Cher Sébastien,
J'ai toujours voulu te raconter ma petite histoire, m'ouvrir à toi aussi simplement que tu le faisais avec moi mais, je n'en avais pas trouvé la force. Je savais bien que notre relation qu'importe sa nature, se détériorait à cause des brides de mon passé que tu découvrais jour après jour. Je n'ai jamais voulu que ça se passe comme ça. Maintenant, je sais que ça ne changera sûrement rien mais j'ai besoin d'en parler et toi de savoir. Il est bien connu que c'est plus facile de se livrer derrière une feuille et un stylo. Alors, je me lance.J'ai passé une enfance magnifique, je n'avais rien à envier à personne. Bien que n'ayant pas beaucoup d'amis, je ne me suis jamais sentie seule. Le meilleur moment de la journée était quand je retrouvais mon père à la maison après l'école. Il était génial, il me connaissait comme s'il m'avait fait. Pour la simple raison qu'il m'a fait en duo avec ma mère bien-sûr. Elle et moi, ça n'a jamais vraiment été l'amour fou. Pendant que mon père passait tout son temps libre à me choyer, à créer de vrais moments de complicité avec moi, elle s'enfermait dans sa bulle comme si on n'existait. Elle n'avait d'yeux que pour son travail, son image extérieur qu'elle forgeait jour après jour. Elle sortait tôt le matin et rentrait très tard la nuit. Mes parents n'étaient jamais sur la même longueur d'ondes même la gamine que j'étais l'avait remarqué. Cependant, ils ne se disputaient jamais. Encore faut-il se parler pour se disputer. Avec mon père, on l'appelait souvent la sorcière à cause de l'indifférence dont elle faisait montre envers nous. On n'était pas assez bien pour elle. Je l'ai toujours soupçonné d'être rester si longtemps à cause de la carte de crédit de mon père et la vie de luxe qu'il lui offrait.
Tout a viré au cauchemar le jour de mes dix-huit ans. Comme pour tout mes anniversaires, je l'avais fêté en famille. Maman avait réussi à m'accorder un peu de son temps libre. J'étais déjà en première année d'architecture à Columbia. La journée c'était très bien passé et pour la première fois depuis longtemps, même maman partageait mon bonheur. J'étais allé chercher le gâteau et en revenant dans le salon, je me suis écroulée. On a appris peu après que j'avais une insuffisance rénale. Il fallait que je me fasse opérer au plus vite. Bien sur mon père n'a pas hésité une seule seconde à se porter volontaire pour me donner un rein. Malheureusement, il n'était pas compatible. Les médecins et mes parents ont dû m'annoncer que mon père n'était en fait pas mon père. J'étais dépitée. Je n'aimais pas ma mère plus que ça mais, je ne comprenais pas comment elle avait pu trahir mon père à ce point. Et vu sa tête, lui même venait de l'apprendre . Ils nous aura fallu 18 ans pour connaitre la vérité. Pourtant, il a continué à me répéter que j'étais son étoile, sa star. Il disait que j'étais définitivement la seule personne dans ce monde qu'il aimait autant. Il me le disait souvent mais cette fois là, il y'avait de la tristesse dans ses mots, dans sa voix d'habitude guillerette et même dans ses yeux. Ça ne l'a pas empêché de me donner mon cadeau d'anniversaire: le collier qui t'intriguait tant. Je n'avais plus goût à la vie à quoi rimait tout ça si mon pilier n'était pas celui que j'avais toujours pensé qu'il était mais, il me rassurait comme le ferait un père. Au final, c'était mon père et je n'en voulais pas un autre. Il est venu me voir tous les jours sauf celui de ma sortie. Maman m'a dit qu'il me préparait sûrement une surprise. Je ne sais pas si il lui avait pardonné, mais il était clair que moi je la détestais.
C'est avec excitation que j'ai couru dans toutes les pièces de la maison à la recherche de mon père. La véritable surprise a été de le retrouver pendu au plafond de leur chambre à coucher.
Même si j'avais prié le ciel pour que le sol se dérobe sous mes pieds, ça ne c'était pas réalisé. Face au corps sans vie de l'homme qui m'avait élevé comme sa propre fille, je n'ai même pas été capable de pousser un cri ni même de verser une larme. Le choc était à son comble. Ça ne pouvait pas être possible. S'il m'abandonnait qui me restait-il? J'étais seule. Pour la première fois de ma vie je me sentait seule. Enfin, presque mais il était trop tôt pour essayer de renouer avec ma mère. Je suis devenue orpheline ce jour là. Il m'avait laissé seule avec la sorcière. J'allais me faire bouffer. Je n'étais pas assez forte pour m'en sortir toute seule. Ma mère m'a rejoins et c'est son cris d'horreur qui m'en avait informé. Toutes les mères auraient pris leur fille dans leurs bras mais, pas la mienne. Non ! La mienne, elle m'a hurlé dessus en disant que c'était de ma faute. Si je n'avais pas fait « la comédie » en tombant dans les pommes, ce ne serait jamais arrivée. J'avais arraché la vie à son mari avait-elle dit. Comme si j'avais choisi d'être malade, d'être la fille d'un autre, d'être orpheline, d'être moi. Je l'ai regardé sans rien dire. J'essayais de la comprendre. De trouver une explication logique à tout cela mais, je reste persuadée jusqu'à présent que si elle n'avait pas menti, les choses auraient été différentes.Je suis retournée au campus après avoir pris quelques affaires et une lettre que mon père m'avait laissé . J'y avais une chambre et, je pensais qu'un peu de distance m'aiderait.
Ce moment loin de ma mère m'avait fait un bien fou. À vrai dire, moins je la voyais et mieux je me portais. Je n'avais parlé des récents événements qu'à une seule personne: Thomas Green. On était très proches. C'était sûrement le seul vrai ami que j'avais. Il n'y avait aucune ambiguïté entre nous, on pouvait tout se dire sans la moindre gêne. Il m'avait aidé à sortir de la tristesse immense qui m'habitait. Il faisait de son mieux pour me changer les idées. On sortait beaucoup sans le reste de la bande. Je ne voulais pas qu'ils me voient à mon désavantage.
Un soir, j'ai appris que maman avait vendu la maison. Elle ne m'avait donné aucune explication si ce n'était que mon père devait de l'argent à certaines personnes qui s'en foutaient qu'il soit toujours vivant ou pas. Ils voulaient récupérer leur bien et ils l'avaient bien fait comprendre à ma mère qui avait quitté son quartier de riche pour les bas fonds du Queens. Je m'étais dit que je trouverai sûrement des réponses à mes questions naissantes dans la lettre que je n'avais toujours pas ouverte depuis des semaines. Dès que je l'apercevais, je revoyais le corps de papa pendu sans vie ou encore son enterrement. Je me rappelle avoir tellement pleuré ce jour là. Ça devenait réel, il était bien mort. Et je lui en voulais d'avoir pris la fuite comme un lâche.
Un soir, nous sommes allés dans un bar pas très loin de Columbia Tom et moi. Nous discutions tranquillement. Ma joie de vivre revenait peu à peu. Tom jouait son rôle du bon copain comme toujours quand un beau brun s'est approché de nous. Il m'a sourit et s'est installé avec nous. Le courant est tout de suite passé comme si on se connaissait tous les trois depuis des décennies. Ce soir là, Tom s'est fait un bon pote.
C'était Jack Lawton...
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Like A Star: quand le passé se conjugue au présent
ЧиклитJennifer Mason est une jeune femme torturée par son passé. Obligée de multiplier plusieurs petits boulots car la vie n'a pas toujours été tendre avec elle, la chance lui tombe dessus et lui offre un emploie stable et mieux payé. Elle n'aspire qu'à u...