Apparence trompeuse

Chapitre 9

- Ton portable sonne. Dit Rafael, brisant le silence et ce moment de quiétude.

- Tu peux me le passer dans mon sac, s'il te plait.

Merde !

- Non attends, passe moi mon sac, c'est le bordel là-dedans. Je vais le prendre, je tente de rattraper, en vain.

- Pourquoi tu sors avec deux portables ? Tu as peur de ne pas avoir assez de batterie, plaisante-t-il tout en tenant dans sa main mon Iphone de tous les jours et mon ancien Blackberry.

- Non, c'est juste que...

Trouve une excuse, vite Nina !

- Il ne marche pas bien en ce moment donc je prends mon ancien portable, au cas où, dis-je avec mon plus beau sourire pour éviter d'autres questions.

- Et donc, tu as deux puces qui fonctionnent ? Surtout qu'il est tout neuf. C'est le dernier Iphone, alors s'il ne marche pas, va te plaindre au vendeur, vu le prix qu'on le paie, il y a intérêt à ce qu'il marche bien, répond Rafael tout en me tendant les deux portables.

- Oui, tu as raison.

Comment se mettre dans la merde toute seule !

- C'est ma mère. Elle doit s'inquiéter de mon absence. Je vais devoir rentrer. Il commence à se faire tard. Tu peux me déposer au lycée que je récupère ma voiture ?

- Tu crois vraiment que le gardien du lycée t'attend devant la grille du parking ? Moi, je pense qu'il s'est barré chez lui à l'heure qu'il est.

- Merde, je n'ai pas pensé à ça...

- Tu es sûr que c'est ta mère qui t'a appelé ? Nous sommes vendredi. Tu n'es pas censé passer tous tes vendredis soirs à leur fête de ringard ?

- Si, mais je rentre chez moi avant...

- Reste encore un peu... Je t'invite au restaurant ! Il n'est que 21h. À part si tu rentres chez toi aussi tôt d'habitude, je ne pense pas que ta mère te dira quelque chose si tu lui dis que tu es chez une copine et que tu ne repasseras pas chez toi ?

Il trouve toujours une bonne excuse celui-là. Je ne peux plus me défiler maintenant.

- Bon, ok. Allons-y !

- Super ! J'ai super faim en plus !

Nous rebroussons donc chemin en direction de la moto de Rafael.

- Où comptes-tu aller ? Je lui demande un peu nerveuse à l'idée de croiser des personnes du lycée en sa compagnie.

Surtout qu'un bon nombre de personne doit à l'heure actuelle se demandait où je suis passée, ne me voyant pas à la fête, comme d'habitude, aux côtés d'Ethan ou encore des filles.

- C'est une surprise, tu verras bien. Ne t'inquiète pas, personne ne te reconnaitra là-bas, rajoute-t-il, sûrement en voyant mon expression.

Je grimpe derrière lui et m'accroche à sa taille pour retrouver la même posture des plus agréables de quelques heures auparavant.

- Où allons-nous ? Je crie à travers le casque pour tenter de me faire comprendre, ce qui est plutôt difficile avec ce casque et ce vent en pleine figure.

Il augmente sa vitesse au fur et à mesure. Mais, le pire dans tout ça, c'est qu'il ne prend pas la bonne direction, il part dans la direction opposée de chez nous.

Au bout de longues minutes, nous arrivons dans cette immense ville, celle dont je me rendais de temps en temps en compagnie de mes parents. Celle qui me fait tant rêver. Wilmington !

Il se stoppe devant un bar/restaurant et coupe le moteur.

- Nous y sommes, blondie !

- Tu es fou d'être venu jusqu'ici. Il est tard, le temps de rentrer, mes parents vont s'inquiéter.

- Tu ne veux pas juste profiter de l'instant présent. Regarde où tu es !

Je l'écoute et regarde tout autour de moi. L'ambiance, la foule, cela contraste avec le calme ressenti quelques heures plus tôt, mais aussi avec la quiétude qui régnait dans notre village.

Je me sens toujours aussi bien. Je respire enfin.

- Merci. Vraiment, merci Rafael !

Une fois installés dans le restaurant et nos plats commandés, nous repartons dans une conversation qui me permet de le découvrir davantage.

Il me fais tout oublier, tous les problèmes du quotidien. Et surtout, j'en oublie presque que je suis loin de chez moi, dans ma ville de prédilection. Et, que si mes parents le découvrent, je serais sûrement punie dans ma chambre durant de longues semaines.

- Pourquoi m'as-tu fait découvrir cet endroit ? Enfin, pourquoi à moi ?

- Je ne sais pas. Tu semblais en détresse, j'ai donc voulu te changer les idées. Et puis, je savais que, sous tes airs de divas, se cachait un petit cœur tendre, dit-il tout en rigolant.

- Arrêtes de te moquer de moi !

- Je ne me moque pas, blondie. J'ai raison, non ?!

- Arrêtes de m'appeler comme ça !

Au fond de moi, ce surnom me plaît. Enfin, c'est surtout la façon qu'il a de le prononcer qui me plaît. Venant d'une autre personne, cela m'aurait réellement dérangé.

- Pourquoi es-tu revenu ici dans ce trou paumé alors que tu avais le choix de te rendre dans un bien meilleur endroit ?

- J'avais envie de retrouver mes racines, je suis né à Grifton. Alors, même si l'endroit n'est pas terrible, j'aime y passer du temps.

- Pourtant, tu donnes l'impression d'avoir qu'une seule envie : fuir d'ici au plus vite.

- Tu as raison. J'aime cet endroit mais, pas les habitants. Je suis revenu au lycée uniquement pour obtenir ce foutu bac et rendre fière ma mère, que j'ai pu décevoir de nombreuses fois. Et, j'ai vraiment tenu à le faire près de chez moi. Dans un sens, je me dis que je rends également fière mon père de là-haut.

- Vous avez également un bon cœur, cher Rafael !

Une fois le repas terminé, nous décidons de nous balader quelques minutes dans les rues, très fréquenté même à cette heure tardive, en même temps nous sommes vendredi soir.

- Je voulais te dire... J'ai vraiment passé une agréable soirée. Arrête de rire, je suis sérieuse ! Grâce à toi, je suis redevenue en l'espace d'une soirée, la fille que j'étais avant. Celle qui ne se prenait pas la tête à longueur de journée, celle qui ne se souciait pas du regard des gens à tout instant. Je l'avoue donc, tu as gagné !

- Je le savais, je gagne toujours ! dit-il si fier de lui avec son clin d'œil enjôleur.

- Oh, calme-toi. Je ne suis pas encore rentrée chez moi. La soirée n'est donc pas totalement terminée !

- Non, je suis sérieux. J'ai passé une superbe soirée, moi aussi. Mais, j'en étais vraiment certain, sinon je ne serais pas parti avec toi.

- Tu es quelqu'un de bien Rafael. Tu obtiendras ton bac, j'en suis certaine. Et, quoiqu'il arrive, je suis persuadée que ton père sera fière de toi. Tout comme ta mère  !

Sur ces belles paroles, nous décidons de rentrer, de la route nous attend avant d'arriver chez nous.

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Et voilà pour le chapitre 9 !

J'espère qu'il vous a plu même s'il n'y a pas énormément d'action.

J'ai changé la photo de couverture. Qu'en pensez-vous ? Je garde celle-ci ou l'ancienne était mieux ?

Bon week-end à tous !