Non mais je sens que ça tu vas me le dire"

"Figure toi qu'un certain Mr Field a fait sortir ma mère de l'hôpital. Ça te dit quelque chose ?"

"Oui"

"Oui? C'est tout ce que t'as à me dire? Bordel Sébastien il s'agit de ma mère là. Tu sais la putain de peur que j'ai eu ne la voyant pas dans son lit? Pourquoi tu ne me  l'as pas dit ?"

"Pourquoi ? Et depuis quand la communication est revenue entre nous?" Dis-je du tac au tac.

"La faute à qui ?"

"On se le demande"

Like A Star: quand le passé se conjugue au présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant