Jennifer

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Ce qu'il y'a de pire lorsqu'une femme apprécie un homme au point de s'y attacher, c'est la jalousie. La crainte que la personne aimée ressente une préférence pour quelqu'un d'autre.
La personne aimée. Est-ce que ça veut dire que j'aime Sébastien ?... Non! Ce n'est pas possible. C'est beaucoup trop tôt. Si ça se trouve à ses heures perdues c'est un tueur à gage ou un psychopathe qui aime mettre ses assistantes en confiance pour leur...euh...ou les... Enfin, voilà la preuve que je ne le connais pas assez.

Tout ce que je sais c'est que ses parents sont décédés et n'ayant ni frères ni soeurs, la seule personne qu'il considère comme sa famille est Martha. Il a monté son entreprise il y'a déjà quelques années et a partagé son lit avec au moins un milliard de jeunes femmes avant moi. Malgré tout, c'est un gentleman hors paire du genre qui vous ouvre la portière, vous tire la chaise et vous dit à chaque circonstance que vous êtes à tomber. C'est un véritable cordon bleu, avec un cœur immense. Son est âme charitable. C'est vrai, au premier abord on dirait que son mantra est: « moi, me, je ». Mais non, il ne pense pas qu'à sa personne loin de là. Chez lui, gentillesse rime aussi avec entêtement. C'est une vraie tête de mule qui aime autant se détendre sur des voiliers qu'observer la ville depuis le haut d'un hélicoptère. Il aime plus le basket que le football. Il n'a jamais eu de vraie petite amie à part le grand amour de sa vie Mariella, qui l'a soutenue dans la perte de sa mère.

Comment peut-on ne savoir que ça de quelqu'un et prétendre à l'amour ?

Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'éprouve de la jalousie à chaque fois qu'il y'a une fille qui lui tourne autour. J'ai ce sentiment de possessivité envers lui. Je vous épargne le nombre de fois où j'ai tué cette peste de Mariella dans ma tête et de quelle manière. Pareil pour les serveuses aux restaurants, les infirmières à l'hôpital et actuellement malgré mes efforts la femme supposée porter son enfant. Celle là même qui se dirige vers les ascenseurs après m'avoir jeté un regard hautain. J'ai juste envie de sauter par dessus mon bureau, lui bondir dessus, arracher ses yeux grâce à mes ongles et écraser ses doigts sobrement peints en rouge avec mes talons hauts. Mais j'ai trop peur de me prendre la dérouillée de ma vie et attirer tous les regards sur moi.

Au lieu de ça, à l'heure du déjeuner avec Sandra, nous nous rendons à notre café habituel. Celui à la terrasse duquel j'avais vu pour la première fois d'aussi près des danseurs professionnels. En plus, ceux ci bougeaient en rythme et de manière totalement uniforme sous une pluie de pétales de fleurs elles mêmes versées avec grande délicatesse depuis un dirigeable. Je parviens presque à sentir mes joues chauffer comme ce jour-là lorsque j'ai vu la banderole descendre avec un message pour moi.

"Alors ?"

C'est la voix de Sandra qui me sort de mes pensées. Je tourne doucement la tête vers elle et arrête donc de regarder le ciel à travers la grande vitre à laquelle je suis presque appuyée. Il faut dire que depuis ce jour là, je suis en désaccord avec les terrasses de café à cause des regards que les autres clients m'avaient lancé.

"Alors quoi?" lui répondis-je en soufflant sur ma tasse de thé.

"Avec le patron. T'as accepté ce dîner ou pas?"

Si tu savais ce que j'ai accepté d'autre. Voilà ce que je voulais lui dire mais au lieu de ça, je me contente de sourire.

"Eh mais où est la jeune femme qui disait que la vie des autres ne l'intéresse pas?" demandai-je pince sans rire. Elle éclate de rire juste avant de lever les yeux aux ciel ce qui a pour effet d'agrandir mon sourire.

"Mais la tienne m'intéresse ma grande".

Bon elle n'en a pas l'air comme ça mais quand elle commence à insister elle dévient aussi pénible qu'un pou. Cependant, il s'agit quand-même de ma vie. Privée. Qu'est-ce qu'elle voudra savoir ensuite? Si il est plutôt boxer ou caleçon? Je vois parfaitement où elle veut en venir.

" Bon d'accord. Oui j'ai accepté, nous sommes allés dans un resto très chic avec des menus supers chers pour pas grand chose. C'était juste parfait. On a beaucoup rit. Mais avant que tu ne t'imagines des choses, c'est mon patron."

Ses yeux noisettes derrière ses longs cils fixent les miens comme si elle pouvait lire en moi. Pendant les premières secondes, j'ai bien cru qu'elle y arrivait. Mais après, elle m'a traité de Sainte Nitouche sur un ton moqueur.

"Ça tombe bien que tu ne le vois que comme ton patron parce-que.... comment dire? Il..."

Oh non! Alors elle aussi ? Elle aussi veut tenter ses chances avec lui? Après tout ce n'est pas très étonnant il est très séduisant et dégage une certaine aura. Le pire c'est qu'ils formeraient un très beau couple. Elle est tout à fait son genre.

"... Il saute tout ce qui bouge. Il parait même qu'il ne couche jamais avec la même fille deux fois. Je.."

"Sandra? Ce sont des commérages ça. Ni toi ni moi ne savons si c'est vrai ou pas"

Bien-sûr que moi je sais. Et si c'était vrai avant, ça ne l'est plus aujourd'hui.

Elle roule des yeux pour la millionième fois en marmonnant quelques chose qui ressemble à «Qu'est ce que tu peux être chiante »

"D'accord pas de ragots mais je sais de source sûre que dans moins de sept mois il sera l'heureux géniteur d'un bambin."

Pour donner encore plus de poids à sa phrase - comme si elle ne me serrait pas déjà le coeur - elle sort de son sac à main des dizaines de coupures de presse à ce sujet. Je fais semblant de les lire mais en réalité, je n'en ai pas le cœur. Si cette histoire s'avère être vraie, qu'adviendra t-il de nous? Lui et moi. Et eux? Elle, lui et leur enfant? Je ne veux pas y penser et préfère changer de l'orientation de cette conversation.

Mon téléphone vibre soudain, me forçant à mettre un terme à mon éclat de rire. Je ne reconnais pas le numéro alors je n'y prête pas plus attention. Mais il insiste et finalement je décroche.

"Allô ?"

Oh mon Dieu !

"J'arrive tout de suite!"

Like A Star: quand le passé se conjugue au présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant