Sébastien

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... J'ai enfin ouvert la lettre de papa. Il m'en a fallu du temps mais j'avais retrouvé mon courage. J'étais choquée d'y découvrir qu'il me laissait une somme colossale pour payer le reste de mes études. À la lecture de son testament, le notaire nous avait pourtant assuré qu'il ne laissait derrière lui que des multitudes de dettes. Papa le reconnaissait dans sa lettre mais, il me demandait d'en faire fi. Comment le pourrais-je ? S'il devait de l'argent à des gens, ces derniers devaient être rembourser. Si il ne pouvait plus le faire? Moi je le ferai. Pour lui. Pour son honneur. Ça m'aurait  prît sûrement de longues années le temps de finir mes études. Mais je m'étais engagé coûte que coûte à leur rendre leurs biens

Maman de son côté n'allait pas bien. C'est triste à dire mais, elle m'inspirait de la pitié. Pourtant, elle refusait mon aide. Elle me repoussait. J'avais l'habitude mais, ça me faisait quand-même très mal. Je ne la reconnaissais plus, elle buvait comme un trou. C'était devenue une ivrogne. Son mari était mort et ses amis l'avaient abandonné. Elle aurait pu se battre, montrer à tout le monde qu'elle est forte. Elle a préféré se laissé aller. Un jour où j'allais lui rendre une petite visite, pour lui montrer pour la millième fois que je suis là. C'était ma mère et tout ce que je  ressentait pour elle n'y changeait rien. Je l'avais trouvé frôlant le coma éthylique, affalé sur un canapé ou devrais-je dire sur un homme. Il y'en avait un autre tout aussi nu que le premier, à quelques mètres de là. Sur la table basse se trouvait une poudre blanche. Ce n'était pas de la farine. La réalité m'avait frappé en plein fouet. Qu'était devenue ma mère? Cette femme qui se souciait toujours de son image extérieur était devenue une alcoolique. Une droguée. Et malheureusement une dévergondée. Des rumeurs disaient que des hommes de tout âge venait la voir en longueur de journée. Face à ce que j'avais sous les yeux, je commençais à y croire .

J'avais pris les choses en main. Je l'avais emmené dans un hôpital où on lui avait détecté  un cancer du foie. Elle avait fait une cure de désintoxication. Ce qui lui avait permis par la même occasion d'arrêter l'alcool. Une fois tout ceci terminé, je ne voulais pas qu'elle replonge alors elle a été mise dans une maison de retraite. La routine s'est vite installée pour elle , tout de suite est survenue une grosse dépression. Elle disait qu'elle entendait la voix de mon père qui lui demandait de la suivre. Elle pensait voir des gens se moquer d'elle à tout coin de cet établissement. Naturellement elle a finit en psychiatrie. J'ai continuer à prendre soin d'elle de la sorte. Et l'argent que papa m'avait laissé y passait à chaque fois. Je me demandais comment j'allais payer mes études au cours de toutes ces années. Mais, ma mère passait avant tout.

Très rapidement, j'en ai eu marre d'accorder toujours mon attention aux autres et de ne pas en avoir en retour. Ou du moins le type d'attention que je voulais. Je voulais une relation amoureuse, quelqu'un sur qui je pouvais me reposer continuellement, quelqu'un qui me comprendrait et m'aimerait au moins autant que mon père. Je crois qu'il me manquait tellement que je voulais que quelqu'un m'aime  comme lui m'avait aimé. Tom m'avait avoué qu'il voulait qu'il y'ait plus que de l'amitié entre nous. Pour moi, c'était juste impossible. Tom c'était comme mon frère, en aucun cas je ne l'aurais vu autrement. En plus, il y avait le brun ténébreux du bar. Jack me disais exactement ce que je voulais entendre. Il avait abandonné ses études depuis peu mais, il n'en était pas moins instruit.

Les choses se sont enchaînées très rapidement, on s'est installé ensemble. Je me sentais prête. Les premiers mois étaient féeriques, magiques. Il était aux petits soins pour moi, m'appelait cinquante fois par jour juste pour savoir si j'allais bien ou si j'avais besoin de quelque chose. Je trouvais ça tellement adorable. Pas la peine de dire que j'étais complètement folle amoureuse de lui. Très vite, il a changé. Je soupçonnais  qu'il avait des mauvaises compagnies. Et je ne m'étais pas trompé, il rentrait saoul certains soirs, me parlait de façon désagréable et me frappait même. La première fois, il s'est tout de suite excusé mais les autres fois, c'était comme devenu normal pour lui. Au début je n'avais pas le droit d'aller en cours tant que les bleus et hématomes ornaient mon visage ensuite, je n'ai plus eu ce privilège. Je n'avais plus le droit de sortir ni même de contacter qui que soit. Je ne voyais l'extérieur que quand j'allais rendre visite à maman, accompagnée  bien entendu de lui. Ma relation avec Tom c'était dégradée en plus, il fallait que je gère les caprices de Jack. Malgré tout, je l'aimais. Mais le jour où j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai pris conscience que je devais partir de là. Un enfant ne devrait pas vivre avec un père violent  et accessoirement ivrogne.

J'avais tout de suite couru chez ma mère qui allait mieux pour qu'elle me vienne en aide. Mais au lieu de ça, elle a secrètement appelé Jack qui est venu me chercher sans tarder. Je savais déjà que ça allait être ma fête. Je n'avais pas le droit de sortir et pourtant, c'est ce que j'avais fait. Une fois rentrés il m'a effectivement corrigé à coups de ceinture. Il m'a dit que puisque je pensais être enceinte, des bébés il allait m'en donner. Ce jour là pour la première fois, il m'a pris de force. Il m'a violer.

Il a recommencé tous les jours après ça et  je me détestais de continuer à l'aimer. Je sais que malgré tout, lui aussi m'aimais. Sa manière de me le démontrer n'était juste pas la meilleure. Après ça, il ne me voyait que comme une vulgaire catin. J'avais perdu le bébé et lui, invitait ses amies à profiter de moi avec lui. Ils étaient souvent nombreux, ils me droguaient pour finalement me prendre avec tellement de force que des fois, je me disait que j'allais mourir. Je voulais mourir.

Un jour, l'une de mes prières a été exaucée. Alors qu'il se tenait sur moi et faisait ce pour quoi il me voyait, la police a débarqué. J'étais tellement soulagée que j'en ai pleuré. C'était fini.  Je suis retournée chez maman qui m'a chassé sans retenue. Maman m'abandonnait au moment où j'avais le plus besoin d'elle. Moi, j'avais toujours été là pour elle. Et maintenant, elle me laissait tomber. J'étais seule. J'ai dormi plusieurs nuits sur les bancs d'un parc. Ma chambre à l'Université était toujours à moi mais, j'avais honte d'y retourner.

La chance m'a souris et l'inspecteur Queen qui était chargé de l'arrestation de Jack m'avait reconnu. Il m'a demandé ce que je faisais là par le temps qu'il faisait. Au départ je dois avouer que j'avais un peu honte mais, j'ai fini par lui raconter toute mon histoire comme je fais en ce moment. Il m'a pris sous son aile, m'a recueilli et traité comme sa propre fille. Il n'avait pas d'enfant et sa femme était partie avec un autre.

Avec ce qu'il me restait comme argent, j'ai remboursé les dettes que je pouvais. J'ai quitté Columbia. Soyons honnête, ni lui ni moi ne pouvions payer les frais. J'ai donc changé de fac et ai laissé l'architecture derrière moi. Je me suis trouvée un petit boulot pour participer aux dépenses de la maison bien qu'il n'était pas d'accord. En plus de m'offrir tout ce dont j'avais besoin, il prenait en charge mes études. Malgré tout, lui et moi avons décidé de garder le vouvoiement entre nous. Je ne saurais pas dire pourquoi.

J'ai continuer à prendre soin de maman et à rembourser autant de dette que je pouvais. Aujourd'hui malheureusement, maman n'est plus de ce monde. Mais heureusement, il y'a quelques jours, j'ai remboursé la dernière personne de la longue liste.

Maintenant tu connais toute mon histoire. Je m'en veux de ne pas te l'avoir raconté plutôt. J'en ai marre de devoir me battre alors je te pries de me pardonner.

Au moment où tu liras ces mots, je serai sûrement avec Jack. Mais, ne t'inquiète pas tout ira bien.

Je t'aime

Tendrement, Jennifer.

"Comment ne pas m'inquiéter? Bordel!"

m'emportais-je tout seul sur mon lit d'hôpital.

Plus que deux petits chapitres...

Like A Star: quand le passé se conjugue au présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant