Apparence trompeuse

Chapitre 37

- As-tu quelque chose à me dire Nina?

Rafael s'est installé en face de moi, son regard perçant le mien.

- Qui est ce Julien ?

Je reste sans voix, tétanisé. Je redoutais ce moment. J'aurais préféré garder cela secret. Je ne sais pourquoi d'ailleurs...

Il m'a fait confiance en me révélant son passé et je n'ai même pas réussi à faire de même.

Après une longue inspiration, je me lance. Je lui raconte ma rencontre avec Julien, notre enfance passé ensemble puis, notre adolescence où nous avons commencé à se rapprocher sérieusement. Je déballe tout, sans rien omettre.

- Je l'aimais d'un amour inconditionnel. Il était mon premier amour et le voir aujourd'hui dans cet état me bouleverse tellement.

Les larmes me montent désormais aux yeux. Parler de Julien est assez difficile pour moi. Je me sens coupable d'être en vie, alors que lui, il ne peut y goûter.

- Tu l'aimes toujours ?

- Quoi ? Je ne sais pas...

Sa question me prend au dépourvu. Je ne peux savoir mes sentiments envers Julien. Je tiens à lui, je ferais tout pour le voir debout devant moi, vivant. Mais, j'aime sincèrement Rafael.

- C'est simple... Si Julien se réveillait demain, que ferais-tu ?

Bonne question ! Je ne sais tout simplement pas comment je réagirais.

Je ne pourrais pas retourner avec lui, comme si de rien n'était, et oublier Rafael du jour au lendemain. Cela, j'en suis certaine !

- Je ne pourrais te le dire Rafael... Mais, ce que je sais vraiment, c'est que je t'aime. Je ne veux pas te perdre, j'ai besoin de toi...

- Tu as besoin de moi pour le moment, pour combler le vide. Mais, s'il advenait que Julien se réveille, tu retourneras à ses côtés. Tu ne veux simplement pas être seule, sentir que quelqu'un tient à toi et tenter de remplacer ce Julien. C'est pour cela que tu es restée avec Ethan et maintenant avec moi...

- Bien sûr que non ! Cela n'a rien à voir. Tu sais très bien pourquoi je restais avec Ethan. Lui, je ne l'aimais pas, à l'inverse de toi. J'ai toujours été sincère dans mes sentiments envers toi, Rafael, je te le promets, dis-je en me rapprochant de lui et en lui prenant les mains.

Il ne dit rien, son regard est ailleurs. Il rejette se contact entre nous en repoussant gentiment mes mains.

- Je ne sais pas quoi penser de tout ça, Nina... Je ne veux pas être une roue de secours. Je tiens à toi, tu es la plus belle chose qui me soit arrivé dans la vie. Mais, je ne sais pas si notre histoire mérite d'être vécue... Nous ne sommes peut-être pas fait pour être ensemble. En restant avec toi, je perdrais la seule famille qui me reste, à savoir mon frère. Mais, je t'exposerais également à sa fureur. Je sais de quoi il est capable, la preuve avec Adrian... Et, je ne pourrais supporter qu'il ne t'arrive quoi que ce soit. Je sais également qu'une partie de ton cœur pensera toujours à Julien et je ne veux pas être un obstacle entre vous. Je pense qu'il est...

- Non ! Je garderais toujours Julien dans mon cœur, car quoique je fasse je ne pourrais l'oublier. Mais, je ne peux pas vivre en l'attendant indéfiniment. Je t'ai rencontré et j'ai su te faire également une place dans mon cœur. Je ne veux pas me séparer de toi... Tu es devenu important à mes yeux et en aucun cas, je me serre de toi pour effacer la douleur de la perte de Julien. Rien ne pourra l'effacer. Je ne sais plus qu'elle est la nature de mes sentiments envers lui. Alors que te concernant, j'en suis persuadée ; Je t'aime de tout mon cœur !

Son silence me rend complètement folle. Je ne supporterais pas de le perdre dans un moment pareil. Ma vie est déjà sans dessus-dessous pour ajouter une rupture à la liste.

- Je t'aime aussi Nina, mais j'ai besoin de recul pour réfléchir à tout ça.

Sa réponse me blesse. Mais, au moins, il ne met pas un terme à notre relation. On peut donc dire que cela est positif.

- Ah vous voilà enfin ! Lance ma mère.

- Je pense qu'il est préférable de rentrer pour le moment. Le médecin a dit que nous pourrions le voir que demain matin, dit mon père.

- Mais, son état est stable, ce qui est rassurant, rajoute ma mère, plus apaisé qu'en arrivant.

- Tu rentres avec nous ou Rafael, ma chérie ?

Je regarde Rafael qui reste silencieux. Son expression ne révélant en rien ses sentiments.

J'aurais envie de rentrer en sa compagnie, à l'hôtel, mais je ne pense pas qu'il soit du même avis.

- Nous vous attendons dehors, dit ma mère, comprenant certainement notre malaise.

J'acquiesce en les regardant s'éloigner.

- Tu devrais rentrer avec tes parents...

Cela me blesse, même si je m'y attendais...

- Je t'appelle demain, bonne nuit, rajoute-t-il en déposant un simple baiser sur mon front.

Je le regarde à son tour s'éloigner de moi.

Les larmes coulent pour la énième fois sur mes joues.

J'ai refoulé mes sentiments pendant plus de deux ans, et aujourd'hui, je n'arrive plus à les contrôler.

Finalement, j'aurais peut-être dû rester la fille imbu de sa personne, avec une carapace qui m'empêchait d'affronter la réalité. J'aurais peut-être dû rester aux côtés d'Ethan, dans le rôle de cette personne qui ne me ressemblait pas, mais qui n'était pas aussi chamboulé et attristé qu'en ce moment.

✉️ : Je ne rentre pas à la maison ce soir. On se voit demain, bonne nuit !

✉️ : Très bien, ma chérie. Faites attention à vous. Bonne nuit !

Mes parents n'ont donc pas croisés Rafael, ce qui m'arrange amplement.

Je n'ai besoin que d'une chose à cet instant ; être à ses côtés.

Je me dirige vers ce lieu que je connais tant. Ce couloir au couleur blanchâtre, au ton blafard, sans vie. Je déteste tellement les hôpitaux. Rien est fait pour s'y sentir bien, à son aise, l'espace d'un instant.

À cette heure-ci, les couloirs sont déserts. J'entends les infirmières de nuit discuter dans leur salle de pause. Je passe sans faire de bruit devant, jusqu'à me retrouver devant sa porte.

Je m'allonge auprès de Julien et sombre instantanément dans un sommeil profond.

Peut-être devrais-je le rejoindre dans son monde...

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Je voulais vous souhaiter à tous de joyeuses fêtes de fin d'année !

Merci énormément pour votre lecture. J'espère sincèrement que mon histoire vous plaît toujours.

J'essaie de faire au plus vite pour la suite. Et, je m'excuse pour l'attente.

Pleins de bisous à vous !