Chapitre 9

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Ma vie universitaire commence ce jour. Et, comme je l'avais imaginé, le réveil fut extrêmement difficile. Je n'ai dormi que trois heures cette nuit. Et, des cernes se sont formées sous mes yeux et ceux-ci ont extrêmement de difficultés à rester ouvert. Et, mon troisième café de la matinée n'y change rien.

Je n'ai pas eu de nouvelles de Rafael durant cette matinée. Et, je sais pertinemment que je n'en aurait pas, fierté masculine oblige.

La fatigue mélangée à la frustration et au questionnement concernant Sandy n'arrange en rien cette journée de rentrée.

Je n'ai pas eu la force d'engager la conversation avec quiconque. Préférant rester dans mon coin, me forçant à rester attentive et à prendre quelques notes.

La fin, l'heure de la délivrance sonne enfin. Il est quatre heures quand je franchis la porte d'entrée de l'hôpital de Wilmington.

Je décide, en premier lieu, de passer déposer un rapide baiser à Julien, avant de me diriger vers la chambre de Sandy, ma nouvelle amie.

Je ne pourrais ignorer cette petite boule d'angoisse qui augmente crescendo. Je me pose mille et une question concernant la réaction de Sandy. Va-t-elle m'envoyer balader ou se jeter à mon cou ? À sa place, je ne saurais comment réagir...

Je tambourine délicatement à sa porte, attendant son accord pour pénétrer dans cette vaste et froide chambre, typique des hôpitaux.

- Salut. Comment te sens-tu ?

Ma voix est calme et basse. Son regard m'examine de la tête aux pieds. J'ai l'impression d'être qu'une simple étrangère à ses yeux. A-t-elle des souvenirs de cette soirée ? Les médecins m'ont affirmé que oui.

Au bout de longues secondes, elle brise enfin ce silence pesant :

- Bien. Grâce à toi... Merci.

Je lui sourit. Un sourire naturel et sincère que je n'aurais jamais imaginé quelques heures plus tôt.

Nous nous dévisageons, nous attardons nos regards sur cette chambre, ne sachant l'une comme l'autre comment réagir face à cette situation.

Pourquoi suis-je aussi mal à l'aise face à elle ?

Une question me brule les lèvres, mais je ne trouve pas le courage de la prononcer à voix haute.

- Je suis désolée de t'entrainer dans mes problèmes...

Je ne vois pas où elle veux en venir. J'en déduis simplement que quelque chose la tracasse et que son acte désespéré en serait certainement la raison. Et, non mes actions.

- Je ne te demande pas de me raconter ta vie. Nous n'avons jamais été amie toutes les deux, alors cela peut parait étrange. Mais, si tu as besoin de parler, sache que je suis là et que je t'écouterai avec plaisir. Tout le monde a besoin de se libérer de ses maux, un jour ou l'autre.

Et, je sais de quoi je parle...

- Merci Nina. Tu es adorable, même après tous ce que j'ai pu te faire. Je ne pense pas mériter ta gentillesse.

- Je pense que si justement. Nous faisons tous des erreurs et nous avons tous droit à une seconde chance dans la vie.

Je pense sincèrement mes paroles. Cette nuit m'a permis de réfléchir et je pense que le passé porte bien son nom et que l'on doit savoir pardonner et avancer pour un futur meilleur.

Je ne sais pas si nous deviendrons de grande amie, mais elle a besoin d'aide et je serais là. Peu importe, si ses intentions sont sincères ou non. Au moins, j'aurais ma conscience tranquille et je pourrais vivre sans remords.

- Tu n'y es vraiment pour rien. J'ai agit sur un coup de tête et je regrette mon acte aujourd'hui. La vie me tend une seconde chance et je vais la saisir. On dit toujours qu'il faut affronter nos problèmes coûte que coûte. Mais, parfois, cela devient vraiment difficile et insurmontable.

Je comprends son ressenti. Lorsque Julien a eu son accident, des idées noires se sont bousculées dans ma tête. Je n'ai jamais eu le courage de mettre ces idées en pratique - fort heureusement. Et, cela grâce à mon entourage. Nous avons tous besoin d'autrui pour libérer nos peurs et prendre conscience que la vie est belle et qu'il est nécessaire de se battre. Ce raisonnement est devenu encore plus juste au réveil de Julien.

- Quand penses-tu sortir d'ici ?

- Je ne sais pas, les médecins ne m'ont rien dit pour le moment. Mais, je ne pense pas pouvoir rester dans cette chambre ennuyeuse et terne très longtemps.

Elle parcourt, une énième fois de son regard, sa chambre, tout en affichant une grimace sur son visage.

- Je commence à apprécier et regretter notre petite chambre universitaire...

En comparaison, il est vrai que notre chambre est plutôt sympathique et elle n'a rien à envier à celle-ci .

Nous rigolons de bon coeur, avant d'être interrompu par une personne tambourinant à la porte.

Sandy accepte sa venue, sans connaître l'éventuelle identité de cette personne.

Lorsqu'il franchit le seuil de la porte, sa présence nous laisse pantoise et sans voix. Que fait-il ici ?

- Je me doutais bien que je te trouverai dans cette chambre.

- Bravo, tu as gagné ! Que fais-tu là Rafael ?

- Je suis simplement venu au chevet de la douce et pauvre Sandy. Je suis tellement triste de cette nouvelle...

Rafael s'exprime d'une voix emplie de sarcasme que cela attise ma colère et une certaine gêne envers Sandy. Comment ose-t-il s'exprimer ainsi face à elle ?

J'aurais préféré qu'il me donne de ses nouvelles et que nous puissions s'expliquer en tête à tête. Mais, non. Il s'est senti obligé de venir et de créer des problèmes que je ne souhaite pas.

Son comportement m'agace. Pour qui se prend-t-il ? Il ne partage pas mes choix, très bien. Mais, en aucun cas, il a le droit de m'interdire quoique ce soit.

- Je pense que tu devrais partir, Rafael. Nous discuterons plus tard.

- Pourquoi ça ? Je suis venu en toute amitié !

Il lève les mains en l'air, comme pour prouver son honnêteté. Sauf que ses mots sonnent faux dans sa bouche. Comme quoi, je sais tout de même différencier le vrai du faux. Et, au sujet de Sandy, je suis complètement certaine concernant sa franchise.

- Laisse-le Nina, je suis contente de le voir ici et de pouvoir compter sur lui également.

Rafael prend place sur l'un des fauteuils et un silence déstabilisant s'installe dans la chambre. Elle qui paraissait tellement froide et sans vie, elle le devient davantage depuis l'arrivée de Rafael.

Mon appréhension s'était dissipée, mais elle ne peut que refaire surface dorénavant.

Cette visite promet d'être longue...

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 21, 2016 ⏰

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