Apparence trompeuse

Prologue

       Ce n'est pas parce que je vous parle actuellement que je suis forcément en vie aujourd'hui. Je suis peut-être dix pieds sous terre, dans une chambre d'hôpital consciente ou inconsciente, enfermée quelque part contre mon gré ou de mon propre chef. Ou, je suis peut-être tout simplement chez moi, dans ma chambre, au lycée, avec toujours cette même bande d'amis et tous nos petits secrets. Je suis, peut-être, toujours cette garce, cette fille autoritaire, imbue de sa personne comme tous les gens aiment le penser.

Enfin bref, commençons par le début... et laissons votre imagination mariner le temps de connaitre ma vraie situation actuelle, la fille que je suis devenue aujourd'hui.

Septembre 2012

L'année de mes 18 ans. L'âge tant désiré pour tout jeune souhaitant être libéré de l'emprise de ses parents. Non pas que je n'aime pas mes parents, mais disons plutôt, que je n'aime pas leur manie de mettre leur nez dans mes affaires et de contrôler ma vie. J'aime être seule - même si, en public, je suis toujours accompagnée. J'aime me délecter en pleine nature, un livre entre les mains pour m'évader de ma vie trépidante - ou, presque. J'aime tout contrôler, personne ne m'a déjà vu dans un état de faiblesse - c'est-à-dire triste, vulnérable, angoissé, fatigué, en pleure... Et ça, parce que j'y fais extrêmement attention. Je ne révèle jamais mes sentiments ou, du moins, mes réels sentiments. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ou, peut-être, par peur de faire fuir les gens. Par peur ne pas m'intégrer dans notre si magnifique société qui exige de nous une certaine perfection. Dès le moindre faux pas, certaines personnes peuvent vous mettre à l'écart et rendre votre vie misérable. C'est peut-être pour cela que, depuis ma tendre enfance, je garde une carapace. Je maintiens un bouclier autour de moi qui m'empêche de sombrer dans la tristesse. J'aime montrer une image de fille forte, sûre d'elle. Qui n'a peur de rien, ni de personne. Je préfère cela que d'avoir à supporter le regard empli de pitié des autres. Ou encore, leur regard moqueur.

C'est pourquoi, j'ai emprunté toute la panoplie de la fille populaire du lycée, comme dans les films américains si vous voulez. Ou encore, comme la célèbre poupée Barbie. Oui, je sais, vous allez penser que je suis qu'une pauvre idiote - pour rester polie. Vous allez me détester comme on aime détester ce genre de fille. La magnifique blonde - mes parents sont bruns, vous faites le rapprochement ?! Avec une poitrine plutôt généreuse - chirurgie ? A quoi bon vous répondre, vous ne me croirez pas de toute façon ! Des magnifiques yeux bleus - Non, non, je ne porte pas de lentilles. tout de même, je ne suis pas névrosée à ce point. Filiforme - Anorexique ? Comment-vous dire ? Je vous emmerde ! Je déteste ce mot, on peut être mince sans pour autant se faire vomir, je mange équilibré en pratiquant du sport, la recette du ligne parfaite - du moins, sur papier.

Le jugement d'autrui avec pour simple critère l'apparence est un vilain défaut, ne l'oubliez pas !

Certes, ce genre de fille commence sérieusement à vous agacer au plus haut point mais bon, que vous dire de plus... Il faut avoir l'audace de me découvrir et apprendre à me connaître. Même si, cette tâche peut s'avérer être extrêmement difficile puisque à ce jour, personne ne connaît la vraie Nina. Ou, après réflexion, mes parents me connaissent peut-être finalement. Ils ont certainement dû comprendre que j'avais préféré me construire une carapace qui me permettait d'atténuer les chocs, de limiter la douleur ou du moins d'en faire paraître. En tout cas, ils connaissent mes secrets - du moins, la plupart et ils savent mentir quand l'occasion se présente à eux. Et, c'est bien pour ça qu'ils sont et resteront les meilleurs à mes yeux.

Ne me jugez donc pas directement, lisez mon histoire, apprenez à me connaitre réellement et pardonnez-moi toutes mes erreurs...